Le Maroc va former des imams en France dès septembre 2018

Un nouvel institut de formation des imams et des morchidates (prédicatrices) ouvrira en France « dès la rentrée de septembre 2018 ». Le conseil d’administration de l’Union des Mosquées de France, proche du Maroc, a validé le projet, dimanche 2 avril, rapporte La Croix qui annonce que le royaume « a accepté de former les imams français ».
Un rapport, publié mi-mars par trois universitaires – dont l’islamologue Rachid Benzine – a imaginé plusieurs solutions pour y parvenir, rappelle le journal français spécialisé dans les affaires relatives à la foi.
Le Maroc accepte de former des imams en France https://t.co/i4haRcvjSG pic.twitter.com/j6Nt55jJsC
&mdash la-croix.com (@LaCroix) April 3, 2017
« Jusqu’ici, les discussions entre fédérations butaient sur un déséquilibre de fait : l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) – proche des Frères musulmans – possède deux instituts (à Saint-Denis et à Nevers) la Grande mosquée de Paris (proche de l’Algérie) en abrite un dans ses locaux à Paris mais l’Union des mosquées de France ne disposait d’aucune structure », explique La Croix.
Un choix dicté par l'expérience du Maroc
« Pour la formation des imams et des morchidates, l’UMF a fait le choix pragmatique et mûrement réfléchi de tirer profit de l’expérience du royaume du Maroc reconnue dans ce domaine sur le plan international », reconnaît dans le communiqué le président de cette fédération marocaine, Mohammed Moussaoui, réélu « à l’unanimité pour un deuxième mandat de trois ans ».
La Croix souligne l’expérience du Maroc dans ce domaine acquise depuis les attentats de 2003 et son discours en faveur d’un « islam du juste milieu », conforme aux « valeurs d’ouverture et de tolérance » et placé sous l’autorité d’un souverain qui porte aussi « le titre prestigieux » de « commandeur des croyants ».
Fait nouveau qui solutionne le problème du financement et des contraintes de déplacement au Maroc : la mosquée d’Evry, qui subit d’importants travaux de rénovation, a accepté de mettre à la disposition de l’UMF « sa partie culturelle comme centre de formation », indique Mohammed Moussaoui à La Croix. D’autre part, l’Institut Mohammed VI choisira et prendra en charge lui-même les enseignants pendant trois ans. « Le temps que nos étudiants français achèvent leur cursus et soient capables à leur tour d’enseigner », indique le président de l’UMF.