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16.05.2017 à 14 H 47 • Mis à jour le 16.05.2017 à 14 H 47
Par et
Etats-Unis-Russie

Donald Trump aurait dévoilé des informations classifiées à la Russie

Donald Trump et Serguei Lavrov dans le Bureau Ovale la semaine dernière. TASS / Barcroft
Régulièrement accusé en raison de ses liens supposés avec la Russie, le président américain s’est retrouvé au centre d’un nouveau scandale. Cette fois, il se voit reprocher d’avoir révélé aux Russes des renseignements classés secret défense. La Maison-Blanche dément formellement

Donald Trump a dévoilé des informations classifiées au ministre russe des Affaires étrangères sur une opération préparée par l'Etat islamique (EI), lors d'une rencontre organisée la semaine dernière à la Maison Blanche, ont déclaré deux responsables américains.


L'information dévoilée lors d'une rencontre avec le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, et l'ambassadeur russe Sergueï Kislyak, avait été fournie par un allié des Etats-Unis dans la lutte contre l'organisation djihadiste, ont-ils précisé, confirmant une information donnée lundi par le Washington Post.


Donald Trump s'est défendu mardi sur Twitter d'avoir mal agi. « En tant que président, je voulais partager avec la Russie (lors d'une réunion ouvertement programmée à la Maison blanche), comme j'ai parfaitement le droit de le faire, des faits liés au terrorisme et à la sécurité aérienne », a expliqué le président américain.


« Pour des raisons humanitaires, et aussi parce que je veux que la Russie renforce significativement sa lutte contre l'EI et le terrorisme », a-t-il ajouté.


La Maison blanche avait jugé dès lundi soir que les informations du Washington Post étaient incorrectes.


« L'histoire publiée ce soir est fausse », a déclaré à des journalistes H.R. McMaster, le conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, tout en concédant que des menaces communes aux deux pays avaient été discutées lors de l'entretien. « Aucune source de renseignement, ni méthode, n'a été évoquée à aucun moment, et aucune opération militaire n'a été divulguée, qui n'était pas déjà connue publiquement », a-t-il poursuivi. « J'étais dans la pièce. Ça n'est pas arrivé. »


Le secrétaire d'Etat, Rex Tillerson, a tenu des propos similaires, précisant dans un communiqué que la rencontre a été essentiellement consacrée à la lutte antiterroriste.


Le Kremlin a pour sa part qualifié d' « absurdité totale » les informations divulguées par le Washington Post. « Nous ne voulons rien avoir à faire avec cette absurdité. C'est une absurdité totale, pas un sujet qui mérite d'être démenti ou confirmé », a déclaré mardi le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov, pendant une conférence téléphonique avec des journalistes.


Information « top secret »

Le numéro deux des démocrates au Sénat, Richard Durbin, a en revanche dénoncé un comportement « dangereux » et « imprudent » de la part de Donald Trump, susceptible de « mettre en danger notre sécurité nationale ».


Le président républicain de la commission des Affaires étrangères du Sénat, Bob Corker, a lui aussi jugé ces révélations « très, très inquiétantes » si elles sont avérées. « Manifestement, ils sont dans une spirale descendante en ce moment, et il faut qu'ils se confrontent à tout ce qui est en train d'arriver », a-t-il dit de la Maison blanche.


La rencontre avec les responsables russes a eu lieu au lendemain du limogeage du patron du FBI James Comey, chargé de l'enquête sur les liens éventuels entre les équipes de campagne de Trump et Moscou. Les démocrates réclament l'ouverture d'une enquête indépendante.


Selon l'un des responsables contacté par Reuters, l'information divulguée mercredi dernier par Trump était classée "top secret" et n'était connue que d'une poignée de dirigeants du renseignement américain.


Après les révélations du président devant Sergueï Lavrov, décrites comme « spontanées » par l'une des sources, les autorités ont immédiatement contacté la CIA et la NSA pour les informer de la situation.


Si le président américain a la capacité de lever le secret gouvernemental à sa guise, ces révélations, faites sans consulter la source à l'origine de l'information, sont susceptibles de compromettre l'entente en place de longue date avec ce partenaire, rapportent ces responsables.


« Un fanfaron compulsif »

Pendant la campagne présidentielle, Donald Trump a critiqué sa rivale Hillary Clinton pour sa gestion des informations confidentielles dont elle avait été dépositaire en tant que secrétaire d'Etat de Barack Obama. La démocrate avait utilisé une messagerie privée.


Le FBI, alors dirigé par James Comey, n'avait recommandé aucune poursuite à l'égard de Clinton, tout en dénonçant une attitude « extrêmement négligente. »


Selon les responsables cités par le Washington Post, Donald Trump a mis de côté ses notes et a décrit aux responsables russes un risque lié à l'EI concernant l'usage d'ordinateurs portables à bord des avions. Trump a paru se vanter et a dit aux responsables russes qu'il était mis au courant « chaque jour d'importants renseignements ».


Reuters avait appris mercredi de responsables proches du dossier que l'administration Trump pourrait étendre l'interdiction des ordinateurs portables en cabine à des pays européens, en raison de nouvelles informations sur les techniques utilisées par des groupes extrémistes. Les autorités ont justifié ces restrictions par la possibilité qu'ordinateurs et tablettes puissent être utilisés pour dissimuler des bombes.


Les responsables américains s'inquiètent depuis janvier du risque de fuite d'informations classifiées par le biais de Trump. Un responsable interrogé le mois dernier estimait : « Il n'a pas de filtre, ça rentre par une oreille et ça ressort par la bouche. »


« C'est un fanfaron compulsif », estimait lundi un second responsable. « Tout est toujours meilleur, plus grand, (...) mieux que tout le monde. Dans ce cas, il se vantait de l'importance du renseignement américain ».


Pour une des deux sources, l'incident se produit à un moment « particulièrement malheureux », étant donné l'entretien prévu mardi avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, allié des Etats-Unis dans la lutte contre l'EI.

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