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11.04.2018 à 03 H 39 • Mis à jour le 11.04.2018 à 03 H 45
Par et
Nations Unies

Bras de fer entre les Etats-Unis et la Russie sur le dossier syrien au Conseil de sécurité

Nikki Haley, ambassadeure des Etats-Unis à l’ONU lors du vote du Conseil de sécurité le 10 avril à New York. HECTOR RETAMAL/ GETTY IMAGES
La confrontation entre les Etats-Unis et la Russie sur le dossier syrien s’est durcie mardi 11 avril alors que l’hypothèse de frappes occidentales semblait de plus en plus probable en riposte à une attaque chimique présumée imputée au régime de Bachar Al-Assad

La Russie et les Etats-Unis se sont affrontés mardi devant le Conseil de sécurité des Nations unies sur les moyens d'enquêter sur le recours aux armes chimiques en Syrie, alors que les Occidentaux laissent planer l'hypothèse d'une action militaire contre le régime de Bachar al Assad.


Moscou, soutien indéfectible de Damas, a opposé son veto au Conseil de sécurité de l’ONU à un projet de résolution américain visant à créer un mécanisme d’enquête indépendant sur le recours aux armes chimiques en Syrie. Deux projets concurrents présentés par les Russes n’ont eux pas réuni suffisamment de voix pour être adoptés.


Trois jours après l'attaque présumée au gaz toxique contre Douma, dernier bastion rebelle près de Damas, Moscou a sans surprise opposé son veto à un projet de résolution américain visant à créer un mécanisme d'enquête international. Douze pays ont voté pour, la Bolivie et la Russie ont voté contre et la Chine s'est abstenue.


Peu de temps après, un projet concurrent de la Russie a été rejeté faute d'obtenir le minimum requis de neuf voix - six pays ont voté pour, sept autres ont voté contre, et deux pays se sont abstenus. Le texte prévoyait que les enquêteurs rendent leurs conclusions au Conseil de sécurité, qui se serait chargé ensuite d'établir les responsabilités.


Selon les rebelles de Jaïch al Islam, qui tiennent Douma, les forces syriennes ont eu recours à des armes chimiques samedi contre la population civile. La branche française de l'Union des organisations de secours et de soins médicaux (UOSSM) parle d'une soixantaine de morts et d'un millier de blessés.


Le gouvernement syrien, menacé d'une action militaire occidentale, a invité mardi l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) à envoyer des inspecteurs dans la ville. L'OIAC a fait savoir que ses inspecteurs se rendraient prochainement à Douma.


Damas et Moscou dénoncent une manipulation de l'opposition alors que les forces loyalistes achèvent la reconquête de la région après sept semaines d'offensive.


Lignes rouges « partagées »

Le président américain Donald Trump a promis lundi une réponse "énergique" à l'attaque de Douma, une fois que les responsabilités seraient établies. Il a ajouté que toutes les options, y compris militaires, étaient sur la table. Il a renoncé à assister au sommet des Amériques, qui se tiendra en fin de semaine à Lima, pour se consacrer à la crise syrienne.


Lundi aux Nations unies, l'ambassadrice des Etats-Unis, Nikki Haley, a promis une réaction quelle que soit la décision du Conseil de sécurité.


"Nous en sommes arrivés au stade où justice doit être faite aux yeux du monde", a-t-elle dit. "L'Histoire retiendra que c'est à ce moment que le Conseil de sécurité a fait son devoir ou a démontré son incapacité totale à protéger le peuple syrien. Quoi qu'il en soit, les Etats-Unis répondront."


Mardi soir, le président français Emmanuel Macron a déclaré que la France annoncerait "dans les prochains jours", en coordination avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni, sa décision quant à une éventuelle riposte militaire contre les "capacités chimiques" du régime syrien.


Le président français a précisé que les "lignes rouges" fixées par la France en Syrie - l'accès à l'aide humanitaire et le recours à des armes chimiques - étaient "partagées" par d'autres pays et n'avaient "rien à voir" avec les discussions actuelles au Conseil de sécurité des Nations unies.


"En aucun cas les décisions que nous prendrions n'auraient vocation à toucher des alliés du régime ou à s'attaquer à qui que ce soit, mais bien à s'attaquer aux capacités chimiques détenues par le régime, si la décision était prise", a-t-il ajouté, alors qu'on l'interrogeait sur d'éventuelles représailles envers la Russie et l'Iran, alliés du régime de Bachar al Assad.


Politique d’affrontement

L'ambassadeur de Russie à l'Onu, Vassili Nebenzia, a accusé les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni d'alimenter les tensions internationales par leur « politique d'affrontement » avec la Russie et la Syrie.


« On menace la Russie de façon inadmissible et le ton avec lequel on le fait dépasse ce qui est acceptable. On n'avait jamais vu ça, même pendant la Guerre froide », a-t-il dit.


Un accord sur l'évacuation de Douma est intervenu dimanche. Des milliers de civils y sont toujours bloqués.


Selon le ministère russe de la Défense, cité par l'agence de presse RIA, 3.600 insurgés et membres de leurs familles ont quitté Douma ces dernières vingt-quatre heures.


Le journal syrien Al Watan rapporte qu'environ 40 000 personnes, combattants rebelles et leurs proches, doivent encore quitter le secteur.


Une soixantaine d'autocars sont arrivés mardi dans une zone rebelle près d'Alep, dans le nord-ouest de la Syrie, avec à leur bord des centaines d'insurgés et leurs familles qui ont accepté d'évacuer Douma, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

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