La mobilisation s’intensifie pour Khadija, «séquestrée, violée et mutilée par plusieurs hommes»

Le témoignage d'une adolescente marocaine, Khadija, disant avoir été kidnappée, violée et martyrisée par un groupe d'hommes à Oulad Ayad, un douar situé dans la région Beni Mellal-Khenifra, pendant deux mois, a suscité une importante mobilisation sur les réseaux sociaux, et une pétition pour lui venir en aide a été lancée.
Le hashtag #JusticePourKhadija accompagné d'un dessin de femme nue, tatouée, le visage barré d'un « SOS », est devenu viral, autant au Maroc qu’à l’international ces derniers jours après la publication de son témoignage dans les médias.
Khadija Une jeune fille Marocaine violée,torturée et tatouée par un gang d'au moins 10 hommes.
Les criminels ont été arrêté et traduit en justice.
Les femmes sont toujours la cible des pires violences et l’ONU devrait s’activer davantage sur le sujet au lieu de défendre le voile. pic.twitter.com/0USgU0mPVA&mdash Waleed Al-husseini (@W_Alhusseini) August 26, 2018
Sur la vidéo publiée le 21 août, Khadija O., 17 ans, affirme avoir été enlevée il y a trois mois devant chez sa tante à Fqih ben Saleh dans le centre du pays, par des garçons qu'elle accuse d'appartenir à un gang local. « Ils m'ont séquestrée pendant près de deux mois, violée et torturée, (...) je ne leur pardonnerai jamais, ils m'ont détruite », dit-elle, en montrant des tatouages graveleux et des traces de brûlures de cigarettes sur son corps.
J’aimerais voir Sa Majesté prendre en charge la défense de Khadija, voire même idéalement son suivi psychologique,son accompagnement médical et ses études.Elle a été victime de l’échec de ce pays vis à vis de sa jeunesse et mérite une chance de se reconstruire #justicepourkhadija
&mdash Chama (@chama_tahiri) August 26, 2018
Selon son père, Mohamed O., trois de ses agresseurs, à propos desquels aucune information n'a filtrée, ont été arrêtés samedi. Il affirme également que la première audience du procès aura lieu le 6 septembre.
? Les gars, ont vient de me transmettre ce lien : https://t.co/dRbxfNM2yY (CAGNOTTE FIABLE, LA TOTALITÉ SERA VERSÉE À LA FAMILLE) si vous ne pouvez pas faire un don (même tout petit, n'hésitez pas à partager le lien ? ?) #JusticePourKhadija
&mdash Petit Chat ? ? ? (@MerciMlle) August 26, 2018
Au total, 12 personnes ont été interpellées dans le cadre de cette affaire, a indiqué à l'AFP Naima Ouahli, membre de l'Association marocaine des droits humains (AMDH) à Beni Mellal, près de Fqih ben Saleh.
Un appel à tous les chirurgiens plasticiens du pays : faites un geste envers Khadija et aidez la à retrouver l’aspect normal de son corps. S’il vous plaît. C’est notre responsabilité collective. C’est notre compatriote. Vous pouvez le Faire. #JusticePourKhadija
&mdash Hamza Hraoui - حمزة الهراوي (@Hamza_Hraoui) August 26, 2018
Aucun commentaire officiel n’a encore été fait pour commenter le cas de la jeune femme. « Son état est stable, nous essayons de la soutenir, de lui assurer que justice lui sera rendue et de lui dire qu'elle n'y est pour rien (...). Nous sommes émus par l'élan de solidarité avec elle », a affirmé son père.
Please sign this petition to help Khadija, the young moroccan victim of kidnapping, gang rape and physical abuse. #JusticeForKhadija #JusticePourKhadija #كلنا_خديجة https://t.co/aJHXV8a82h
&mdash amerruĸı (@Amerruki) August 26, 2018
La pétition, destinée à lui fournir des soins et une aide psychologique, avait recueilli dimanche soir plus de 3 400 signatures. Le sujet est d'autant plus sensible dans le royaume qu'il fait écho à de précédents faits divers ayant ému l'opinion.
Pourquoi le législateur marocain a prévu une entrée en vigueur six mois après promulgation en mars 2018 de la loi n° 103-13 relative à la lutte contre les violences faites aux femmes ? Il n’y avait pas d’urgence ? #JusticePourKhadija pic.twitter.com/xhVsGtueLT
&mdash Zineb L. (@ZeeLara8) August 26, 2018
Fin 2015, une mineure de 16 ans s'était immolée par le feu après avoir été victime d'un viol collectif, ses agresseurs l'ayant fait chanter en la menaçant de diffuser des vidéos de son viol. Les prévenus avaient été remis en liberté provisoire avant leur procès, ce qui avait suscité un scandale. Huit personnes ont été condamnées à des peines allant de huit à 20 ans de prison. Un des cas les plus célèbres de la cause féminine reste celui d'Amina Filali, une adolescente de 16 ans qui s'était elle aussi suicidée en 2012 après avoir été contrainte d'épouser son violeur.
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