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09.04.2020 à 16 H 45 • Mis à jour le 09.04.2020 à 16 H 49
Par
Interview

Témoignage: Les pharmacies prises d’assaut à tort pour des masques introuvables

Pointés du doigt et presque lynchés, les pharmaciens apportent leurs clarifications au sujet de la vente des masques de protection. Leur explication est simple: les masques qu’ils vendent ne sont pas ceux promis et subventionnés par l’Etat. Malgré cela, faute de communication suffisante de la part des autorités et face à la pénurie, ils subissent pressions, accusations de fraude et attaques verbales. Saâdia Mouaouakkil, représentante à Marrakech des officines de la zone Sud, témoigne

Depuis l’annonce gouvernementale de l’obligation du port du masque de protection en public, les pharmaciens sont littéralement assaillis par la population qui cherche désespérément à se procurer les bavettes subventionnées. Problème : les pharmaciens disent ne pas en disposer et surtout ne vendre que les masques chirurgicaux qui ne sont pas concernés par l’aide publique.


Face à cette confusion, ils font face à la critique, aux attroupements et aux attaques verbales, mais aussi à la pression de la part des autorités qui leur demandent de cesser de vendre leurs produits non subventionnés pour éviter l’émeute.


Saâdia Motaouakkil, présidente du Conseil régional de l'Ordre des pharmaciens du Sud, victime elle-même de la situation à Marrakech, témoigne :


On vous reproche de vendre des masques de protection à un prix supérieur à celui prévu par le gouvernement. Qu'en dites-vous ?

Aujourd’hui, les pharmaciens sont harcelés et insultés. Les gens ne font pas la différence entre des masques chirurgicaux et ceux subventionnés par l’Etat qu’on trouve plutôt dans les commerces et les grandes surfaces. Il y a beaucoup de personnes qui portent plainte contre les pharmacies. Et systématiquement, dans plusieurs pharmacies, la police se déplace, effectue une enquête puis fait rapidement la différence entre masques subventionnés et ceux chirurgicaux.


A chaque fois, les pharmaciens m’appellent et je leur demande de tout simplement montrer le bon de livraison et la facture pour démontrer que les masques de protection vendus ne sont pas subventionnés.


Nous envisageons également de porter plainte contre des médias qui alimentent la confusion dans leurs reportages en nous accusant à tort..


Actuellement, j’ai demandé aux pharmaciens de ne plus vendre des bavettes.


Que pensez-vous de la décision de subventionner les masques par l’Etat ?

C’est une très bonne chose. Il faut que cela soit à la portée de tout le monde, j’aurai même aimé que ça soit gratuit. Les pharmaciens sont prêts à les donner gratuitement. Je ne souhaite pas polémiquer autour de l’effort de l’Etat. Mais j’insiste à ce que les commerces qui distribuent au détail respectent les conditions d’hygiène. Il y a malheureusement des gens qui ne peuvent pas se payer la boite à 40 dirhams. Quand on achète à l’unité, il y a un risque. On doit aussi demander au ministre de l’Industrie d’éclairer l’opinion publique sur la situation. J’ai vu qu’il avait fait une mise au point à la télévision, mais ce n’est malheureusement pas suffisant.


Est-ce qu’à l’heure actuelle, le personnel des pharmacies dispose de protections ?

Au sein des pharmacies, il y a ceux qui ont pu se débrouiller à temps. Mais d’autres non. Notre Conseil a acheté près de 920 000 unités. Malheureusement, à cause de la situation actuelle, nous n’avons pas pu avoir la totalité du stock acheté, et nous avons été remboursés faute de livraison. Les pharmaciens n’ont d’autre choix que d’acheter eux-mêmes leurs moyens de protection.

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