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18.04.2020 à 22 H 26 • Mis à jour le 18.04.2020 à 22 H 26
Par
Libertés

Contre son lynchage sur les réseaux, la communauté LGBT+ marocaine s’organise

«489, Love is not a Crime». Une manifestante à Rabat en juin 2016, contre l’article 489 du code pénal marocain, qui criminalise l’homosexualité. Fadel Senna /AFP
Suite au lynchage consécutif à la vague d’outing de membres de la communauté LGBT marocaine, celle-ci lance une campagne de dénonciation et fait appel à la protection et à la solidarité

Déjà organisée en plusieurs groupes clandestins de défense de leurs droits au Maroc et à l’extérieur, la communauté LGBT marocaine a décidé d’agir face à la campagne de lynchage qui la cible depuis plusieurs jours.


Entamée sur un compte instagram d’une transsexuelle marocaine résidente en Turquie, Sofia Taloni, la série de vidéos a conduit à révéler l’identité sexuelle de dizaines de personnes à leur insu et contre leur gré. Une plus large campagne de dénigrement et de lynchage s’en est suivie, mettant en péril plusieurs personnes. “Nous avons été contactés par plusieurs personnes en situation de détresse suite à cette campagne qui a révélé leur identité de genre à leurs proches” nous a déclaré M.B, l’une des animatrices de la campagne de défense des droits LGBT+.



Le 17 avril, un jeune âgé de 21 ans, étudiant en France mais resté confiné chez sa famille à Rabat, s’est donné la mort. L’information, d’abord annoncée par l’écrivain Hicham Tahir sur son compte Twitter, nous a été confirmée par un militant LGBT.  Le jeune homme a vu ses photos dédiées aux applications de rencontre défiler sur les réseaux sociaux jusqu’à atteindre son entourage.



Une campagne pour se défendre

Pour M.B, ces campagnes de lynchage aux conséquences désastreuses, aggravées par ce contexte de confinement obligent les membres de la communauté à s’organiser. Notre source indique que dans des villes comme Casablanca et Rabat, plusieurs maisons ont ouvert leurs portes aux rescapé-es du lynchage et de la violence familiale. Sur les réseaux sociaux, des pages comme Gay Maroc, recueillent témoignages et permettent à la communauté d’apporter un soutien psychologique aux victimes de violences et de harcèlement. Par ailleurs, les groupes annoncent le lancement d’une campagne de dénonciation de ces violences, à travers visuels et textes et en contre-attaquant en exposant les porteurs de discours homophobe et transphobe.


Pour rappel, la loi marocaine incrimine l’homosexualité à travers l’article 489 du code pénal qui prévoit une peine de prison allant jusqu’à trois ans. Plusieurs organisations des droits humains dénoncent la poursuite de l’application de cet article à l’encontre de la communauté LGBT+.

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