Les gels hydro-alcooliques disponibles en grande surface malgré les restrictions de la Santé
Donné en exemple à l’international pour sa capacité à mettre à disposition de la population, matériels et produits de protection contre le Covid-19, le Maroc peine cependant à maîtriser comme il l’entend ses canaux de distribution.
Le 17 mars dernier, le ministère de la Santé publiait une décision régulant la production et la vente des gels hydro-alcooliques, très demandés par la population. Dans son article 4, celle-ci précise clairement que « la distribution et la vente des produits biocides hydro-alcooliques destinés à l’hygiène humaine doivent s’effectuer dans le strict respect du circuit pharmaceutique tel qu’il est défini par la loi 17-04 portant code du médicament et de la pharmacie ».
Sur le terrain, ces dispositions sont loin d’être respectées. Depuis quelques semaines, les produits en question sont disponibles dans la plupart des commerces de proximité, et dans les rayons des moyennes et grandes surfaces (Marjane Market, Carrefour et BIM).
Une situation, comme l’a constaté Le Desk qui concerne l’ensemble du territoire national. Les gels y sont présentés à la vente, aux côtés par ailleurs des masques de protection subventionnés et des visières.
La décision du ministère de la Santé mentionne également que ne peuvent être vendus au public que les gels hydro-alcooliques ayant été autorisés par ses services. Une mention spéciale inscrite sur les étiquettes des flacons en plastique a été prévue à cet effet, ce qui n’est pas le cas pour certains gels disponibles dans les rayons.
Aussi, selon nos sources, le corps des pharmaciens a décidé d’interpeller le département de Khalid Ait Taleb pour dénoncer « une mise en vente illégale ». « Nous avons dans un premier temps cru que c’était voulu par les autorités afin d’élargir au maximum la disponibilité des gels hydro-alcooliques. Mais là, nous ne sommes plus au début de la crise et cette anarchie est potentiellement dangereuse pour la santé de la population exposée à des produits qui ne sont soumis à aucun contrôle », nous confie une source au sein des organisations représentatives des pharmaciens.