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09.06.2020 à 23 H 10 • Mis à jour le 09.06.2020 à 23 H 29
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Affaire Masterlab: manipulation et mauvaise foi du ministère de la Santé

Par un communiqué diffusé ce 9 juin à la presse et relayé par l’agence MAP, le ministère de la Santé répond à nos enquêtes sur le contrat Masterlab (sans citer Le Desk) par la manipulation et la mauvaise foi.


Le ministère assure que « le coût d'acquisition de ces tests sérologiques de la Covid-19 de haute qualité est inférieur aux prix actuels, qui connaissent une augmentation constante, compte tenu de la demande croissante en ces circonstances particulières ».


L’argument est trompeur. La comparaison avec les prix actuels, dont le ministère ne fournit aucune donnée, est hors sujet.


Nous avions révélé que le lot n°1 de la commande passée à Masterlab (soit 1 million de tests sérologiques IgG) a été négocié au prix unitaire de 99,50 DH, alors qu’un contrat d’achat pour un produit identique a été signé en France entre le fabricant Abbott et un laboratoire privé à environ 50 DH l’unité pour à peine 10 400 tests.


Interrogé par nos soins, le directeur de la Planification et des ressources financières au ministère, Abdelouahab Belmadani avait indiqué que l’offre de Masterlab a été réceptionnée le 13 avril. Le contrat d’achat français a été conclu le 7 mai.


Le ministère nous accuse gravement d’avoir « diffusé de fausses données sur le coût d'acquisition des tests sérologiques, appuyant ses allégations par un document falsifié, lequel acte est punissable par la loi ».


Tous les documents que Le Desk a publiés à l'appui de ses articles relatifs à la transaction avec Masterlab sont parfaitement authentiques (originaux, copies ou drafts). Nos révélations sur les données concernant le coût d’acquisition des tests sérologiques datent du 26 mai. Elles ont d’ailleurs été confirmées par le ministère le 31 mai à l'occasion d'un autre communiqué qui accusait aussi la presse « d'ébranler la confiance du citoyen en le système de santé national ».


Nous avons contacté Rachid Khoudari, chargé de la communication du ministère pour obtenir des clarifications sur le communiqué du 9 juin. Celui-ci nous a répondu qu’il ne savait pas de quoi il s’agissait, qu’il allait se renseigner et nous rappeler.


Nous l’avons sollicité à nouveau et à maintes reprises, sans réponse de sa part. Nous nous interrogeons ici comment un responsable de communication peut-il ignorer l’objet et la teneur d’un communiqué diffusé par son institution à la presse. Ceci illustre le manque de professionnalisme du ministère en la matière, que nous avons déjà expérimenté, et surtout de sa mauvaise foi manifeste dans sa réaction à nos articles. La logique aurait voulu qu’en cas de démenti, celui-ci soit circonstancié, clair et adressé au média concerné selon les usages déontologiques et communément admis en matière de presse.


En sus du caractère crypté et malveillant de ce communiqué, nous avons observé la parution dans sa foulée d’un article diffamatoire dans MaarifPress reprenant ses assertions et accusant Ali Amar, directeur de la publication du Desk et auteur de l’enquête Masterlab d’être un agent des services de renseignement d’un Etat étranger.


Nous avons aussi relevé que certains titres de presse comme L’Economiste ou La VieEco ont reproduit les allégations dénuées de tout fondement du ministère de la Santé sans aucune précaution d’usage et sans s’étonner des menaces proférées par un département gouvernemental à l’encontre d’un média et de la presse en général ainsi dénigrée dans sa mission d’information sur des sujets d’intérêt public.


Nous avons aussi constaté la reprise du communiqué qui ne respecte aucune règle d’éthique par le site officiel du PJD, parti qui dirige la coalition gouvernementale sous l’autorité du chef du gouvernement Saâdeddine El Otmani. Un parti politique par ailleurs prompt à critiquer la presse qui ne le ménage pas.


Compte-tenu de la gravité des faits, nous avons décidé de saisir le Conseil national de la presse (CNP) sur cette affaire.


Et enfin, puisque le ministère de la Santé refuse la transparence sur ses marchés publics, nous engagerons, sur le cas Masterlab et sur d'autres, une procédure de requête en vertu de la loi 31-13 sur le droit d’accès à l’information entrée en vigueur le 12 mars 2019.

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