Les premiers retours sur les essais cliniques du vaccin Sinopharm au Maroc

L’investigateur en chef des essais cliniques de phase III du vaccin Sinopharm développé par le Wuhan Institute of Biological Products, Redouane Abouqal, s’est exprimé ce jeudi lors d’un webinaire organisé par la Fédération nationale de la Santé. Le Pr. Abouqal – qui travaille en tant que professeur de réanimation au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Ibn Sina de Rabat – a confié quelques détails sur l’avancement des essais cliniques, qui ont débuté le 2 septembre et se sont prolongés jusqu’au 31 décembre derniers.
« En plus de s’intéresser à l’efficacité clinique et à la sécurité, les essais opérés aux Maroc concernent également l’efficacité sérologique, ou immunogénicité », a t-il précisé. En d’autres termes, « la persistance dans le temps des anticorps neutralisants ». Alors que 600 personnes devaient prendre part aux essais cliniques, « sept se sont désistées au dernier moment », ramenant la taille de la population ayant reçu le vaccin à 593. Six Chinois et un ressortissant malien ont participé aux tests.
Céphalées, toux, fatigue...
Les participants aux essais ont subi des prélèvements de sang, avant la vaccination, 28 jours après la deuxième dose et seront rappelés pour d’autres prélèvements 6 et 12 mois après l’injection de la deuxième dose. « L’intérêt est de suivre la cinétique des anticorps neutralisants et de voir s’ils persistent dans le temps », a commenté le Pr. Abouqal.
Les premiers prélèvements de sang post-deuxième dose ont été effectués fin octobre et début novembre. « Le tout a été envoyé en Chine pour dosage des anticorps neutralisants », a ajouté Redouane Abouqal. Les prochaines prélèvements auront lieu d’après la même source mi-avril (6 mois) puis mi-octobre (12 mois).
« Aucun événement indésirable grave n’a été observé », affirme Pr. Abouqal. D’après un graphique projeté lors du webinaire, celui-ci montre une prépondérance de céphalées (maux de tête) (22 % après la première dose, 16 % après la deuxième), de fatigue (16 % puis 14 %) et de toux (5,5 % puis 5 %), des événements que Redouane Abouqal considère comme « communs après ce genre de vaccin inactivé ».