S'abonner
Se connecter
logo du site ledesk
Newsroom
Le meilleur de l’actualité au fil des événements

Connectez-vous

Mot de passe oublié ?

Abonnez-vous !

Découvrez l'offre de lancement du Desk

60 DH
1 mois
Découvrir les offres
01.08.2022 à 23 H 43 • Mis à jour le 02.08.2022 à 00 H 16
Par
Football

El Moustapha Hadji, licencié par Fouzi Lekjaa : « On m’a traité de malade mental et d’escroc »

Montage : Mohamed Mhannaoui / Le Desk
L'ancien entraîneur adjoint de la sélection marocaine, El Moustapha Hadji, révèle au Desk qu’il vient d'être remercié, brutalement. Une lettre de licenciement pour « faute grave » lui est parvenue. L'occasion pour la figure du football national de revenir sur les mois de tensions avec Fouzi Lekjaa, mais aussi sa non-inscription à l'AMO

Après plus de huit ans de bons et loyaux services, l'ancienne figure de l'équipe nationale marocaine, El Moustapha Hadji, vient d'être mise à la porte de la Fédération royale marocaine de football (FRMF). Dans une lettre signée par le secrétaire général de le Fédération, Tarik Najem, celui-ci signifie à l'ancien entraîneur adjoint de l'équipe nationale, son licenciement pour « faute grave », « une décision immédiate, sans préavis ni indemnité », fait-il savoir au Desk.


Le document daté du 29 juillet dont Le Desk détient copie invoque pour motif, « une absence injustifiée depuis le 18 juillet 2022, soit pour plus de quatre jours pendant une période de douze mois », peut-on lire. Contacté par nos soins, l'ex-international, icône du football marocain, confirme l'information, ajoutant : « On veut me piéger, en me disant qu'il s'agit d'un abandon de poste. On veut me renvoyer comme un moins que rien », déclare-t-il.


La lettre de licenciement pour faute grave reçue par El Moustapha Hadji. Crédit : Le Desk


Hadji, qui a reçu en son absence la lettre de son renvoi portée par huissier ce 1er août à sa résidence de Marrakech, précise par ailleurs avoir adressé un certificat médical aux autorités de la Fédération, il y a de cela presque une semaine. « J'ai été admis aux urgences de l'hôpital Cheikh Zayed pour une sciatique. J'ai envoyé immédiatement un certificat médical pour justifier mon absence « , explique l'intéressé. « Je devais revenir à mon boulot il y a une dizaine de jours, mais j'ai eu cette sciatique. On m'a mis en arrêt maladie pour au moins trois semaines parce que j'étais bloqué », poursuit-il.


El Moustapha Hadji, non déclaré à la CNSS par Lekjaa

Au Desk, l'ancien footballeur affirme de plus ne pas être déclaré à l'Assurance Maladie Obligatoire (AMO). «  Je crois que la fédération n'a pas dû prêter attention à ce courrier comportant le certificat, car je n'ai pas d'assurance maladie. Cela fait plus de huit ans que je suis dans cette situation », avance-t-il. « Je n'en parle qu'aujourd'hui, parce qu'on essaye de me piéger avec cet abandon de poste. On me traite comme un moins que rien, alors j'ai décidé aujourd'hui de faire valoir mes droits mais aussi l'assurance maladie ».


Une situation dans laquelle se trouve l'ex-numéro 2 du staff technique de l'équipe nationale qu'il explique dans le détail. « Depuis mai 2018, mon contrat est arrivé à terme. J'ai travaillé depuis sans contrat, juste une sorte de CDD qui me permettait de travailler au jour le jour », se plaint-il, rappelant par ailleurs sa non-inscription sur les tablettes de l'AMO, dont pourtant le ministère de tutelle n'est autre que Fouzi Lekjaa, patron de la FRMF et ministre délégué chargé du budget. « Sa Majesté en a pourtant fait sa priorité », glisse-t-il, abordant la question de la protection sociale, un chantier que suit de près le Souverain et dont il a rappelé l'importance et les priorités lors de son dernier à la Nation à l'occasion de la Fête du Trône.


« J'ai depuis toujours payé le frais médicaux de ma femme et de mes enfants, de ma propre poche. Je n'ai eu aucun remboursement », relève Hadji.


Derrière le licenciement, des messages Instagram

À l'origine de ce licenciement soudain d'El Moustapha Hadji, plusieurs mois de tensions entre l'ex-milieu de terrain et les instances dirigeantes de la fédération. Tout commence en mars 2022, lorsque l'entraîneur adjoint est écarté de la gestion de l'équipe. La raison : « des messages envoyés sur Instagram où j'ai répondu à des questions portant sur Hakim Ziyech, Noussair Mazraoui et Abderrazak Hamed Allah. J'essayais d'atténuer la situation, en expliquant qu'il ne fallait pas insulter, rester correct et encourager l'équipe nationale, même si ces joueurs n'étaient pas présents », explique-t-il.


« C'est mon rôle aussi de rester en contact avec les joueurs dans le cas où l'actuel ou futur sélectionneur voudrait les faire revenir », rappelle Hadji. « En se fiant à ce que j'ai pu dire, le coach Vahid Halilhodžić a estimé que je n'avais pas à dire ce que j'ai dis. On m'a donc écarté et demandé d'attendre », affirme-t-il. Depuis, l'intéressé affirme être resté sans nouvelles de la part de la FRMF.


À l'époque des faits, comme l'affirmait El Moustapha Hadji à la presse, aucun licenciement ne lui avait été notifié. Silence radio de la part de la fédération, jusqu'à ce que Jelloul Ainouch, directeur administrateur et financier de la FRMF ne lui transmette, en juin 2022, un protocole d'accord transactionnel, devant être signé entre les deux parties afin de trouver « un accord à l'amiable », comme le précise Hadji.


Le document en question, consulté par Le Desk, souligne dans son préambule, que « les parties se sont rapprochées afin de conclure le présent protocole d’accord transactionnel, régi par les articles 1098 et suivants du DOC, à l’effet de s’accorder entre elles, de manière définitive et irrévocable, sur la renonciation à tout droit ou à toute prétention de quelque nature que ce soit pour terminer ou prévenir toute contestation et éteindre définitivement tout droit ou toute prétention liés (i) au contrat de travail conclu entre les parties en date du 02 mai 2014 ou à ses effets et/ou (ii) à la rupture anticipée dudit contrat de travail par voie de consentement mutuel en date du 7 Juin 2022 ou aux effets de ladite rupture ».


Le protocole d'accord transactionnel proposé à El Moustapha Hadji par la FRMF en juin 2022. Crédit : Le Desk


Le protocole d'accord en question précise que la FRMF accordera à Hadji une indemnité de rupture forfaitaire équivalente à 1,42 million de dirhams, dans le cadre de la dissolution anticipée du contrat par consentement mutuel.


« Les parties s’interdisent (i) de contester la validité du présent protocole d’accord transactionnel devant un tribunal ou une quelconque instance sportive (en ce compris la FIFA ou le Tribunal arbitral du sport) ni (ii) d’introduire un quelconque recours devant un tribunal ou une instance sportive (en ce compris la FIFA ou le TAS) pour demander ou réclamer les droits ou prétentions auxquels chaque partie a renoncé dans le présent protocole d’accord transactionnel », peut-on lire du document.


Un accord proposé qui sera refusé par Hadji. Motif : « Cela ne convient pas à mes réels droits portant sur les huit ans passés à la fédération, un calcul doit être refait », nous confie le Joueur africain de l'année en 1998.


Hadji traité de « malade mental et d'escroc »

Après son refus d'entériner un accord qu'il juge attentatoire à ses droits les plus élémentaires, celui qui a été élu Joueur de légende par la Confédération africaine de football (CAF) en 2011 se tournera alors vers le président de la FRMF, Fouzi Lekjaa. Se rendant à son bureau, la discussion tournera rapidement court. « Ça a pris cinq minutes. On m'a traité de malade mental et d'escroc », nous fait-il savoir.


« Je ne peux pas accepter qu’on me traite comme ça, qu’on me dise des choses comme ça, alors que j’ai toujours servi mon pays », s'indigne la figure du football marocain. « Je ne fais que demander mes droits. Si on ne me les donne pas, j’irai à l’instance qu’il faut pour les demander, soit la FIFA soit le TAS », conclut, déterminé, l'ancien milieu de terrain de l'équipe du Maroc de football et international marocain de 1993 à 2002, avec un palmarès de douze buts en 64 sélections.

©️ Copyright Pulse Media. Tous droits réservés.
Reproduction et diffusions interdites (photocopies, intranet, web, messageries, newsletters, outils de veille) sans autorisation écrite.