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30.10.2022 à 01 H 25 • Mis à jour le 30.10.2022 à 01 H 27
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Diplomatie

Depuis Alger, Bourita évoque un risque d’échec du Sommet arabe

Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères à Alger, le 29 octobre 2022. Crédit: DR
C’est dans une ambiance délétère que le chef de la diplomatie, Nasser Bourita a participé ce 29 octobre à la réunion ministérielle préparatoire à la 31ème session du Sommet arabe d'Alger dont l’ouverture est prévue le 1er novembre. La délégation marocaine a fait état « d’exactions » répétées et la diffusion de fake news sur sa présence au conclave. Le film des événements

Un avant-goût de ce qui attend le Maroc à l’ouverture officielle la 31ème session du Sommet arabe d'Alger prévue le 1er novembre ? Arrivée ce 29 octobre à Alger, dans le cadre de la réunion ministérielle préparatoire à la tenue du Sommet, la délégation marocaine, conduite par Nasser Bourita, a fait état d’une ambiance pour le moins tendue, qui selon le constat exprimé par le chef de la diplomatie pourrait mener à un échec.


Les premiers désagréments sont survenus dès son atterrissage sur le tarmac de l’aéroport Houari Boumediene d’Alger. Les images diffusées sur les réseaux sociaux en témoignent : Nasser Bourita et ses accompagnateurs, arrivés à bord d’un Gulfstream V des Forces armées royales - autorisé exceptionnellement à pénétrer l’espace aérien algérien fermé aux aéronefs marocains depuis la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays en août 2021 -, n’ont pas reçu d’accueil conforme aux usages protocolaires, d’autant qu’il s’agit, malgré l’absence de dialogue entre Rabat et Alger, d’un voyage officiel. Bourita traversera ainsi le hall de l’aérogare sans escorte officielle, saluant et faisant l'accolade à certains de ses homologues croisés sur son parcours et poursuivi par une nuée de journalistes. On l’entendra même s’interroger : « Est-ce que c’est reporté ? ». A l’inverse, le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra se déplacera pour dérouler le tapis rouge à plusieurs de ses pairs arabes.


Des « exactions » répétées

Au Centre international des conférences d’Alger, lieu du conclave ministériel, des sources diplomatiques ont évoqué au Desk des « exactions commises à l'encontre de la délégation marocaine ». « Des exactions exacerbées lors d'activités parallèles mais aussi lors du dîner offert par le chef de la diplomatie algérienne en l'honneur des participants », fait-on savoir.


Les mêmes sources ont souligné, à travers des éléments de langage similaires repris par la presse, que « ces dérives entraîneraient une grave confusion dans la suite des travaux du sommet arabe, ce qui explique l'absence d'un groupe de dirigeants arabes ou la réticence des autres à y assister ».


Il est rapporté notamment le comportement d'un fonctionnaire algérien, qualifié de « violent et offensant » à l’endroit de certaines délégations, relevant de plus « son absence d’impartialité, l'imposition de son point de vue et son incapacité à rechercher un consensus ».


Diverses sources médiatiques ont fait état du refus de Lamamra de prendre en compte une proposition de résolution soumise par Nasser Bourita, conformément au droit dévolu par la Charte de la Ligue arabe « condamnant les agissements de l’Iran à l’endroit de la communauté arabe ».


Certains médias algériens ont fustigé l’attitude de Nasser Bourita durant la réunion, accusé d’avoir demandé à maintes reprises de prendre la prendre la parole, tandis que l’agence de presse turque Anadolu a prétendu que le ministre avait chahuté la réunion pour ensuite « quitter la salle après avoir formulé des diatribes à l’encontre de la partie algérienne ».


« Des provocations inutiles »

Des allégations démenties par une « une source diplomatique de haut niveau » citée dans une dépêche rédigée par l’envoyé spécial de la MAP qui a qualifié « d’infondées » « les informations selon lesquelles la délégation marocaine aurait quitté la salle de réunion ».


La même source a confirmé à la MAP que la délégation marocaine est demeurée dans l’enceinte de la salle mais ne s’est pas privée d’user de son droit de protestation contre « le non-respect de la carte du Maroc » par la chaîne de télévision publique algérienne AL24 News, ce qui a poussé la Ligue arabe à publier des clarifications à ce sujet. Suite à cet incident, la chaine en question a fait acte de contrition en s’excusant platement d’avoir « utilisé une carte du monde arabe autre que celle approuvée par la Ligue arabe ».


Une vidéo filmée par un membre de la délégation marocaine présent dans la salle et diffusée sur les réseaux sociaux atteste que Bourita a soulevé la question de cette carte et obtenu immédiatement de la Ligue arabe qu’elle publie un communiqué précisant qu’elle n’entretenait aucun lien de partenariat avec ce média et que sa carte officielle ne comportait pas de frontières pour justement « renforcer le concept d’unité arabe ».


Dans un sonore diffusé sur les réseaux sociaux, Bourita s’adresse à la presse pour commenter les déconvenues vécues par la délégation marocaine : « Si nous dépassons les différends à la marge, si nous surmontons les provocations inutiles et si le pays hôte agit selon les règles qui dictent les Sommets, que ce soit au regard du protocole ou des usages, alors c’est possible…mais s’il s’agit de faire fi de toutes les règles, alors il est certain que ce sera un échec ».

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