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22.12.2022 à 06 H 39 • Mis à jour le 22.12.2022 à 11 H 55
Par
CESE

Marocains du Monde : Chami plaide pour ériger la Fondation Hassan II en établissement public stratégique

Le président du CESE, Ahmed Réda Chami, s’exprime lors d’une conférence de presse dédiée à la présentation des conclusions d’un avis du Conseil intitulé « Renforcer le lien intergénérationnel entre les MDM et le Maroc, les chances et les défis ». Crédit: MAP
Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) préconise d’attribuer à un ministre délégué aux Affaires étrangères la conception et la stratégie MDM et faire de la Fondation Hassan II l’opérateur de son déploiement dans les pays d’accueil

Le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Ahmed Réda Chami, a plaidé, mercredi à Rabat, pour une gouvernance rénovée des politiques publiques et des dispositifs dédiés aux Marocains du Monde (MDM). Il présentait à cette occasion un avis du CESE qui s’inscrit en ligne directe avec le discours royal du 20 août dernier dans lequel le Roi Mohammed VI a réitéré son appel à l’ensemble des institutions nationales en vue d’un bilan prospectif et une refonte des cadres législatifs et des politiques publiques dédiés aux attentes, aux intérêts et aux droits des Marocains du Monde, à l’appui de leurs projets et à la promotion de leur contribution au rayonnement et au développement du Royaume.


« Au vu de la faible coordination et convergence entre les institutions chargées des MDM », le CESE préconise d'attribuer à un ministre délégué auprès du ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, chargé des affaires des MDM, la mission et la responsabilité de concevoir et de veiller à la bonne mise en œuvre de la stratégie MDM, a indiqué Chami lors d’une conférence de presse dédiée à la présentation des conclusions d'un avis du Conseil intitulé « Renforcer le lien intergénérationnel entre les MDM et le Maroc, les chances et les défis ».


Le président du Conseil a, dans ce sens, recommandé d’ériger la Fondation Hassan II pour les Marocains résidant à l'étranger en établissement public stratégique qui constituera l’opérateur et le bras opérationnel pour le déploiement de la stratégie MDM, en concertation avec les autres acteurs et parties prenantes, ainsi que de créer au sein des ambassades du Royaume des antennes de l’établissement public stratégique chargées du déploiement de la stratégie MDM au niveau des pays d’accueil.


Le CESE, a-t-il poursuivi, appelle aussi à soutenir les talents expatriés et de réduire les obstacles à leur participation aux réseaux scientifiques et technologiques et aux activités culturelles, en prévoyant notamment dans l’arsenal législatif et réglementaire des dispositions facilitant la mobilité des compétences marocaines exerçant à l’étranger, en particulier les enseignants, les experts et chercheurs universitaires.


Il s’agit, aussi, de la mise à niveau des dispositifs financiers et des procédures administratives pour mieux accueillir les projets d’investissement, l’implication économique et les transferts et ce, en encourageant les acteurs du secteur financier marocains à développer des produits d’épargne et de retraite complémentaires et attractifs dédiés aux MDM, a-t-il expliqué.


D’après lui, l’émigration a pesé d’un poids structurel sur la régulation sociale et les équilibres macro-financiers, or elle ne peut constituer une solution durable au chômage et au déséquilibre structurel des comptes extérieurs. L’un des objectifs de cette action du Conseil est donc de bien connaître ces MDM et leurs aspirations, pour mieux les protéger, leur assurer un accès sans cesse meilleur et de proximité aux services publics et à l’expression citoyenne.


Et de soutenir que parmi les MDM, de plus en plus d’individualités brillantes, aux réussites inspirantes dans de nombreux secteurs et plusieurs pays, mais il y a en même temps des catégories vulnérables ou en situation de détresse, le défi est donc de préserver le lien avec tous, mieux les servir, encourager et soutenir les premiers et protéger les autres.


Dans le cadre de l’élaboration de cet avis, le CESE a sollicité du 8 au 29 octobre 2022, la contribution des MDM à travers sa plateforme Ouchariko. A cet effet, les résultats de la consultation donnent globalement une idée sur la situation des MDM, leurs perceptions et leurs perspectives. Le questionnaire a été publié en 7 langues et le nombre d’interactions avec ce sujet a atteint 91 520, dont 4 651 répondants MDM au questionnaire.


MDM - AVIS DU CESE



Les pistes d’action proposées par le CESE
Cadre institutionnel : le CESE plaide pour la mise en place d’une architecture institutionnelle renouvelée en :


-Attribuant à un ministre délégué auprès du ministère des affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, chargé des affaires des MDM, la mission et la responsabilité de concevoir et de veiller à la bonne mise en œuvre de la stratégie MDM 


-Erigeant la fondation Hassan II pour les Marocains résidant à l’étranger en établissement public stratégique qui constituera l’opérateur et le bras opérationnel pour le déploiement de la stratégie MDM, en concertation avec les autres acteurs et parties prenantes. Œuvrant sous la tutelle du ministre délégué chargé des MDM, qui préside son conseil d’administration, cet établissement devra être doté des compétences et des ressources nécessaires au bon accomplissement de ses missions 


-Hissant la commission ministérielle chargée des MRE et des affaires de la migration au rang d’une haute commission stratégique investie exclusivement du dossier des MDM. Placée auprès du chef du gouvernement, cette commission à composition multi parties prenantes, qui se réunira obligatoirement au moins deux fois par an, devra être dotée de larges pouvoirs de suivi et d’arbitrage liés à la mise en œuvre de la stratégie et des programmes destinés aux MDM.


Qualité des services dispensés par l’administration et les autres acteurs au profit des usagers MDM :


-Mettre en place une plateforme digitale unique (guichet unique) qui assure l’interopérabilité entre tous les intervenants de l’écosystème destiné aux MDM. Les MDM pourraient avoir accès, à travers cette plateforme, aux différents services, prestations et informations sur les procédures qui les concernent (documents consulaires, aide à l’investissement, informations culturelles, cours de langue arabe, etc.).


-Renforcer les ressources humaines des consulats en termes d’effectifs, de compétences et de polyvalence et développer davantage les unités consulaires mobiles dans les pays peu ou insuffisamment digitalisés.


Accès aux services cultuels et culturels :


-Œuvrer, en collaboration avec les ambassades, à la modernisation de l’offre cultuelle destinée aux MDM.



Promouvoir la création de dispositifs de nouvelle génération, digitalisés (« hors-murs »), à fonctionnement souple, inclusifs, dédiés au développement de l’action culturelle du Maroc à l’étranger. Ces opérateurs seraient notamment chargés de l’organisation d’évènements et d’animations autour des MDM au Maroc, et du Maroc dans les pays de résidence des MDM, sous forme de forums de dialogue, d’expositions, de concerts, d’évènements culturels et d’animations citoyennes.


Accès à la protection sociale :


-Engager un dialogue avec les pays d’accueil pour mettre à jour et/ou élargir l’étendue des accords bilatéraux de sécurité sociale afin d’alléger les conditions qui entravent l’accès des MDM à leurs droits à la pension et aux soins, lors de leur retour ou de leur passage au Maroc.


-Mettre en place, en s’associant à un réseau de banques et d’assurances, une offre d’assurance maladie pour les ascendants et une offre d’assurance retraite volontaire pour les MDM assortie de dispositions fiscales incitatives.


Mobilisation et accueil des compétences des MDM :


Prévoir dans l’arsenal législatif et réglementaire (notamment le projet de loi n° 63.21 portant organisation de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique) des dispositions facilitant la mobilité des compétences marocaines exerçant à l’étranger, en particulier les enseignants, les experts et chercheurs universitaires.


-Développer, sur la base d’un partenariat public-privé, une plateforme digitale de gestion prévisionnelle des emplois et compétences centrée sur les profils spécifiques des MDM et adressant les nouveaux métiers et les métiers en tension sur le territoire national.


Transferts financiers et mobilisation économique des MDM :


-Ouvrir activement le Fonds Mohammed VI pour l’investissement aux apports des MDM et /ou mettre en place un fonds d’investissement dédié aux MDM dans le but de consacrer des ressources à des activités ayant un impact positif social et environnemental, au « private equity », et à l’économie sociale et solidaire.



-Encourager les acteurs du secteur financier marocain à développer des produits d’épargne et de retraite complémentaires et attractifs dédiés aux MDM.


-Création de Chambres de commerce du Maroc avec la participation actives des MDM opérateurs économiques dans les pays de résidence.


En termes de représentation et participation politiques des MDM :


Développer la participation et la représentation des MDM dans les institutions consultatives, de régulation et de bonne gouvernance.


Mettre en place les dispositifs matériels, notamment digitaux, renforçant la participation des MDM aux scrutins législatifs.

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