HCP : De plus en plus qualifiés, les jeunes marocains se retrouvent plus souvent au chômage

Une tendance contradictoire est celle que relève le Haut-Commissariat au Plan (HCP) en matière de l’évolution du niveau de formation et des taux d’activité des jeunes marocains. Dans sa note publiée ce mardi à l’occasion de la journée internationale de la jeunesse, le HCP souligne qu’alors que le niveau d’éducation et de formation des jeunes du pays a affiché au cours des deux dernières décennies une « amélioration notable », les indicateurs de l’emploi ont continué à baisser.
Une jeunesse de plus en plus qualifiée
D’après les chiffres du HCP, la part des jeunes âgés de 15-34 ans n’ayant aucun niveau scolaire a « considérablement » baissé depuis le début du millénaire. Celle-ci a ainsi reculé, entre 2000 et 2022, de 26,8 points de pourcentages passant de de 35,7 % à seulement 8,9 %. L’amélioration la plus significative du niveau d’éducation et de formation, précise la même source, a été enregistrée parmi les femmes et dans les milieux ruraux. Ainsi, la part des femmes n’ayant aucun niveau scolaire a été réduite en 2022 à 12,1 %, contre 47,7 % au début du millénaire, alors que dans les milieux ruraux cette part est passée de 59,5 % à 15,6 % durant la même période.
En parallèle, le nombre des jeunes ayant le niveau secondaire ou plus a continué de croître au cours des deux dernières décennies. La part de ceux-ci, souligne le HCP a augmenté de 19,7 % en 2000 à 42,7 % en 2022, et les « plus grandes performances » à ce niveau sont également enregistrées parmi les femmes et les ruraux. Le HCP note ainsi qu’au vu des avancées réalisées en matière de scolarisation des filles, l’écart entre les hommes et femmes ayant le niveau secondaire ou plus « s’est annulé », avoir été de 5,1 points de pourcentage en 2000.
De plus en plus de jeunes au chômage
Le taux d’insertion des jeunes dans la vie active n’a en revanche pas suivi la même courbe positive, relève la note du HCP. Tout au contraire, la part des jeunes dans le marché de travail « a régressé durant ces deux dernières décennies ». Celle-ci, note la même source, est passé de 53,5 % en 2000 à 41,2 % en 2022, alors que le taux d’emploi des jeunes âgés entre 15 et 34 ans est passé de 42,8 % à 31,8 % durant la même période.
Si cette régression s’explique notamment par la « forte rétention (de ces jeunes, ndlr) dans le système scolaire », le HCP souligne une hausse du taux du chômage, qui a augmenté de 2,9 points de pourcentage, passant de 20,0 % en 2000 à 22,9 % en 2022.
Un autre constat : plus le niveau de formation est avancé, plus la part des jeunes au chômage augmente. Selon la même source, « le taux de chômage des jeunes ayant un diplôme supérieur est près du double que celui des jeunes ayant un diplôme de niveau moyen et plus de cinq fois que celui des jeunes sans diplôme ». Ces taux, détaille-t-on, sont respectivement de 40,3 %, de 20,7 % et 7,9 %.
« Nette amélioration » de l’emploi formel
Malgré la baisse la baisse des taux d’activité et d’emploi, l’emploi formel des jeunes a enregistré une « nette amélioration » au cours des deux dernières décennies. En effet, la part des jeunes actifs occupés disposant d’une assurance maladie liée à l’emploi a presque quadruplé en 2022, par rapport à l’an 2000 où seulement 6,8 % des jeunes actifs disposaient d’une assurance maladie.
Selon les genres et les milieux, l’enquête du HCP relève que les taux de l’emploi formel est plus important parmi les jeunes femmes (38,2 %) que parmi les hommes (21,1 %) et parmi les citadins (36,2 %) que parmi les ruraux (8,9 %). Toutefois, en dépit de cette amélioration, la même source note que « seulement un jeune actif occupé sur quatre (24,7 %) exerce un emploi formel ».
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