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23.08.2023 à 19 H 00 • Mis à jour le 23.08.2023 à 19 H 00
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Athlétisme

3000m steeple: El Bakkali, en maître incontesté

Soufiane El Bakkali en larmes, dans les bras de son entraîneur Karim Tlemçani après son sacre aux Mondiaux d’Athlétisme de Budapest. Crédit: DR
Après son sacre aux Jeux Olympiques de Tokyo et sa médaille d'or des Mondiaux d'athlétisme décrochée à l'Oregon aux Etats-Unis, Soufiane El Bakkali est venu confirmé sa domination sur les 3000m steeple, en s'adjugeant l'or des Mondiaux à Budapest, mardi soir. Mais rien n'était gagné d'avance pour le Marocain

Il n’est pas encore 21h au Maroc que les cris de joie résonnent dans tous les foyers du pays. Les cafés vibraient au rythme des « Yallah a Soufiane ! » et « Sir a Soufiane ! » lors des derniers 400 mètres des 3000 qu’El Bakkali venait de parcourir avec des grands pas de champion, pour finalement parvenir à décrocher l’or aux Mondiaux d’Athlétisme de Budapest. Une impression de déjà-vu sortie tout droit de l'âge d'or de l'athlétisme national, que les Marocains revivent avec joie.


Un moment d’émotion pour tous les Marocains témoins de cette troisième grande consécration consécutive de leur athlète préféré des huit dernières années. Soufiane El Bakkali a confirmé son statut de maître incontesté des 3000m steeple, une épreuve dominée outrageusement par les Kenyans depuis 1968, bien avant la naissance du Marocain qui en deviendra roi, 55 ans plus tard, en Hongrie.


Après l’or olympique à Tokyo et celui des Mondiaux de l’Oregon aux Etats-Unis, El Bakkali vient d’asseoir sa suprématie avec la plus belle des médailles à Budapest, toujours aux Mondiaux pour s’approcher un peu plus des quatre distinctions dorées de Hicham El Guerrouj, détenteur du record marocain lorsqu’il s’agit de la seconde plus préstigieuse compétition d’athlétisme, après les Jeux Olympique. Mais rien n’était gagné d’avance, loin de là.


Pression, doutes et consécration

« Les derniers jours étaient difficiles. Aujourd’hui, je ressentais tellement de pression que je n’arrivais pas à me focaliser sur la course et ma concentration était dispersée à quatre heures de la course et il fallait que je me ressaisisse en me rappelant que c’est moi le patron des 3000m steeple », confiait non sans émotions, Soufiane El Bakkali au micro d’Arryadia, quelques minutes après sa consécration à Budapest.


Avant de décrire son ressenti après le sprint final face à Lamecha Girma avec son franc parler habituel, El Bakkali a remercié tous ceux qui l’ont soutenu, du roi Mohammed VI à la Fédération d’athlétisme et son président Abdeslam Ahizoune, sans oublier ses compagnons d’entraînement qu’il nommera un par un, son coach Karim Tlemçani et ses parents.


« J’ai essayé de gérer la course intelligemment face à adversaire des plus coriaces. Cette rivalité dure depuis 2019, il est fort, mais les chronos c’est une chose mais les médailles… c’est une autre histoire », a ajouté le champion du monde marocain, au sujet de sa lutte avec Girma, qui vient tout juste de battre le record du monde en courant en 7 minutes et un peu plus de 52 secondes en juin dernier à Paris.


Favoris sur papier, Girma n’a finalement pas fait le poids face à El Bakkali qui doutait jusqu’aux derniers moments précédents le début de la course de mardi soir. Désormais expérimenté, il a su tout canaliser pour gérer parfaitement une course très tactique, qu’il abordait avec beaucoup d’appréhension, vu le contexte et la pression qui l’entoure.


« Soufiane El Bakkali ne prend part à de telles compétitions, que pour remporter l’or (…) à chaque fois que je pensais à son record du monde, mon coach me rappelait qu’on était du même niveau, parce que je suis plus rapide lors du dernier tour. Il a essayé de hausser le rythme, mais je suis resté au contact et j’étais très content qu’on se soit détachés du peloton avant le dernier effort  », raconte El Bakkali, en soulignant le rôle de son entraîneur, Tlemçani, dans ce sacre, lui qui l’accompagne depuis le premier jour.


El Bakkali aura su gérer ses efforts pour remporter la course avec un chrono affichant 8 minutes et 53.03 secondes, avec quasiment deux secondes d’avance sur Girma qui ne pouvait que s’incliner face à la détermination du natif de Fès, qui mettra un terme au suspense en prenant le dessus, à la sortie du dernier obstacle.


Cap sur Paris

« C’est la fin de saison, l’objectif était de remporter l’or aux Mondiaux. J’ai tout fait pour y arriver, même mon record personnel je l’ai amélioré assez tôt dans la saison pour m’accorder de la marge de préparation (…) Pour tenter de faire chuter le nouveau record du monde, je vais m’y pencher en début de saison prochaine pour me focaliser sur les Jeux Olympiques (JO) », a conclu le héros des Marocains, venu tout droit de Fès, la ville qui a offert tant d’athlètes de légende au sport national, comme Saïd Aouita, Khalid Sekkah, Rachid Labsir ou encore Brahim Lahlafi et le premier médaillé marocain aux JO, Abdeslam Radi (Argent du Marathon des JO de Rome en 1960 ndlr).


Avec beaucoup d’espoir en vue des JO de Paris 2024, El Bakkali promet d’autres moments de joie au peuple qui le soutient et qui croit en lui. Unique espoir de médaille de l’athlétisme marocain représenté par 17 athlètes aux Mondiaux de Budapest, Soufiane n’a encore une fois pas déçu portant ainsi le palmarès du Maroc aux Mondiaux à 32 médailles, 12 en or, autant en argent et 8 en bronze.


À Paris, c’est un autre défi qui attendra El Bakkali. En cas de sacre, il rejoindrait au panthéon des athlètes marocains un certain Hicham El Guerrouj, double champion olympique (1500 et 5000m ndlr) à Athènes, en 2004. Néanmoins, Soufiane s’adjugera le luxe d’être l’unique athlète marocain à remporter deux médailles d’or, en deux éditions différentes des JO.


El Bakkali promet de se donner les moyens d’y arriver. Fort de son expérience, son triomphe de mardi soir résume parfaitement le statut du Marocain. Il est désormais plus que jamais attendu, il est craint et respecté par des adversaires qui ne lui font jamais de cadeau, car au Kenya, la domination du Marocain aux 3000m steeple commence à faire parler, alors que les athlètes kenyans peinent toujours à trouver une solution au finish de Soufiane, sorti de nulle part pour s’adjuger la couronne de l’une des courses les plus tactiques et plus compliquées.

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