CAN 2025: l’Algérie retire sa candidature, ce que l’on sait à 24 heures du verdict

Fuite en avant, réalisme ou grand pessimisme ? Alors qu’une réunion du comité exécutif de la Confédération africaine de football (CAF) doit se tenir ce mercredi 27 septembre, pour désigner les pays hôtes des Coupes d’Afrique des Nations 2025 et 2027, l’Algérie vient de retirer sa candidature pour abriter l’une des deux éditions. C’est en tout cas ce qui a été affirmé par les médias locaux, qui ont dans un premier temps, repris la publication du journaliste réputé proche de leur fédération de football, Hafid Derradji.
Ce mardi, les sources médiatiques locales, comme Algérie360 et Ennahar affirment que le président de la Fédération de football du pays, Walid Sadi, a communiqué la nouvelle à la télévision publique pour sa diffusion.
En concurrence directe avec le Maroc (2025) et le Sénégal (2027), l’Algérie vient de changer de président de fédération ce week-end, en nommant Walid Sadi à la tête de la FAF, pour remplacer le démissionnaire Djahid Zefizef. L’homme avait quitté son poste après avoir échoué à intégrer le Comité exécutif de la CAF, battu aux urnes (38-15) par le Libyen Abdelhakim Al Shalmani, en juillet dernier à Abidjan.
Cette information « surprend » au sein de la CAF, apprend-on auprès des sources consultées, alors que le vote de son comité exécutif devait avoir lieu ce mercredi au Caire, précédant une conférence de presse durant laquelle l’annonce des résultats sera faite au grand public. Comment expliquer cette décision du côté algérien ?
Changement de direction
Tout juste nommé à la tête de la FAF, Walid Sadi s’est entretenu avec le président Abdelmajid Tebboune qui lui a fait part de ses grandes ambitions pour les sélections. Sadi a quant à lui, a « présenté sa vision du développement et de la relance du football algérien », indique un communiqué de la Présidence. C’est suite à cette réunion que l’intention de retrait de la course aux CAN 2025 et 2027, sera évoquée par Hafid Derradji sur le site Algériemaintenant.
Dans cette version, les médias locaux expliquent cette décision par « un changement de stratégie » qui fait suite à la nouvelle nomination. Seul candidat, Walid Sadi et son bureau donneraient ainsi, la priorité à la restructuration du paysage footballistique du pays, et à la formation, afin de « remporter les compétitions CAF, partout où elle se déroulent ».
Dans ce sens, l’ex-lieutenant (Manager général de la sélection ndlr) de l’ancien président de la FAF Mohamed Raouraoua, a annoncé lors d’une entrevue télévisée, que l’option « d’imposer la construction d’un centre de formation » aux clubs qui se sont transformés en sociétés anonymes, sera étudiée sérieusement.
En juillet dernier, par le biais de ses médias, l’Algérie criait déjà « au scandale » à propos de l’attribution des organisations des deux éditions de la CAN, que les médias locaux estiment « promises » au Maroc et au Sénégal, en évoquant un fort « lobbying en coulisse ».
Le camp algérien estimait que l’annonce de Fouzi Lekjaa face à la Chambre des représentants en juin dernier, concernant le Complexe sportif de Fès et sa capacité d’accueil des potentiels matchs de la CAN 2025, était contraire aux principes d’égalité des chances que prône la CAF. Les médias locaux avaient à l’époque insisté sur l’intention de la FAF, de saisir l’instance pour exiger des explications. Lekjaa avait déclaré explicitement que Fès sera concernée par les matchs de la CAN 2025 « quand le Maroc obtiendra officiellement l’organisation de la compétition », sauf que de l’autre côté de la frontière, les mots du président de la FRMF ont été interprétés différemment.
Dernier recours avant une défaite promise ?
Grand favori pour obtenir l’organisation de l’édition de 2025 selon les premières indiscrétions autour des intentions de vote des membres de comité exécutif, le Maroc ne sera plus en concurrence qu’avec deux dossiers, si jamais le retrait de l’Algérie se confirme ce mardi. La candidature commune du Nigéria et du Bénin, et celle de la Zambie.
Pour 2027, le voisin de l’Est était en ballotage avec le Sénégal, le Botswana et l’Égypte, en plus du trio composé du Kenya, de l’Ouganda et de la Tanzanie.
En attendant la réunion du comité exécutif de la CAF ce mercredi, les membres fédéraux et conseillers de Lekjaa sont arrivés au Caire, lundi. Une source consultée au sein de la délégation marocaine confie au Desk que ce retrait de candidature ne peut pas être pris en considération, « tant qu’aucune déclaration officielle n’a été faite de la part d’un dirigeant, ou du côté de la CAF ».
Un post sur les réseaux sociaux d’un journaliste, aussi proche soit-il de la FAF, « ne peut pas être pris pour argent comptant », estime pour sa part, une source fédérale, qui explique qu’en cette veille de passage aux urnes du comité exécutif, « tout peut être tenté ».
La délégation marocaine qui sera présente au siège de la CAF, s'est montrée rassurante. Une source consultée par Le Desk affirmait que le camp marocain « ne se relâchera pas » à moins de 24 heures de la réunion décisive, et ne tombera pas non plus dans la facilité en continuant de mettre en avant les forces du dossier du Royaume, pour 2025.
Reste désormais à savoir comment cette démarche algérienne sera perçue au niveau de la CAF. Si pour le moment, c'est le sentiment de surprise qui domine dans les travées de l'instance panafricaine, le lendemain risque d'être difficile. Cette surprenante marche arrière de dernière minute, bien qu'elle peut toujours être justifiée par le changement au niveau de la hiérarchie de la FAF, elle portera certainement un sérieux coup à la crédibilité des prochains dossiers de candidatures déposés par l'Algérie en vue d'accueillir les prochaines grandes compétitions du foot africain.
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