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22.01.2024 à 13 H 23 • Mis à jour le 22.01.2024 à 13 H 23
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CAN 2023

Maroc-RD Congo : pouvait-on prétendre à mieux ?

Hakimi lors du match Maroc X RDC. CAN 2023. Crédit: MAP
Dans un match tendu et sous une chaleur étouffante, l’équipe nationale du Maroc est parvenue à arracher un nul 1-1 face à la RDC. Un résultat heureux qui lui permet de rester leader de son groupe avec 4 points. Et surtout, de garder son destin entre ses mains

Il a fait chaud hier à San Pedro, en Côte d’Ivoire. Très chaud, même. Au début du match, la météo indiquait 31° avec un ressenti à 39°, et plus de 70 % de taux d’humidité. Autant dire un temps idéal pour être lové dans un hamac, à l’ombre d’un cocotier, les doigts de pieds en éventail, et certainement pas à cavaler derrière un ballon dans une Coupe d’Afrique des Nations de football.


C’est pourtant dans ces conditions, que le sélectionneur Hoalid Regragui a précédemment brocardé dans la conf’ de presse d’après match contre la Tanzanie, que le Maroc a entamé son match contre la RDC, et plutôt de belle manière, d’ailleurs. Un bloc défensif haut, des lignes resserrées, de belles combinaisons à droite comme à gauche (ce qui a changé du déséquilibre du 1er match), des renversements d’ailes dangereux pour nos adversaires, la palette est large et agréable à voir.


Et c’est d’ailleurs sur une longue transversale de Boufal vers Ziyech, qui remise à Hakimi pour un centre en 1ère intention qu’En-Nessyri va claquer une tête sur le gardien adverse. Le ton est donné, nos velléités sont offensives, et l’idée est certainement de plier le match avant de plier physiquement. D’ailleurs, le Maroc ouvre le score par Hakimi sur corner dès la 6ème minute, continue de presser en assurant derrière par une belle charnière centrale, ferme les circuits de transmission sur les côtés, et continue de combiner sur les ailes pour aller chercher le second.

Sauf que le temps passant, les passes dans les trente derniers mètres sont moins bien ajustées, En-Nessyri court comme un canard sans tête à être le premier défenseur mais terriblement maladroit à la finition, et on commence à prendre le bouillon au milieu qui est habituellement notre force principale.


Perte de maîtrise en fin de mi-temps

En cette fin de 1ère mi-temps, on ne maitrise plus rien, les Congolais accentuent leurs vagues offensives, et sur un centre relativement anodin, Amellah lâche son coude sur la tête d’Inonga, pour un péno incontestable que la VAR va mettre six ans à confirmer. Quand Cédric Bakambu pose le ballon sur le point de penalty, il a clairement les mains qui tremblent  Au jeu de la pression psychologique, Bonou a déjà clairement gagné son duel, et Bakambu la met sur le poteau sortant.


Fin de la mi-temps, 1-0 pour nous, le match s’est équilibré dans la possession et les occasions de buts, et on ne s’attend pas à la décrue qui va suivre en seconde.


Car c’est bien de cela qu’il s’agit, on va baisser nos standards dans tous les compartiments de jeu, même si les congolais n’en profitent pas vraiment en étant plus dangereux que cela.


En revanche, le déclin physique est patent : les sorties de balles sont plus lentes, les latéraux montent moins, nos attaques sont moins tranchantes, et on semble nous contenter d’un match nul que la RDC ne veut pas. Du coup, on fait beaucoup de fautes, et Regragui tarde à faire ses changements : les deux premiers tombent à la 65ème minute, et les sortants, Boufal et Amellah qui reviennent de blessure sont cramés depuis 10 bonnes minutes déjà. Ziyech suit 10 minutes plus tard et Ounahi, qui a disparu en cette seconde période ne sort qu’à la 80ème.


Un timing et des choix contestables

Et c’est là, peut-être, la première erreur du coach marocain : avoir mis plus de 20 minutes que Desabre, entraîneur du Congo, pour insuffler du sang frais à son équipe. Quand on prend le but égalisateur à la 75ème, l’équipe du Maroc est déjà exsangue. La fatigue étire les lignes dans lesquelles les congolais s’engouffrent et nous font mal. Et puis surtout, hormis Adli, les remplaçants n’apportent aucune plus-value : El Khannous souffre clairement de la chaleur (on le savait déjà), Harit perd énormément de ballons dangereux au milieu, Ezzelzouli fait du Ezzelzouli, et El Kaâbi n’en touche pas une. Regragui le déclarera plus tard en conf’ de presse d’après-match : « Mes choix ont été mauvais aujourd’hui. À travers les changements opérés, nous avons essayé de donner un nouveau souffle à l’équipe. J’attendais beaucoup plus de la part des remplaçants. Face à la Zambie, nous devons être au top de notre niveau".


Les choix du coach  voilà un angle intéressant qui amène beaucoup de questions : Ezzelzouli, mauvais depuis toujours avec l’EN, doit-il être le remplaçant naturel de Boufal, quand Adli, brillant côté gauche avec Leverkusen, est placé à droite quand il entre ?


A-t-on une véritable alternative à Amellah en milieu gauche, sachant que Harit n’a, également, jamais convaincu en EN ?


Saibari, qui fait une saison remarquable avec le PSV, large leader au Pays-Bas, ne mérite-t-il pas une chance dans cette CAN où tous nos milieux baissent de rythme en seconde mi-temps ?


Et puis surtout  quid de l’énigme En-Nessyri ? Pour gagner une CAN, il faut un tueur devant, un attaquant létal qui transforme des demis occasions en but. En-Nessyri est certes volontaire, combattif et engagé, mais reste un attaquant moyen de ses pieds qui aura besoin de plusieurs occasions nettes pour en mettre une au fond.


Hier, il est resté 80 minutes dans le match avant d’être finalement remplacé par El Kaâbi, dans une équipe cuite physiquement qui ne pouvait plus le servir. Mieux, le plus technique des trois, Tarik Tissoudali, n’est pas encore apparu sur un terrain, ce qui creuse encore davantage l’image d’un Regragui dogmatique et fidèle à ses convictions profondes.


Ce match, réussi comptablement mais raté dans le jeu, permet à cette équipe du Maroc de rester leader de son groupe, en attendant la Zambie mercredi soir pour confirmer. La bonne nouvelle, c’est que l’on ne rejouera plus à 14h, heure locale. En attendant peut-être de voir de nouvelles têtes dans cette équipe…

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