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12.07.2024 à 22 H 56 • Mis à jour le 12.07.2024 à 22 H 56
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Attractivité

« Doing Business in TTA » : les acteurs de la région du Nord à la conquête des investisseurs valenciens

Jalal Benhayoun, DG du CRI-TTA à Valence. Crédit: DR
Organisée par le Centre régional d'investissement de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima appuyé par le Conseil de la région et leurs partenaires espagnols, la 5ème édition des rencontres d'affaires « Doing Business in Tangier-Tetouan-Al Hoceima Region » s’est clôturée le 11 juillet à Valence, où une délégation de 150 acteurs publics et privés marocains ont porté, aux entrepreneurs ibériques, l’offre de la région du Nord du Maroc

Les investisseurs et entrepreneurs des deux rives de la Méditerranée se sont réunis ce 11 juillet à Valence en Espagne pour parler de business, d’opportunités d’investissement mais surtout collaboration, dans le cadre cinquième édition du Doing Business à Tanger-Tétouan-Al Hoceima. L’objectif de cet événement corporate était de permettre à quelque 150 acteurs économiques valenciens, de découvrir les atouts de la région nord du Maroc, dont l’attractivité ne cesse de croître, grâce à « un potentiel d'affaires ouvert au monde », comme l’avance le thème de cette édition.


Cette rencontre d’affaires a été initiée le Centre régional d’investissement de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (CRI-TTA), en partenariat avec le Conseil de la région (CRTTA) et le consulat du Maroc à Valence, en collaboration avec d’autres partenaires nationaux, dont l’AMDIE et la CGEM, et d’autres espagnols, notamment la Chambre de commerce de Valence, la Confédération des Entreprises de Valence et l’Institut valencien de la compétitive entrepreneuriale, en plus du Conseil économique Maroc-Espagne.


Doing Business à TTA organisé à Valence le 11 juillet 2024. Crédit: CRI-TTA.


Si cette organisation conjointe entre les parties marocaines et celles espagnoles, au cours de cinq éditions, du Doing Business-TTA, témoigne déjà de la solidité des liens entre les acteurs institutionnels, sociaux et économiques des deux régions, l’accent a été mis, lors de cette édition, sur le renforcement les liens commerciaux et économiques entre la région marocaine et la communauté valencienne. Ainsi, l’idée a été de sensibiliser les entreprises valenciennes aux avantages de l'investissement, aux mécanismes de conseil technique-financier et aux opportunités d'affaires à TTA, afin de donner une nouvelle impulsion à la dynamique économique entre les deux régions dans le but de dépasser les 17,4 millions d'euros d'investissements conjoints, selon les participants.


La délégation de la Région TTA à Valence. Crédit: DR


Une offre territoriale globale axée sur les similitudes

Ainsi, après une première édition tenue à Casablanca en mars 2023 et puis d’autres éditions organisées dans d’autres villes espagnoles, le CRI-TTA a mis le cap cette année sur la commune de Valence. Raison de ce choix : le potentiel offert par les similitudes entre deux régions aux les liens culturels solides, confirme Jalal Benhayoun, directeur général de l’institution, joint par Le Desk. « Une délégation de 150 acteurs publics et privés qui couvrent toute la chaîne de valeur, pour présenter en détail l’offre territoriale, avec à l’appui les success stories des investisseurs étrangers issus de la région cible  », détaille le responsable.


Pour lui, la rencontre de Valence a été le moyen pour le CRI et ses partenaires de « faire connaître aux entrepreneurs valenciens les points en commun que nous partageons, en mettant en avant la proximité géographique, culturelle et environnementale ». Cette mission est d’autant plus importante, selon Benhayoun, que « la plupart d’entre eux ne connaissent pas de près le Maroc et ne connaissent pas la région  ». En outre, cette proximité entre les deux régions offre un argument de vente important. « C’est pourquoi nous faisons beaucoup de forcing sur l’Espagne. C’est un marché accessible et limitrophe, c’est aussi facile pour eux d’accéder au marché marocain. Ce que nous faisons, c’est leur amener le potentiel que nous avons pour au moins les encourager à venir nous visiter », insiste Benhayoun.


Jalal Benhayoun, DG du CRI-TTA (au centre) lors d'une présentation à Valence. Crédit: DR


Cette action menée par le CRI appuyé par le Conseil de la région a une autre dimension : « créer un pont avec les investisseurs espagnols tout en les rassurant qu’ils se retrouveront dans un cadre similaire au leur, s’ils décident d’investir dans la région TTA. Les cultures entrepreneuriales dans les deux régions sont tellement semblables qu’ils ne se sentiront pas dépaysés », explique pour sa part Rabie El Khamlichi, directeur général du Conseil de la région. « Nous avons la chance d’avoir une région qui est naturellement attractive, au vu de son emplacement stratégique, sa connectivité logistique et sa diversité économique. En plus, la région TTA connaît d’importantes évolutions que ce soit sur le plan des infrastructures, du climat des affaires ou encore des nombreuses zones industrielles et d’activité économiques. Et donc notre rôle, c’est de jeter la lumière sur tous ces atouts  ».


Rabie El Khamilichi (au centre), directeur général du CRTTA à Valence. Crédit: DR


Préparer l’investisseur, avant même son arrivée

La participation d’acteurs institutionnels et privés de différents horizons, qui a marqué cette édition, a aussi permis un avantage important : « Les investisseurs valenciens ont pu rencontrer les membres de la délégation dont chacun, selon son champ de compétence, a fourni les informations nécessaires et convaincantes ». D’un autre côté, les échanges directs avec les investisseurs ont facilité aux acteurs nationaux d’être à l’écoute des entrepreneurs espagnols afin de mieux connaître leurs attentes et offrir les solutions pertinentes. « C’est une région qui est importante pour nous car elle figure parmi les régions économiques les plus dynamiques de l’Espagne, représentant près de 10 % du PIB, et qui a un fort potentiel dans des secteurs économiques semblables à ce que nous avons dans notre région. L’objectif a été d’établir des relations avec les institutions et dénicher les potentialités d’investissement des deux côtés », affirme le responsable.


Pour mieux tirer profit de ces événements d’affaires, tout un travail a été mené en amont. En dehors du cadre du Doing Business – TTA, le CRI, qui « s’active au niveau de toute la chaîne de valeur de l’investissement », a veillé à préparer une offre territoriale « attrayante » et « détaillée », élaborée grâce à plusieurs études préalables menées avec différents partenaires. « Cette offre va des guides destinés aux investisseurs sur l’offre du foncier, du financement et l’accompagnement du CRI, à la contribution à la mise en œuvre de la stratégie de l’État en matière d’investissement à l’échelle territoriale », étaye Benhayoun.


Doing Business à TTA organisé à Valence le 11 juillet 2024. Crédit: CRI-TTA.


En effet, un rôle clé de ces rencontres est de fournir aux investisseurs étrangers l’ensemble des informations nécessaires pour leur démarche. À Valence, où la tâche a été plus facile, au vu « des points de rapprochement entre les cultures entrepreneuriales des deux régions », comme le souligne El Khamlichi, cela a également été le cas. Selon les deux responsables, l’architecture même de la journée de travail est articulée autour de cet objectif. « On commence par des allocutions, puis des présentations détaillées de l’offre de la région, tandis que les témoignages des investisseurs qui opèrent et qui ont réussi sur le territoire de TTA viennent apporter une perspective plus réaliste. Par la suite, des ateliers thématiques et des tables rondes sont organisés, où les gens se rencontrent et discutent autour de la logistique, de l’automobile, du textile, de l’agroalimentaire, etc. Et répondent à des questions précises pour que l’investisseur ait toutes les réponses détaillées, avant qu’il ne vienne », détaille Benhayoun.


Ce travail ne s’arrête aux rencontres Doing Business, mais se poursuit avec les prospects intéressés. Le contact maintenu bien après la fin de l’événement, des visites sont ensuite organisées au profit de ces investisseurs. « Quand ceux-ci se rendent dans la région, nous avons déjà conçu pour eux ce qu’on appelle un parcours d’accompagnement », note le DG du CRI. L’objectif de ces visites est de mettre en avant le potentiel de la région, en permettant une immersion immédiate. « Ils regardent sur le terrain les infrastructures en place, les unités de production, les services disponibles etc.., et prennent aussi à connaître la population  »,ajoute le responsable, avant de se réjouir : « c’est ainsi que nous pouvons être plus percutants et arriver à accélérer l’investissement de ceux-ci. Et lorsqu’ils viennent visiter, il y a une très grande chance qu’ils revienne s’installer ici  ».


Un accompagnement « tout au long du cycle de vie de l’investissement »

Une fois décidés à s’installer à Tanger-Tétouan-Al Hoceima, les investisseurs étrangers trouvent une offre complète de conseil et d'accompagnement qui les attend. De par ses attributions, le CRI prend en charge l’ensemble des démarches que l’entrepreneur doit entreprendre, « dès le premier jour où il décide de s'installer dans la région jusqu'à ce que l'idée soit mise en œuvre », affirme-t-il. Le CRI, note-t-il, joue le rôle d’un « one-stop shop, ce qui permet à l’investisseur d’accomplir toutes ses démarches via un seul interlocuteur ».


Dans ce cadre, le CRI propose un accompagnement « adapté » pour faciliter à tout investisseur l’ensemble des étapes pour monter son projet. « Nous conseillons et accompagnons les entrepreneurs également pour accéder au financement et aux différentes incitations de l’État et dispositifs régionaux. Cela tout en les encadrant en matière des choix à faire à ce niveau. Accompagner l’investisseur tout au long du cycle de vie de son projet », ajoute le directeur du CRI-TTA.


La délégation de la Région TTA au port de Valence. Crédit: DR


Un accompagnement additionnel est offert par le Conseil de la région qui s’attèle notamment à améliorer le climat des affaires en simplifiant les procédures administratives et en réduisant les délais. Par ailleurs, il s’agit d’appuyer les autres partenaires institutionnels, et à leur tête le CRI pour fluidifier davantage les démarches et permettre d’autres facilités.  « Nous avons lancé plusieurs programmes pour accompagner le secteur privé, que ce soit au niveau de la transformation des entreprises et l’accompagnement de leur développement, que nous mettons également au service des investisseurs étrangers. Cela constitue un véritable atout qui les encourage à investir, tout en sachant qu’ils ne seront pas abandonnés à leur sort, mais qu’ils auront un soutien constant  », développe El Khamilichi. La région a par ailleurs mis en place plusieurs projets visant à renforcer l’attractivité territoriale. « Nous avons notamment un programme d’accompagnement dédié aux entreprises à travers le fonds NorDev, qui prévoit aussi des subventions à certains projets, en plus d’autres mécanismes innovants de financement et de soutien », explique le responsable régional.


Le conseil régional mise aussi sur le développement de la région, notamment à travers le renforcement de ses infrastructures. Dans ce cadre, la priorité est donnée à deux axes en particulier : la logistique, « afin de développer la connectivité de la région, que ce soit au niveau de la mobilité aérienne, portuaire ou routière », indique El Khamlichi, en plus de la multiplication des zones d’accélération économiques. « Le conseil de la région a multiplié les projets de zones industrielles et d’activités économiques, mais aussi la mise à niveau de celles existantes afin de les doter de tous les équipements et infrastructures nécessaires  », ajoute-t-il.


Dans cette conquête du marché espagnol, l'impulsion que veut donner la Région de Tanger-Tétouan- l Hoceima aux investissements espagnols demeure soutenue par la dynamique que connaissent les relations entre le Maroc et l’Espagne : le fondement historique solide est couronné par un mariage d’intérêts sur tous les plans, dont un volume de 17,4 milliards d’euros en échanges commerciaux n’est que la plus évidente preuve. Cependant, pour les acteurs régionaux au Nord du pays, « l’objectif est de dépasser cette barre, et de faire de la région un territoire de choix pour les entreprises espagnoles ».

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