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19.07.2024 à 17 H 04 • Mis à jour le 19.07.2024 à 17 H 04
Par
Industrie

Le cigarettier nippon JTI construit une green factory de 92 M$ à Tétouan Park

Cérémonie de pose de la première pierre de l’usine de JTI à Tétouan. Crédit: JTI
Japan Tobacco International (JTI) a officialisé le lancement du chantier de sa première usine en Afrique du Nord et de l'Ouest. Au parc industriel de Tétouan, le géant nippon de la fabrication de produits de tabac porte de grandes ambitions dans la province, où il vise la création de 170 emplois directs et 50 autres indirects. Les détails

Ayant fait, depuis 2022, de Casablanca le hub de ses activités de distribution et de commercialisation en Afrique, Japan Tobacco International (JTI) renforce sa présence au Maroc. Ce 19 juillet, le leader mondial de fabrication et distribution des produits de tabac, mais aussi de l’agroalimentaire, a posé la première pierre de son usine dans le royaume à Tétouan Park au sein de la plateforme industrielle Tanger Med. Il s’agit de la première unité de production du groupe en Afrique du Nord et en Afrique de l’Ouest. La construction de cette nouvelle usine débutera en août 2024.


S’étendant sur une superficie de 4,7 hectares (ha), dont 18 000 construits, la mise en place de cette nouvelle unité industrielle nécessitera un investissement de 92 millions de dollars (M $), soit 931 millions de dirhams (MDH). Les procédures pour l’acquisition du terrain et de l’approbation et signature de la convention d’investissement étant franchies, le groupe mondial lancera les travaux de construction en août prochain, avant d’entamer le recrutement du personnel en novembre. Le démarrage des opérations est quant à lui prévu pour octobre 2025.


Ce projet, approuvé par la Commission Nationale des Investissements en janvier 2024, s’inscrit dans le cadre de la nouvelle Charte d’Investissement de 2023 ainsi que la politique de substitution des importations pour le « Made in Morocco » initiée en 2020. Ces initiatives créent ainsi un environnement propice à l'investissement étranger et au développement industriel.


Au démarrage de son usine au nord du Maroc, JTI table sur une production de 4 à 5 milliards de tiges par an. Objectif principal : couvrir les besoins du marché domestique, sans avoir recours aux importations. Cette capacité pourra être portée à jusqu’à 10 milliards de tiges en cas de l’extension des activités à l’export. Cette étape dépendra toutefois « de plusieurs facteurs, dont notamment ceux de compétitivité des exportations depuis le Maroc par rapport aux autres sites de production du groupe  ». En effet, le Maroc est le hub de JTI pour l’Afrique du Nord et l’Afrique de l’Ouest, et les équipes basées à Casablanca servent pas moins de 12 marchés.


Pour rappel, les marques phares de JTI au Maroc sont Camel et Winston, et les produits de JTI représentent aujourd’hui au Royaume près du tiers du marché.


170 emplois directs, dont 30 % dédiés aux femmes

Le projet de JTI à la province de Tétouan s’accompagnera par la création de 170 emplois directs et 50 autres indirects, affirme l’entreprise. Le géant japonais du tabac, affirme-t-on ainsi, se veut un acteur important dans le développement socio-économique de la province et l’insertion de ses ressources humaines. Dans cette perspective d’impact social, le groupe axe également son projet sur la formation et le transfert du savoir-faire. « JTI souhaite être une locomotive de développement dans la région, et notamment la province de Tétouan. En devenant l’un des premiers grands investisseurs dans ce parc, c’est exactement cela que nous visons », affirme Loubna Sabir, directrice Corporate Affairs et Communication de JTI-Afrique du Nord et Afrique de l’Ouest. Cela, ajoute la responsable, se traduira aussi par « notre politique de recruter aussi localement que possible  ».


Un autre axe important dans cette vision est l’approche genre et le « Women Empowerment », une notion que le groupe porte « dans tous ses projets et opérations à travers le monde  », souligne encore Sabri. L’usine JTI de Tétouan dédiera, ainsi, au moins de 30 % de sa masse salariale à la gente féminine, l’inclusion et l’autonomisation économique des femmes étant un pilier majeur de la politique de ressources humaines et de RSE de l’entreprise : « Un autre rôle qui nous tient à cœur, et qui s’intègre dans la vision globale du groupe est l’insertion socio-économique des femmes, qui constitue un important moteur de développement  ».


L’entreprise promeut l’autonomisation des femmes à travers plusieurs initiatives telles que les bourses d’études en faveur de jeunes orphelines en partenariat avec la Fondation Jadara ou encore le soutien à la mise en place d’activités génératrices de revenus pour les femmes démunies, qui est un projet en cours de développement. Ces deux dernières initiatives s’inscrivent dans une démarche globale visant à créer des opportunités économiques et sociales pour les communautés où l’entreprise opère. L’usine de Tétouan, nous confie la directrice, devrait aussi permettre de substituer une partie des emplois perdus avec l’arrêt des activités de contrebande sur la frontière entre la province et Sebta, par des « emplois de qualité, créateurs de valeur ajoutée tant pour la population que la région  ».


JTI se dit profondément engagé dans le développement durable des communautés locales. Le projet ABAR, lancé dans le cadre du programme global d’investissement communautaire WASH, vise à permettre l’accès à l’eau dans 100 villages du Maroc au cours des deux prochaines années. Plusieurs puits ont été forés dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, en partenariat avec l’association El Baraka Angels. L’employabilité des jeunes est aussi un sujet de prédilection pour JTI à travers un programme d’intégration de jeunes diplômés via des stages de 6 mois.


Une green factory axée sur l’innovation

Se positionnant déjà dans une industrie peu hydrovore et à production faible de déchets, selon la direction du groupe, JTI veut pousser plus loin l’approche écologique au sein de sa nouvelle structure. L’usine, détaille dans cette veine Robert Numeski, directeur des opérations de JTI, intègre le souci de durabilité dans tous ses aspects, « de la conception architecturale et la configuration de l’usine, aux matériaux de construction et jusqu’aux procédés utilisés dans la production ».


L'unité industrielle adoptera des mesures d'efficacité énergétique, telles que l’utilisation de l’éclairage LED et de systèmes de gestion automatisés pour l’éclairage, la climatisation et le chauffage. Un système de collecte des eaux de pluie et de recyclage de l’eau sera également mis en place pour répondre aux besoins non-potables de l’usine.


Pour l’usine de Tétouan on mise donc sur les ressources d’eau non-conventionnelles et le recyclage de l’eau. Pour cela, des partenariats sont prévus avec les différentes parties prenantes et acteurs locaux en vue de la réutilisation des eaux usées traitées pour les besoins en eau non potable de l’usine, voire du parc (irrigation des espaces verts, refroidissements, ou d’autres activités industrielles. Pour ses besoins en eau non potable de l’usine, les eaux de pluies seront aussi collectées et ajoutées au mix. En outre, un système d’économie d’eau sera aussi mis en place. Ce dernier reposera sur l’utilisation d’équipements et de technologies qui réduisent la consommation d’eau, tels que les compresseurs ou encore les refroidisseurs par air. Tous ces dispositifs seront renforcés par un système de contrôle afin de faire le suivi de la consommation d’eau et identifier les points d’amélioration.


La gestion des déchets occupe à son tour une place importante dans cette stratégie écologique, à travers l’adoption d’un système de tri et d’un programme de recyclage. Sur le volet de l’énergie, l’usine sera alimentée par les sources renouvelables, notamment celle solaire, grâce à des panneaux photovoltaïques sur une superficie de 12 000 à 17 000 m2 et d’une capacité installée de 2 millions watts. Cela permettra de couvrir 40 % des besoins énergétiques en moyenne et jusqu’à 100 % durant la journée. Cela sera consolidé avec un système d’efficacité énergétique avec une ambition à long terme de neutralité carbone d’ici 2030.


« C’est un choix conscient que prend le groupe dans l’ensemble de ses projets. Au Maroc, où l’orientation générale du pays favorise cette approche de développement industriel durable, nous sommes aussi prêts à faire l’effort et l’investissement nécessaires pour respecter notre responsabilité et engagements environnementaux », explique Numeski. Et d’ajouter : « au fur et à mesure que nous continuons à développer nos procédés et intégrer les nouvelles technologies, nous continuerons à faire les ajustements nécessaires pour éventuellement atteindre la neutralité carbone ».


En tant qu’acteur global, JTI possède 8 centres de recherche et développement et 36 unités de production dans le monde. Le groupe JT fait partie du Dow Jones Sustainability Asia Pacific Index et de la prestigieuse A-List du Carbon Disclosure Project (CDP). Ces distinctions soulignent l’engagement de JTI à minimiser son impact environnemental tout en optimisant l’efficacité de ses opérations.


« Une offre territoriale attrayante  »

JTI devient parmi les premiers investisseurs mondiaux à faire un investissement de taille et s’installer au Parc industriel de Tétouan. Le choix de cette plateforme industrielle a été une question récurrente au cours de la conférence de présentation de la future usine. « On nous demande pourquoi Tétouan, alors que Tanger, où tout le monde s’installe dernièrement est juste à côté. Mais pour nous, à part notre confiance dans le potentiel de la province et notre volonté d’être une locomotive de son développement, c’était tout simplement les interactions que nous avons eues avec les acteurs locaux qui ont été déterminantes  », nous confie Loubna Sabir.


José Luis Amador, directeur général de JTI Northern &  Western Africa, a déclaré à cette occasion : « Cette nouvelle usine témoigne de notre engagement envers le développement économique et social du Maroc. L’accompagnement des autorités qu’elles soient centrales ou régionales a été exemplaire et à la hauteur de la réputation du Maroc en termes de climat des affaires. La cérémonie de lancement des travaux sera un moment historique, marquant le début d’une nouvelle ère pour JTI en Afrique du Nord et de l’Ouest. »


L’adaptabilité du terrain, l’accessibilité et connectivité et puis l’attractivité du Parc qui est « doté d’équipements State of the Art » ont « évidemment » joué en faveur de ce choix, admet la directrice qui n’omet pas non plus les avantages financiers. Cette interlocutrice insiste cependant sur «  la réactivité, l’accompagnement et l’écoute continuels et exceptionnels, en plus de toutes les facilités au niveau administratif et des autorisations » fournis par les autorités locales. C’est ainsi tout un écosystème qui se mobilise derrière le Centre régional d’investissement de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (CRI-TTA) pour « pousser une offre territoriale à laquelle on ne peut pas dire non », lance-t-elle encore.


Pour le CRI-TTA et ses partenaires institutionnels locaux, il s’agissait « d’un projet qu’il fallait décrocher pour la région, mais surtout pour la préfecture de Tétouan  », souligne pour sa part Jalal Benhayoun, directeur général du CRI. En plus de l’intérêt en termes de substitution des importations, de création d’emploi et de création de richesse, ce projet vient avancer les ambitions de développement industriel de la province. « Tanger, chef-lieu de la région, a déjà franchi de grand pas en termes de multiplication investissements industriels et de développement économique en général. Notre objectif, est de créer la même dynamique sur l’ensemble du territoire. La province de Tétouan a tous les atouts pour cela », affirme Benhayoun.


Parmi ces atouts qui ont séduit le géant de transformation et distribution du tabac, les infrastructures de la province et son parc industriel qui « répond aux meilleurs standards internationaux et équivalents à ceux dans toutes les zones industrielles », lui ont ainsi permis d’abriter « une unité verte de nouvelle génération  ». Pour le CRI-TTA, les ambitions ne font que commencer. Comme le confirme son DG, l’arrivé de JTI n’est que l’ébauche d’un écosystème « performant et innovant » dans la préfecture.

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