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23.07.2024 à 20 H 06 • Mis à jour le 23.07.2024 à 20 H 06
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Energie

Hydrogène naturel : le Français Storengy officialise son accord avec l’ONHYM pour explorer la Meseta côtière

Amina Benkhadra, DG de l’ONHYM et Alain Caracatzanis, DG de Storengy SAS, filiale du Groupe Engie, ont procédé à la signature d’un protocole d’accord le 23 juillet 2024. Crédit : ONHYM
Révélé par Le Desk en mars dernier, le projet de Storengy, filiale du Groupe Engie visant l’évaluation des potentialités en hydrogène naturel dans la zone de la Meseta côtière englobant les bassins de Berrechid, Ben Slimane et Doukkala vient d’être officialisé ce 23 juillet par la signature d'un protocole d'accord avec l’ONHYM

Amina Benkhadra, DG de l'Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) et Alain Caracatzanis, DG de la société française Storengy SAS, filiale du Groupe Engie ont procédé, ce 23 juillet à la signature d'un protocole d'accord portant sur l'exploration des potentialités en hydrogène naturel dans la zone de la Meseta côtière englobant les bassins de Berrechid, Ben Slimane et Doukkala.


« La signature de ce protocole s'inscrit dans le cadre de la stratégie de promotion des potentialités en hydrogène naturel du sous-sol national découvert par l'ONHYM », précise l’Office.


Le projet de Storengy, révélé par Le Desk en mars dernier, parie sur le potentiel de la Meseta côtière, ce plateau ancien situé dans le nord-ouest du Maroc, entre la côte atlantique et le Moyen Atlas. Ici, la filiale du géant énergétique Engie portant les activités de stockage de gaz naturel et de production et stockage de gaz renouvelables lorgne des formations souterraines de gaz naturel identifiables en surface par ce que les géologues décrivent comme des « cercles de fées » (voir la carte) ou « oreilles de Mickey ».


Hydrogène naturel: la Meseta marocaine focalise l'intérêt du Français Storengy. Infographie: Mohamed Mhannaoui/ Le Desk


Plusieurs zones potentielles de prospection avaient été identifiées par l'ONHYM sur la meseta côtière (région de Casablanca - Settat) et le bassin Tarfaya - Laâyoune - Dakhla dans les provinces sahariennes. Des mesures in situ, des prélèvements et analyses de gaz et des profils de résistivité avaient été réalisés en amont, selon des informations obtenues par Le Desk. La région Casablanca - Settat a ainsi révélé des teneurs importantes d’hydrogène libre jusqu'à 0,7 % dans le secteur de Lakhiaita – Laghnimyine. Dans la région de Laayoune - Sakia El Hamra, des émanations naturelles d'hydrogène ont été mesurées avec des teneurs allant jusqu'à 1,17 %.


« L’hydrogène naturel ouvre des perspectives prometteuses pour la production d'hydrogène bas-carbone à des coûts compétitifs, en complément de l'hydrogène renouvelable. Son exploration commence à peine dans le monde et le Maroc se distingue comme précurseur en évaluant, sous l'égide de l'ONHYM, le potentiel de l'hydrogène naturel sur son territoire. La région de la Meseta côtière, identifiée comme zone prospective, pourrait ainsi bénéficier directement de cette ressource pour décarboner ses industries », commente-t-on du côté d’Engie.


« Avec cet accord, Storengy réaffirme son engagement en faveur de l'hydrogène naturel après le lancement de deux projets d’exploration dans le Sud-Ouest de la France, en partenariat avec 45-8 Energy », ajoute la même source.


De la « curiosité » au potentiel d’exploitation

L’état des lieux élaboré par les géologues de l’ONHYM sert de point de départ à l’exploitation de cette ressource propre et peu chère, aussi appelée « or blanc ». Le potentiel de gisements intéresse aussi d’autres startups, comme rapporté précédemment par Le Desk (Getec et LIAG -HyAfrica, ainsi que le Suisse HyNat dont le projet de prospection au Sahara a lui aussi été dévoilé par Le Desk).


Zone du MoU de HyNat avec l'ONHYM. Infographie: Mohamed Mhannaoui/ Le Desk


L’hydrogène naturel est créé par des processus physiques ou chimiques dans des types de roches, des conditions et des environnements particuliers. Les minéraux présents dans certaines roches peuvent réagir, se transformer en d’autres minéraux et, pendant ce processus, libérer de l’hydrogène. Au Maroc, les conditions pour que cela se produise sont jugées importantes, presque autant qu’au Brésil ou encore en France. De plus, l’hydrogène naturel détecté au Maroc se retrouverait avec de l’hélium, ce qui rend la ressource davantage attractive.


Autre point mis en avant : les réservoirs d’hydrogène, résultats d’une accumulation passée et dont les gisements semblent se renouveler lors d’un cycle à peine centenaire pourraient être propices à une exploitation qui, si ses conditions se confirment, rivaliser quelque peu avec l’hydrogène vert qui lui est le résultat d’un procédé industriel (l’hydrogène vert peut notamment être extrait de l’eau par électrolyse, en décomposant les molécules d’eau avec un courant électrique, ce qui requiert de grandes quantités d’électricité).


Longtemps considéré comme une « curiosité géologique », l’hydrogène est maintenant vu comme une solution pour décarboner les usages énergivores difficiles à électrifier, mais il n’en demeure pas moins qu’il est peu probable qu’il remplace les hydrocarbures à grande échelle. Par contre, dans les secteurs des transports en commun, mais aussi dans la fabrication très énergivore du verre, de l’acier et du ciment, l’hydrogène à l’état naturel est appelé à reconsidérer le seul usage des énergies fossiles.


En tout cas, l’exploitation de l’hydrogène naturel servirait davantage à des exploitations à petite échelle situées près des utilisateurs finaux. L’exemple emblématique est celui du Mali, qui est actuellement le seul pays au monde où un gisement d'hydrogène naturel, présent dans le sous-sol, est exploité par Hydroma qui produit de l'électricité grâce à une pile à combustible. Il se situe près du village de Bourakébougou, à 60 km environ au nord-ouest de Bamako. Sa découverte s'est faite de manière fortuite en 1987, lors d'un forage d'eau.

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