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30.09.2024 à 10 H 16 • Mis à jour le 30.09.2024 à 10 H 17
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Conjoncture

HCP : la croissance décélère à 2,4% au deuxième trimestre

Siège du HCP à Rabat. Crédit: Mustapha Razi / Le Desk
L’économie marocaine a vu sa croissance décélérer au cours du deuxième trimestre de l’année en cours. À fin juin 2024, la croissance s’est située 2,4%, dans un contexte de ralentissement des activités économiques et de renforcement de la demande intérieure

Au Maroc, la croissance s’est ralentie au cours du deuxième trimestre de l’année, pour se situer à 2,4 % au lieu de 2,5 % durant le même trimestre de l’année précédente. Tirée par la demande intérieure, cette croissance a été réalisée dans un contexte d’une inflation maitrisée et d’un besoin de financement de l’économie nationale représentant 1,1 % du PIB, fait savoir le Haut-Commissariat au Plan (HCP) dans sa récente note d’information sur la situation économique nationale.


Au cours du même trimestre, les activités non agricoles ont enregistré une augmentation de 3,2 % et celles du secteur agricole une baisse de 4,5 %. La valeur ajoutée du secteur primaire en volume s’est en effet contractée de 5 % au deuxième, après avoir enregistré un accroissement de 1,2 % le même trimestre de l’année précédente. Ceci s’explique par la baisse de la valeur ajoutée de l’agriculture de 4,5 % au lieu d’une hausse de 1,5 % et de la baisse de celle de la pêche de 14,7 % au lieu d’une baisse de 4,5 %, indique le HCP.


Ralentissement des activités économiques

De son côté, la valeur ajoutée du secteur secondaire a connu une augmentation de 3,8 % au lieu d’une baisse de 2,4 % durant le deuxième trimestre de l’année précédente. Ceci a été le résultat de l’amélioration des valeurs ajoutées de l’industrie d’extraction de 23,6 % au lieu d’une baisse de 9,6 %, du bâtiment et travaux publics (BTP) de 3,6 % au lieu d’une baisse de 2,4 % et des industries de transformation de 2,9 % au lieu d’une baisse de 1,6 %, ainsi que de la baisse de celle de l’électricité et eau de 6,3 % au lieu d’une hausse de 0,8 %.


La valeur ajoutée du secteur tertiaire a, quant à elle, enregistré un ralentissement de son taux d’accroissement passant de 5 % la même période de l’année précédente à 3,1 % au deuxième trimestre de 2024. Elle a été marquée par le ralentissement des activités de notamment l’hébergement et restauration à 9,3 % au lieu de 32,8 %, du transport et de l’entreposage à 5,1 % au lieu de 6,9, ainsi que de la recherche et développement et services rendus aux entreprises à 3,8 % au lieu de 4,4 %.


D’autres activités ont à leur tour connu un ralentissement. Il s’agit des services de l’éducation, de la santé et action sociale à 2,7 % au lieu de 4,8 %, ceux immobiliers à 2 % au lieu de 3,2 %, ceux financiers et assurances à 0,9 % au lieu de 3,1 % et enfin de l’Information et communication à 0,5 % au lieu de 4,2 %. En revanche, la valeur ajoutée des services rendus par l’administration publique générale et sécurité sociale ont connu une amélioration de 3,6 % au lieu de 3,3 %, de même que ceux du commerce et réparation de véhicules de 1,9 % au lieu de 0,9 %.


Sur fond du recul de l’inflation, la demande intérieure s’améliore

Aux prix courants, le PIB a connu une hausse de 3,6 %, dégageant une hausse du niveau général des prix de 1,2 % au lieu de 7,3 % le deuxième trimestre de l’année précédente. Dans ce contexte de maîtrise de l’inflation, la demande intérieure a augmenté de 5 % au deuxième trimestre 2024 au lieu de 0,1 % le même trimestre de l’année précédente, avec une contribution à la croissance économique de 5,2 points au lieu de 0,01 point une année auparavant, note le HCP.


Les dépenses de consommation finale des ménages ont connu une hausse de 3,1 % au lieu de 0,6 %, avec une contribution à la croissance de 1,7 points au lieu de 0,4 point.  La consommation finale des administrations publiques, de son côté, a affiché un ralentissement de son taux d’accroissement passant de 4,9 % la même période de l’année précédente à 3,8 % au deuxième trimestre 2024 avec une contribution à la croissance de 0,7 point.


Par ailleurs, le taux d’accroissement de l’investissement brut (FBCF, variation des stocks et acquisition nette d’objets de valeurs) a connu une hausse de 8,9 % au lieu d’une baisse de 4,2 % au deuxième trimestre 2023, contribuant ainsi positivement à la croissance de 2,7 points au lieu d’une contribution négative de 1,4 point.


Contribution négative du commerce extérieur

En ce qui concerne les échanges extérieurs de biens et services en volume, aussi bien les exportations que les importations ont enregistré des fortes hausses durant le deuxième trimestre 2024. Les importations en volume ont connu une hausse de 12,9 % au lieu de 0,2 %, avec une contribution négative à la croissance de 6,3 points au lieu d’une contribution négative de 0,1 point, durant la même période de l’année passée.


De leur côté, les exportations en volume ont augmenté de 7,8 % au lieu de 5,5 %, avec une contribution à la croissance de 3,4 points au lieu de 2,6 points une année auparavant. Dans ce cadre, les échanges extérieurs de biens et services ont dégagé une contribution négative à la croissance, se situant à 2,9 points au lieu d’une contribution positive de 2,5 points durant le deuxième trimestre 2023.


Enfin, avec le ralentissement du PIB, aux prix courants, à 3,6 % au lieu de 9,8 % au deuxième trimestre de l’année passée et l’augmentation de 4,7 % des revenus nets reçus du reste du monde, la croissance du revenu national brut disponible a connu un net ralentissement passant de 9,3 % la même période de l’année passée à 3,7 % au deuxième trimestre 2024.


Compte tenu de l’accroissement de 4,1 % de la consommation finale nationale en valeur au lieu de 6,2 % enregistré une année auparavant, l’épargne nationale s’est située à 32,1 % du PIB au lieu de 32,4 %. L’investissement brut a représenté 33,2 % du PIB au lieu de 31,7 % durant le même trimestre de l’année précédente. Ce qui dégage un besoin de financement de 1,1 % du PIB.


Selon Bank Al Maghrib, qui a partagé ses projections pour l'économie nationale à l'issue de son dernier conseil, en 2024, la valeur ajoutée agricole devrait continuer à se contracter pour finir l'année avec une baisse de 6,9 %.  La croissance serait principalement tirée par les industries manufacturières et extractives ainsi que par les activités liées au tourisme. L'institution chapeautée par Abdellarih Jouahri prévoit  que la croissance non agricole devrait continuer à s'améliorer, passant de 3,6 % en 2023 à 3,9 % en 2024 et en 2025. La croissance économique devrait ainsi ralentir à 2,8 % en 2024, avant de rebondir à 4,4 % en 2025.

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