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25.04.2025 à 09 H 44 • Mis à jour le 25.04.2025 à 09 H 44
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Au Maroc, la menace acridienne plane sur la vallée du Draa

Criquet pèlerin. Crédit: DR
Alors que le printemps favorise la reproduction du criquet pèlerin dans le Sahara, le sud marocain est directement concerné par un début d’infestation, selon le dernier bulletin d’alerte publié par la FAO

Depuis février 2025, les criquets pèlerins ont de nouveau investi le nord-ouest de l’Afrique. Le Maroc, notamment dans la vallée du Draa, fait partie des zones les plus exposées à une nouvelle phase de prolifération de ces ravageurs redoutés pour leur impact sur l’agriculture. Dans son update du 24 avril, la FAO tire la sonnette d’alarme : des adultes en ponte, des larves (hoppers) et des groupes d’adultes sont déjà observés dans le sud du pays, où plus de 1 000 hectares ont été traités entre le 1er et le 23 avril.


Contrairement à d’autres pays comme l’Algérie, la Libye ou la Tunisie, où les foyers sont plus vastes et les surfaces traitées plus importantes, la situation marocaine reste encore sous contrôle. Toutefois, la présence d’insectes en phase de ponte laisse présager une nouvelle génération dès le mois de mai, qui pourrait rapidement dégénérer en essaims si les conditions météorologiques continuent d’être favorables.


La vallée du Draa, avec ses zones humides résiduelles et ses cultures maraîchères, constitue un habitat de choix pour la reproduction des criquets. Les pluies inhabituelles tombées dans le Sahara depuis février ont permis une régénération de la végétation, fournissant ainsi un environnement propice à la croissance des larves.


Un cycle de reproduction inhabituellement précoce

L’actuelle vague acridienne est le prolongement de bonnes conditions de reproduction enregistrées dans le Sahel, entre août et février. Des groupes de criquets ont ensuite migré vers le nord, atteignant les zones de reproduction printanière dans le désert saharien. Leur présence au Maroc à cette période de l’année est considérée comme atypique par les experts de la FAO.


Si les efforts de surveillance et de traitement ne sont pas intensifiés dans les prochaines semaines, les groupes actuellement installés dans le sud marocain risquent de former de nouveaux essaims qui migreront vers le Sahel à l’approche de l’été, relançant ainsi un cycle invasif difficile à enrayer.


Au Maroc, l’apparition de foyers de criquets pèlerins constitue une menace directe pour les cultures céréalières, maraîchères et arboricoles, déjà fragilisées par plusieurs années de sécheresse. Même si les zones touchées pour l’instant ne sont pas parmi les plus densément cultivées, un déplacement vers des zones agricoles plus sensibles, comme celles de Tata ou Zagora, serait catastrophique pour les producteurs locaux.


La FAO recommande donc de renforcer les campagnes de prospection terrestre et aérienne dans toutes les zones potentiellement exposées, notamment autour de la vallée du Draa, et de maintenir un dispositif de traitement chimique réactif. Le Maroc dispose d’une expertise reconnue en matière de lutte antiacridienne, mais les autorités devront faire preuve de vigilance extrême, notamment avec l’approche des premières chaleurs estivales.


La situation marocaine s’inscrit dans une dynamique régionale plus large. L’Algérie a déjà traité près de 14 000 hectares au cours du mois d’avril, la Libye plus de 340 ha, tandis que la Tunisie a engagé des traitements d’urgence. À mesure que le printemps avance, les foyers sahariens devraient converger vers le Sahel en juin-juillet, formant une boucle migratoire connue mais difficile à endiguer.


Le Maroc, en tant que membre actif de la Commission de lutte contre le criquet pèlerin en région occidentale (CLCPRO), devra maintenir un haut niveau d’échange d’information et de planification concertée avec la FAO.

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