La Bourse de Casablanca s’apprête à lancer un marché des dérivés

Le directeur général de la Bourse de Casablanca, Tarik Senhaji, a déclaré à Reuters que le lancement d’un marché des produits dérivés interviendra dans les prochaines semaines, avec pour objectif de renforcer la liquidité et d’élargir la base d’investisseurs d’un des principaux marchés boursiers africains.
Senhaji a expliqué que l’introduction de produits dérivés permettra aux investisseurs de prendre des positions longues et courtes, en particulier sur des paniers d’actions reproduisant l’indice MASI 20, qui regroupe les titres les plus importants et les plus liquides de la place casablancaise.
« C’est la flexibilité que permet le marché des dérivés qui va s’ajouter au marché principal, apporter plus de liquidité et, essentiellement, plus de flux », a-t-il déclaré.
Selon lui, cette première phase sera suivie par l’introduction de nouveaux instruments, notamment des contrats à terme sur les taux d’intérêt, des contrats à terme sur actions individuelles, ainsi que des options sur actions.
Senhaji a également indiqué que, sur l’année 2024, le volume quotidien moyen des échanges sur la Bourse avait augmenté de près de 70 %, atteignant 37,5 millions de dollars (M $), tandis que la capitalisation boursière s’est établie à 77,6 milliards de dollars (MM $), soit une progression d’environ 20 % par rapport à décembre 2023.
Il a toutefois précisé que la Bourse n’avait enregistré qu’une seule nouvelle introduction en 2024, et que la participation de la population locale restait inférieure à 1 %. Il a ajouté que les investisseurs étrangers représentaient environ 30 % des intervenants sur le marché.
Dans le but d’élargir la base domestique, la Bourse de Casablanca travaille, selon Senhaji, à renforcer la familiarité du public marocain avec les mécanismes de marché.
Il a par ailleurs souligné que le prochain objectif stratégique était de créer un lien « organique » entre les deux principaux pôles de liquidité du pays : le marché boursier et celui des obligations d’État.
« Nous voulons développer les dérivés de taux d’intérêt de manière importante, car cela reliera le marché obligataire au marché des actions et permettra des stratégies croisées entre classes d’actifs », a-t-il précisé.
Bientôt des REITs cotés en bourse
Enfin, Senhaji a mentionné que la Bourse envisageait également le lancement de fonds d’investissement immobilier cotés (REITs). Malgré les turbulences sur les marchés mondiaux, notamment dues à la hausse des tarifs douaniers américains et aux tensions géopolitiques, il a estimé que le Maroc restait bien positionné.
Il a noté que le nouveau tarif douanier proposé par les États-Unis pour les importations marocaines était fixé au taux le plus bas de 10 %, ajoutant : « Nous avons de bonnes relations, qu’elles soient sociales ou économiques, et nous nous considérons comme l’un des maillons du commerce et des échanges internationaux. »
Visa de l'AMMC
L'Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) a annoncé avoir visé, mardi, le document d'information relatif à l'instrument financier « Contrat à terme ferme sur l'indice MASI 20 ».
Ce contrat à terme ferme sur indice fera l'objet d'une admission à la négociation sur le marché à terme d'instruments financiers, tel que régi par les dispositions de la loi n°42-12 relative au marché à terme d'instruments financiers et des textes pris pour son application, indique l'Autorité dans un communiqué.
Cet instrument financier est un contrat portant sur l'achat et vente fermes à terme sur l'indice MASI 20, selon des échéances trimestrielles prédéfinies, explique la même source. L'indice MASI 20, qui est l'actif sous-jacent, est un indice de prix de la Bourse de Casablanca conçu pour refléter la performance des 20 entreprises les plus liquides parmi les 40 plus grandes capitalisations flottantes de la Bourse de Casablanca.
Le contrat à terme ferme sur l'indice MASI 20 dispose de caractéristiques standardisées et ce, à l'instar des marchés réglementés à l'international.
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