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15.05.2025 à 16 H 09 • Mis à jour le 15.05.2025 à 16 H 11
Par
ANEF

Incendies de forêt: l’ANEF annonce un été 2025 à très haut risque

Le Comité Directeur National chargé de la Prévention et de la Lutte contre les Incendies de Forêts, réuni ce jeudi 15 mai au siège de l’Agence Nationale des Eaux et Forêts (ANEF). Crédit: ANEF
Face à la menace persistante des incendies de forêts, le Maroc affiche en 2024 un bilan positif, avec une des plus faibles superficies brûlées de toute la Méditerranée. Toutefois, l’été 2025 s’annonce à « haut risque ». Budget renforcé, déploiement massif de guetteurs, nouveau système de commandement: l’Agence Nationale des Eaux et Forêts redouble de vigilance. Les détails

Réuni ce jeudi 15 mai au siège de l’Agence Nationale des Eaux et Forêts (ANEF), le Comité Directeur National chargé de la Prévention et de la Lutte contre les Incendies de Forêt a dressé un bilan très positif de la saison écoulée. « Un répit » que les autorités comptent mettre à profit pour consolider les dispositifs de prévention, alors que l’été 2025 s’annonce déjà « périlleux ».


Alors que l’année 2024 a été la plus chaude et la plus sèche jamais enregistrée au Maroc, elle a également été l’une des moins ravagées par les feux de forêt. Avec 382 incendies recensés sur tout le territoire et une superficie brûlée limitée à 874 hectares, le Royaume a enregistré « une baisse spectaculaire » de 86 % par rapport à 2023, et de 82 % par rapport à la moyenne décennale. Un record salué par le directeur général de l’ANEF, Abderrahim Houmy, qui parle d’une année « exceptionnelle » et souligne l’efficacité d’un « programme très important en termes d’équipement et de coordination interinstitutionnelle ».


Résilience et réactivité nationales

 « Ces résultats de 2024 positionnent le Maroc dans une situation très confortable par rapport aux autres pays méditerranéens, du fait que nous enregistrons la plus petite superficie enregistrée par pays au niveau méditerranéen », assure le directeur de l’ANEF.


En effet, à l’échelle méditerranéenne, les chiffres sont alarmants. En 2024, 143 300 hectares ont brûlé au Portugal, 119 980 en Turquie, 42 508 en Espagne, 41 855 en Grèce. Dans ce contexte, le Maroc fait figure d’exception, avec la plus faible superficie incendiée parmi les pays du bassin.


La combinaison de conditions météorologiques locales légèrement plus favorables, d’un engagement renforcé des forces d’intervention et de campagnes de sensibilisation ciblées, explique cette résilience, assure l’ANEF.


Selon les données présentées lors de la réunion, 95 % des incendies de 2024 ont été maîtrisés avant d’atteindre 5 hectares. Deux seuls feux majeurs ont dépassé la barre des 100 hectares : à Boured (Taza) et à Bghaghza (Tétouan), totalisant à eux seuls 318 hectares brûlés.


Le reste des incendies, pour la majorité d’origine humaine, a été contenu grâce à une réponse rapide, soutenue par des moyens humains (886 intervenants) et aériens (207 largages de Canadair). La région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima concentre le plus grand nombre de départs de feu (123), tandis que Fès-Meknès reste la plus touchée en superficie (357 ha).


Un été à « très haut risque de propagation »

L’année 2025 s’annonce préoccupante, selon l’ANEF. Les dernières précipitations printanières ont certes retardé la saison à risques, mais ont favorisé la croissance d’une strate herbacée inflammable. L’ANEF prévoit un été à « très haut risque de propagation », avec des vents secs de type Chergui attendus. D’autant que la sécheresse cumulée et les fortes températures pourraient amplifier les départs de feu.


Pour faire face à cela, un budget de 160 millions de dirhams (MDH) a été alloué à la prévention, la surveillance et la lutte, avec 90 % de ce montant consacré à l’anticipation (entretien des pare-feux, ouverture de pistes forestières, surveillance par vigies et guetteurs, cartographie du risque).


Par ailleurs, plus de 1 400 guetteurs seront déployés dans les zones sensibles. La mise en œuvre d’un système unifié de commandement des interventions (ICS), en partenariat avec l’US Forest Service, est également à l’étude.


L’ANEF poursuit aussi la mise en œuvre du Plan Directeur Intersectoriel 2023-2033 (PDCI), qui structure la gestion intégrée du risque incendie à travers plusieurs axes : amélioration des connaissances, standardisation des pratiques, restauration des espaces incendiés et adaptation du cadre légal. Un projet de loi d’orientation est en cours d’adoption pour moderniser la gouvernance en matière de risques forestiers.


Appel à la vigilance citoyenne

« La majorité des incendies reste d’origine humaine », rappelle l’ANEF, qui exhorte les campeurs, randonneurs, éleveurs et apiculteurs à faire preuve d’une vigilance extrême, car la préservation du patrimoine forestier marocain, au-delà de sa valeur écologique, conditionne la résilience des territoires face aux dérèglements climatiques.

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