Reconstitution du cheptel : le gouvernement déploie un plan massif de soutien aux éleveurs

Dans un contexte marqué par la récurrence des épisodes de sécheresse et les difficultés économiques qui fragilisent le monde rural, le gouvernement vient de dévoiler un programme d’envergure destiné à relancer la filière de l’élevage.

Doté d’une enveloppe de 3 milliards de dirhams (MMDH) pour l’année en cours et d’un engagement budgétaire additionnel de 3,2 MMDH pour 2026, ce plan a pour objectif de reconstituer durablement le cheptel national. Il a été élaboré sur instructions royales et présenté dans le détail par le ministère de l’Agriculture.

Allègement des charges financières

L’un des axes centraux du programme concerne l’allègement de la charge financière pesant sur les éleveurs. Le dispositif prévoit l’annulation de 50 % des dettes, en capital et en intérêts, pour les emprunts d’un montant inférieur à 100 000 dirhams, ce qui profitera à 75 % des petits éleveurs. Pour les crédits compris entre 100 000 et 200 000 dirhams, une annulation partielle de 25 % est envisagée, tandis que les dettes supérieures feront l’objet d’une reprogrammation et d’une suppression des pénalités de retard. Au total, ce 700 millions de dirhams (MDH) qui seront mobilisés pour soutenir près de 50 000 éleveurs en situation précaire.

Afin de réduire le coût de l’alimentation animale, qui représente la principale charge pour les éleveurs en période de crise, l’État subventionnera massivement l’orge et les aliments composés. Le prix de vente de l’orge est ainsi fixé à 1,5 DH le kilogramme dans la limite de 7 millions de quintaux, tandis que celui des aliments composés est plafonné à 2 DH le kilogramme. L’effort financier global alloué à cette mesure s’élève à 2,5 MMDH.

Appui à la reproduction et à la santé

Une autre priorité du plan est la préservation des femelles reproductrices, indispensables à la reconstitution du cheptel. Une interdiction d’abattage des femelles ovines identifiées comme reproductrices a été décrétée jusqu’en mai 2026. En parallèle, l’État versera une subvention directe de 400 DH par tête pour chaque femelle identifiée et maintenue en vie. Objectif ciblé : plus de 8 millions de femelles identifiées et préservées d’ici à la fin de la période.

La santé du cheptel constitue également une composante clé de cette stratégie. Afin renforcer la résilience sanitaire du bétail et à limiter les pertes dues aux maladies, une campagne nationale de traitement et de vaccination sera menée au bénéfice de 17 millions de têtes, pour un budget de 150 MDH.

Une enveloppe pour la formation

Enfin, le gouvernement prévoit de renforcer l’accompagnement technique des éleveurs. Un budget de 50 MDH est consacré à des actions de formation, d’encadrement et de conseil, destinées à améliorer les pratiques d’élevage, optimiser la gestion des exploitations et favoriser une transition vers une activité plus durable et performante.

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