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25.06.2025 à 04 H 31 • Mis à jour le 25.06.2025 à 04 H 31 • Temps de lecture : 3 minutes
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Festival A Chellah, les frères Salazar envoûtent le public de Mawazine

Dans l’écrin spirituel de Chellah, les frères équatoriens Luis et Jorge Salazar ont enchanté le public du Festival Mawazine avec une performance saisissante, rendant un vibrant hommage à l’héritage musical andin. Flûtes traditionnelles, mélodies ancestrales et émotion à fleur de peau ont transporté les spectateurs dans un voyage sensoriel au cœur de la cordillère des Andes

Dans l’atmosphère singulière et enchanteresse des vestiges de Chellah, sanctuaire millénaire chargé d’histoire, les notes limpides de la flûte andine ont résonné avec une intensité rare mardi soir. Sur cette scène à la fois intime et mystique, le duo équatorien formé par Luis et Jorge Salazar a offert au public de la 20e édition du Festival Mawazine – Rythmes du Monde un moment suspendu, empreint de grâce et de spiritualité.


Fiers ambassadeurs de l’héritage musical andin, les deux frères ont fait le voyage depuis l’Équateur pour partager, avec une générosité manifeste, les sonorités profondes de leur culture. Dès les premières notes émanant de leurs quena et siku – flûtes traditionnelles des Andes – les festivaliers ont été transportés dans un univers sonore aux vibrations douces et envoûtantes. Le cadre naturel de Chellah, baigné d’une lumière tamisée et de l’écho des pierres anciennes, s’est prêté à merveille à cette immersion musicale.


Le répertoire interprété a puisé dans les classiques de la musique andine : des pièces comme The Sun of the Inkas, Mother Earth ou encore The Last of the Mohicans ont résonné avec force, transcendant les frontières géographiques pour parler directement aux âmes. Par leur maîtrise technique et leur capacité à exprimer l’émotion avec justesse, Luis et Jorge ont su créer un lien immédiat avec le public, mêlant traditions musicales séculaires à une interprétation contemporaine d’une grande finesse.


Mais c’est avec El Cóndor Pasa, véritable hymne du peuple andin, que le point culminant du concert a été atteint. Porté par une exécution magistrale et l’écho vibrant du site, ce moment a été salué par des salves d’applaudissements nourris. La magie s’est prolongée avec The Lonely Shepherd, interprété dans une version poignante, où les flûtes semblaient littéralement pleurer les douleurs et les espoirs des peuples autochtones.


Tout au long du concert, les frères Salazar ont instauré un dialogue chaleureux avec le public, ponctuant leur prestation de clins d’œil complices, de gestes de gratitude et d’invitations à la danse. Cette complicité s’est scellée dans un geste fort : le duo a conclu sa prestation en brandissant le drapeau marocain, salué par une ovation debout. Un geste de fraternité universelle qui a résonné comme un message de paix et de communion entre les cultures.


Au-delà de la performance musicale, ce moment a été vécu comme une véritable cérémonie d’hommage à la Terre-Mère, à la mémoire des peuples et à l’universalité des émotions humaines. Car la musique des Andes, telle que défendue par Luis Salazar – cofondateur du groupe Wuauquikuna avec son frère Fabián – n’est pas qu’un art, c’est une manière de faire vivre une histoire, une identité, une mémoire collective. Avec une discographie riche mêlant chants traditionnels et créations originales, Wuauquikuna a su se forger une reconnaissance internationale tout en restant fidèle à ses racines.


La 20e édition du Festival Mawazine, placée sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, continue ainsi de porter haut les valeurs du dialogue interculturel. À travers une programmation éclectique réunissant les figures majeures des scènes arabe et internationale, Rabat et Salé se transforment, le temps du festival, en véritables capitales de la diversité artistique et de la célébration du vivre ensemble. Le concert des frères Salazar s’inscrit comme l’un de ces instants rares, où la musique devient un langage universel, un pont entre les peuples.

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