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20.04.2025 à 01 H 50 • Mis à jour le 20.04.2025 à 01 H 50 • Temps de lecture : 2 minutes
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Paléontologie A la grotte de Taforalt, des outardes étaient consommées lors de rituels funéraires

L'outarde barbue, l'un des plus gros oiseaux volants au monde, est aujourd'hui en danger critique d'extinction au Maroc. Une étude confirme que l'espèce était il y a 15 000 ans plus répandue en Afrique du Nord, renforçant l'importance de sa conservation actuelle

Des recherches récentes menées dans la grotte de Taforalt, également connue sous le nom de Grotte des Pigeons, située dans le nord-est du Maroc, ont révélé que, il y a environ 14 700 ans, les humains anciens consommaient rituellement des outardes barbues lors des cérémonies funéraires. Un assemblage de grandes outardes daté au radiocarbone provenant de cette grotte confirme que l'espèce était nicheuse au Maghreb au Pléistocène supérieur.


Selon le Natural History Museum de Londres, cette découverte met en lumière l'importance symbolique de l'outarde barbue dans les rites funéraires de cette communauté préhistorique. Joanne Cooper, chercheuse au musée, indique que les preuves suggèrent des festins rituels impliquant ces oiseaux lors des enterrements.​


Une pratique funéraire révélatrice

Les archéologues ont mis au jour des ossements d'outardes barbues présentant des marques de découpe, notamment sur le bréchet, indiquant une consommation rituelle. Ces restes ont été retrouvés dans des tombes humaines, suggérant que ces festins faisaient partie intégrante des rites funéraires. La présence répétée de ces oiseaux dans les sépultures, malgré leur habitat naturel éloigné de la grotte, souligne l'importance culturelle et symbolique de cette pratique.​


Les premières découvertes ont été prêtées par l'Institut national des sciences de l'archéologie et du patrimoine (INSAP) de Rabat pour analyse au Royaume-Uni, permettant des identifications par comparaison directe avec la récente collection ostéologique aviaire du Muséum d'histoire naturelle (NHMUK), conservée à Tring. Des données morphométriques supplémentaires ont été obtenues à partir de récentes collections comparatives du Naturhistorisches Museum de Vienne (NHMW), en Autriche. À mesure que l'assemblage fossile s'est étendu, les restes ont été mesurés et photographiés lors des campagnes de terrain ou à l'INSAP. L'examen des découvertes a notamment permis de rechercher des signes de boucherie ou d'autres modifications, telles que la carbonisation.


L'outarde barbue (Otis tarda) est l'un des plus gros oiseaux volants au monde, les mâles pouvant atteindre jusqu'à 20 kg. Autrefois répandue en Eurasie et en Afrique du Nord, l'espèce est aujourd'hui en danger critique d'extinction, avec une population résiduelle d'environ 70 individus dans le nord-ouest du Maroc. Cette découverte archéologique confirme la présence ancienne et significative de l'espèce dans la région, renforçant l'importance de sa conservation actuelle.​


Un aperçu de la vie préhistorique

La grotte de Taforalt est l'un des plus anciens cimetières connus en Afrique, contenant les restes de plus de 30 individus. Les conditions environnementales exceptionnelles de la grotte ont permis la préservation de divers matériaux biologiques, offrant un aperçu détaillé de la vie de cette communauté. Outre la consommation d'outardes, des preuves indiquent l'utilisation de plantes médicinales comme l'éphédra, ainsi que la consommation de glands et de genévriers.​


Cette découverte souligne l'importance culturelle et historique de l'outarde barbue au Maroc. En mettant en évidence la relation ancienne entre les humains et cette espèce, les chercheurs espèrent sensibiliser davantage à la nécessité de protéger les populations actuelles de cet oiseau emblématique.

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