
Festival Jazzablanca 2025 : Souffle saharien, fusion et icônes planétaires
Au cœur du parc de la Ligue arabe, le festival Jazzablanca a lancé vendredi la scène « Nouveau Souffle », dédiée aux talents émergents, dans une ambiance vibrante portée par les rythmes sahariens du groupe Daraa Tribes. Une ouverture gratuite et ouverte à tous, fidèle à l’esprit d’un festival qui conjugue exigence artistique et accessibilité.
Originaire de la vallée du Drâa, le groupe a immédiatement capté l’attention du public par une performance intense mêlant blues du désert, sons ancestraux et énergie rock. Avec ses percussions telluriques et ses mélodies enracinées dans les traditions du Sud marocain, Daraa Tribes a livré un concert immersif, salué tant par les passionnés que les badauds venus profiter d’une pause musicale dans le cadre verdoyant du parc.
Pour Mustapha Aqarmim, membre du groupe, ce retour à Jazzablanca, deux ans après une première participation remarquée, s’inscrit dans la continuité d’un dialogue musical avec un public fidèle. « L’interaction du public venu de différentes régions était très touchante, l’ambiance était magnifique », a-t-il déclaré à la MAP. Pendant une heure et demie, Daraa Tribes a enchaîné une douzaine de titres, dont plusieurs morceaux inédits tirés de leur nouvel EP Torat, présenté en avant-première.
Ce projet, en cours d’élaboration, ambitionne de faire résonner la richesse tribale de la vallée du Drâa à travers des compositions interprétées individuellement par chacun des membres du groupe, en lien avec les traditions de leur propre tribu. Avec une discographie déjà marquée par trois albums – Sahara, Bshara et Nnabi – le groupe affirme sa volonté de perpétuer et réinventer un patrimoine musical pluriel.
Entre fusion, virtuosité et icônes planétaires
Alors que les dernières notes du concert retentissaient dans le parc, la scène 21 d’Anfa Park s’illuminait avec l’entrée en scène du jeune virtuose polonais Marcin. Dans une performance maîtrisée de bout en bout, l’artiste a transporté les spectateurs avec une guitare aux accents tantôt classiques, tantôt percussifs, poussant l’instrument dans ses retranchements. Son jeu singulier, nourri de rock progressif et de techniques expérimentales, a révélé une palette sonore inattendue et puissante.
Un peu plus tard, sur la scène Casa Anfa, l’émotion a laissé place à la chaleur tropicale du Brésil. Avec son phrasé inimitable et son charisme naturel, Seu Jorge a fait vibrer Casablanca. Le chanteur a alterné entre ses classiques – Carolina, O Mundo é Um Moinho – et ses fameuses reprises de David Bowie en portugais, livrant un concert profondément habité.
Visiblement ému, l’artiste a déclaré à la MAP s’être senti « comme à la maison » au Maroc, saluant la générosité de l’accueil et la dimension fraternelle du festival. « Ce festival est une véritable célébration de la musique et de la diversité culturelle. Tous les musiciens présents partagent le même amour pour le jazz et pour ce rendez-vous artistique devenu incontournable », a-t-il confié, soulignant également l’impact des événements culturels sur le rayonnement international du Royaume.
Kool & The Gang : la légende au rendez-vous
En apothéose, Kool & The Gang a transformé la scène principale en piste de danse géante. Véritables légendes vivantes du funk, les membres du groupe américain ont enchaîné avec une énergie intacte leurs hymnes intergénérationnels comme Celebration et Jungle Boogie, tout en introduisant des extraits de leur dernier album People Just Wanna Have Fun (2023). Une prestation à la fois festive et élégante, qui a conquis un public en liesse.

Fort du succès de sa 17ᵉ édition, Jazzablanca confirme, cette année encore, son engagement à offrir une programmation éclectique, où talents émergents et têtes d’affiche internationales se répondent dans des cadres scénographiques soignés. Jusqu’au 12 juillet, Anfa Park continue d’accueillir concerts et publics dans un espace repensé pour le confort et la convivialité, avec deux scènes, des zones de restauration, des espaces de détente et une ambiance propice à la découverte.
La scène « Nouveau Souffle », de son côté, poursuit sa mission de valorisation des musiques innovantes issues du Maroc. Après Daraa Tribes, elle accueillera dans les prochains jours Mehdi Qamoum, Anas Chlih Quintet et Soukaina Fahsi, pour des concerts gratuits au cœur de la ville, confirmant Casablanca comme capitale ouverte sur toutes les musiques du monde.
©️ Copyright Pulse Media. Tous droits réservés.
Reproduction et diffusions interdites (photocopies, intranet, web, messageries, newsletters, outils de veille) sans autorisation écrite.