
Disparition L’historien allemand Ernst Nolte, objet de controverses, est mort
Ernst Nolte, l’un des historiens allemands les plus célèbres et les plus controversés, qui a cherché à démontrer l’interdépendance entre le communisme, le fascisme et le nazisme, est décédé jeudi 17 août à l’âge de 93 ans.
Les crimes nazis, comparables aux autres ?
Il avait déclenché dans les années 1980 la « guerre des historiens » allemands suite à la publication d’un article, « Un passé qui ne veut pas passer » dans le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung. Sa thèse, selon laquelle le national-socialisme serait une réaction à « la menace existentielle » de la révolution russe et ses crimes de masse, avait provoqué l’indignation de certains, dont le philosophe Jürgen Habermas, et marqué le coup d’envoi d’une longue polémique sur le sujet. Le lien causal qu’il établit entre le goulag et Auschwitz lui a valu d’être accusé de minimiser les crimes nazis et soupçonné de révisionnisme, ce dont il s’est toujours défendu.
Né à Witten , Ernst Nolte a longtemps enseigné à l’Université libre de Berlin, où il était devenu professeur émérite. Parmi ses ouvrages les plus renommés figurent Le Fascisme dans son époque, une analyse de la nature du fascisme grâce à laquelle il se fait connaître au début des années 1960, et La Guerre civile européenne (1917-1945 : national-socialisme et bolchevisme), paru à la fin des années 1980.