Festival Standing ovation au FIFM pour l’icône du cinéma marocain Farida Benlyazid
La 19ème édition du Festival International du Film de Marrakech (FIFM) a rendu un hommage spécial à Farida Benlyazid, la première femme marocaine à se lancer dans la production d’un film. Une salle archi-pleine et des professionnels du cinéma nationaux et même internationaux, notamment Paolo Sorrentino, pour un hommage empreint de respect, d'émotions et d'admiration.
« Farida est l’une des femmes les plus importantes au Maroc. Aujourd’hui on rend hommage à une icône qui a une place particulière dans la scène culturelle marocaine », a affirmé la scénariste Fatima Loukili qui a ouvert la cérémonie d’hommage avec une déclaration témoignant de son affection envers Farida Benlyazid qui « est d’une audace particulière et d’une sensibilité à fleur de peau. Je la connais comme une amie à l’écoute de ce qui l’entoure et à l’écoute des autres », a-t-elle déclaré, ajoutant que « cette femme contribue de manière significative à éveiller les consciences et à défendre les droits de la femme et ses acquis ».
Suite à cette déclaration, Farida Benlyazid a exprimé ses remerciements à la Fondation du Festival, avant de recevoir l'Etoile d'or qui lui a été remise par l’acteur et compositeur Younes Migri. La cinéaste a taché de rappeler avant tout les conditions difficiles d’organisation de la première édition du Festival, quelques mois après le 11 septembre.
Dans le cadre de cette première édition, Farida était invitée au Festival en tant que membre du jury. Dans ce sens, « recevoir un hommage me remplit de joie, et me donne un sentiment de renaissance car j’étais au festival comme membre du jury en 2011 », a-t-elle déclaré, ajoutant « j’aime particulièrement ce festival qui promeut les premières œuvres de ses auteurs. La sélection a toujours été excellente. J’aime ces rêves fous qui caractérisent les premiers films ».
Parlant de sa démarche d’écriture et de réalisation, Benlyazid a fait savoir qu’elle s’est « toujours attachée à traiter de la richesse de la culture musulmane à travers les femmes. La culture voulait qu’elles soient analphabètes mais elles ont un savoir profond, une mémoire et une culture orale fabuleuses ». D’ailleurs, dans son film « La porte du ciel », sorti en 1988, Farida dépeint une spiritualité de femmes loin des diktats religieux. Tandis que dans sa fiction « Ruses de femmes », inspirée d’un conte populaire, elle traite de la domination masculine et du désir de renverser cet ordre ancré dans la culture marocaine, en mettant en valeur l’intelligence féminine.
Farida Benlyazid a abordé le cinéma par l’écriture la réalisation et la production, et a transmis cet amour incommensurable pour la 7ème art à sa famille qui s’est lancée dans le même domaine. D’ailleurs ses enfants et petits-enfants étaient présents et la pionnière en a profité pour les remercier devant un public tout aussi ému qu'elle.
Farida Benlyazid a également remercié Hassan Daldoul, « le producteur tunisien qui m'a encouragé à réaliser son premier long métrage », a-t-elle précisé, avant de remercier tous les techniciens et comédiens, avec « une forte pensée à tous ceux qui ont perdu la vie ».
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