École publique: le bilan chiffré de la réforme en cours
Annoncée en 2021 comme étant l’un des chantiers prioritaires du gouvernement, la mise en œuvre effective de la « Feuille de route 2022-2026 pour une école publique de qualité » a été lancée dès cette rentrée scolaire. Voici, en chiffres, le bilan de la réforme de l’Éducation nationale
Devant les députés de la première chambre, le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch a présenté, lors de la séance plénière mensuelle de ce 5 février, consacrée aux questions orales sur l’Éducation nationale, les données clés relatives à la réforme en cours de l’école publique. Malgré les contraintes, cette réforme progresse sur la bonne voie aujourd’hui, a fait savoir le chef de l'Exécutif qui répondait aux questions des représentants, non sans mettre en avant efforts colossaux de son gouvernement qui a « veillé à ériger le secteur de l'éducation en priorité nationale et affaire centrale ».
Ainsi, selon lui, d’importants progrès ont été réalisés dans le cadre de « Feuille de route 2022-2026 pour une école publique de qualité », axée autour de trois piliers, à savoir : l’enseignant, l’élève et l’école. Les objectifs de cette « ambitieuse » stratégie, a-t-il noté, sont aujourd’hui traduits à travers l’implémentation de plusieurs programmes, qui ont nécessité d’importants investissements, aussi bien sur le plan humain que financier et matériel.
L’enseignant « au cœur » de la réforme
L’engagement des cadres de l’Éducation nationale étant la pierre angulaire de la réussite de la réforme qui nécessite « la mobilisation de tous », le gouvernement a œuvré pour accroître l’attractivité du métier, a fait savoir Akhannouch. Dans ce cadre, l’action de l’Exécutif a porté sur deux volets principaux : renforcer la qualité de la formation et améliorer les conditions de travail.
Sur le premier volet, une refonte globale du cursus de formation des enseignants a été enclenchée avec la signature d’une convention-cadre relative à la mise en œuvre d'un programme de formation des enseignants du primaire et du secondaire à l'horizon 2025 pour un coût de 4 milliards de dirhams (MMDH). Dans ce cadre, la présélection et la formation fondamentale ont été adoptées dans une nouvelle ingénierie de formation sur une période de 5 ans, au lieu d'une ou deux années. L'objectif est d'accueillir 28 000 étudiants au cours de la première année dans ces filières de formation, pour atteindre 50 000 d'ici la fin du mandat gouvernemental actuel.
Sur le deuxième volet, l’amélioration des conditions des enseignants est passée par le dialogue sectoriel, qui a abouti à la signature de l'accord du 14 janvier 2023 avec les syndicats de l'éducation. Cet accord, souligne Akhannouch, a jeté les fondements encadrant le statut du personnel de l'éducation pour accompagner la mise en œuvre de la feuille de route de la réforme de l’Éducation, ainsi que « le développement et la modernisation du système éducatif ». Cet accord qui a aussi permis de régler de nombreux dossiers en suspens depuis des années, « permettra de réhabiliter l'enseignant, d'améliorer ses conditions financière et morale », renforçant ainsi l’attractivité du métier, a-t-il ajouté.
Innover l’offre éducative
La réforme de l’école publique vise aussi à remédier aux problèmes qui entachent le système éducatifs et qui se traduisent notamment par les défaillances au niveau des apprentissages des élèves. Ainsi, face aux indicateurs « inquiétants et cumulés » relevés à cet égard, le gouvernement a opté pour l’introduction, dès la rentrée scolaire de 2023, de nouvelles méthodes d’enseignement, dont notamment l’approche TARL (Teaching At the Right Level – enseigner au bon niveau) au profit de 400 000 élèves, ce qui a déjà permis une amélioration « notable » du niveau des apprentissages de 245 000 apprenants, selon Akhannouch.
Dans le même cadre, le concept des écoles pionnières, qui se démarquent par leur mode d'enseignement, d'évaluation et de gestion pour favoriser l’apprentissage, a été introduit. Cette année, 630 de ces établissements ont été créés et accueillent environ 322 000 élèves du cycle primaire, alors que 2 000 nouvelles écoles seront ajoutées chaque année pour généraliser ce concept. Pour accompagner cette expérience, la tutelle a aussi procédé à la consolidation des compétences des ressources humaines, à travers la formation de 11 300 enseignants et 157 inspecteurs, a précisé Akhannouch.
La stratégie du gouvernement dans ce cadre repose également sur la généralisation de l’enseignement préscolaire. Ce plan est incliné, selon Akhannouch, à travers un plan d’action de plusieurs années afin d’atteindre l’objectif de plus de 90 % enfants inscrits au préscolaire au titre de l’année 2026. Dans ce cadre, le chef du gouvernement rappelle la création de 4 400 salles de classe dédiées à l’enseignement préscolaire durant l’année scolaire en cours, et le recrutement de 6 000 éducateurs, contre 5 000 l’année écoulée, ce qui a permis de porter à 80 % le taux de scolarisation au préscolaire.
De plus, afin d’encourager les jeunes talents et permettre aux élèves de concilier entre leurs passions et leurs études, de nouvelles filières ont été créées au sein du cycle « Sport-études ». D’après Akhannouch, le nombre des élèves inscrits à ce cycle est passé de 150 à plus de 6 000 élèves répartis sur 35 spécialités sportives.
Renforcer les infrastructures éducatives
La stratégie du gouvernement pour réformer le système éducatif repose aussi sur l’élargissement du réseau des établissements, afin de garantir l’accès à l’éducation tout en améliorant la qualité des services proposés. Pour élargir l'offre éducative, le gouvernement a créé 237 nouvelles institutions éducatives, dont 65 % sont situées en milieu rural, portant le nombre total d'institutions éducatives pour l'année scolaire en cours à 12 198, dont 6 795 en milieu rural. En outre, les efforts gouvernementaux ont permis la création de 308 écoles communautaires au cours de l'année scolaire 2022-2023 (contre 226 lors de la saison précédente), soit une augmentation de 136 %, a indiqué Akhannouch.
Par ailleurs, le nombre des élèves bénéficiaires de la restauration scolaire a « considérablement » augmenté au cours de l'année scolaire actuelle, avec plus de 1, 165 millions d’élèves, dont 127 000 bénéficient des services d’internat complets. Les mesures prises dans ce cadre ont également permis à près de 600 000 élèves de bénéficier du transport scolaire, soit une augmentation de plus de 11 %. Cette année a aussi été marquée par la généralisation des services de nettoyage et de surveillance dans les établissements secondaires, avec une couverture de 50 % des écoles primaires.
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