Le nombre de réfugiés en forte hausse au Maroc
De plus en plus de réfugiés et de demandeurs d’asile viennent s’installer au Maroc. En deux ans à peine (2014-2016), leur nombre a augmenté de 44 %. Qui sont-ils ? Quelle assistance humanitaire leur est proposée ? Le point.

De 2014 à 2015, 2 430 réfugiés et demandeurs d’asiles ont été enregistrés en plus au Maroc par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) soit une augmentation de 44 %. Une hausse importante alors que le projet de loi 26-14 relatif au droit d’asile et aux conditions de son octroi n’a toujours pas été adopté, au grand regret du HCR.
Les chiffres communiqués par cette agence des Nations Unies n’englobent pas les migrants. La différence ? « Les réfugiés sont des personnes qui fuient des conflits armés ou la persécution, comme elle l’explique sur son site Internet. Le demandeur d’asile est une personne qui dit être un(e) réfugié(e), mais dont la demande est encore en cours d’examen tandis que les migrants choisissent de s'en aller, non pas en raison d'une menace directe de persécution ou de mort, mais surtout afin d'améliorer leur vie en trouvant du travail, et dans certains cas, pour des motifs d'éducation, de regroupement familial ou pour d'autres raisons. »
Le Maroc, de pays de transit à pays d’accueil
Aujourd’hui, la majorité des réfugiés au Maroc sont des Syriens alors qu’« avant le 31 décembre 2011, le bureau avait enregistré seulement un seul Syrien », indique la communication du HCR à Rabat avant de préciser : « Avant 2012, il s’agissait plutôt d’hommes seuls qui cherchaient un meilleur avenir ». Depuis, l’agence des Nations Unies voit arriver des familles entières. En effet, même si la majorité des réfugiés reste des adultes, le pourcentage d’enfants croît dans le Royaume : ils étaient 43,7 % au 22 mai 2016 contre 37 % au 22 décembre 2014.
La guerre en Syrie a poussé des centaines de milliers de personnes sur les routes, empruntant différents chemins pour trouver refuge en Europe. Mais au vu de la politique migratoire menée par l’Union européenne, de plus en plus décident de poser leurs valises ailleurs qu’en Europe. Pour le HCR, « le nombre de réfugiés et de demandeurs d’asile prouve que le Maroc, bien qu’il soit toujours un pays de transit, confirme sa position de pays d’accueil pour les réfugiés. »
Une hausse générale des bénéficiaires qui inquiètent le HCR. Le besoin de financement requis pour couvrir les opérations du HCR Maroc que ce soit l’assistance financière ou encore le soutien scolaire, s’élève à 5,7 millions de dollars (chiffre de 2015). Mais seul 12 % est financé. Les contributeurs sont Monaco avec 165 000 dollars et la Suisse à hauteur de 508 130 dollars.