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22.05.2025 à 23 H 53 • Mis à jour le 23.05.2025 à 10 H 45

Pauvreté : une décennie de recul, mais des inégalités persistantes

En dix ans, le Maroc a enregistré un recul significatif de la pauvreté multidimensionnelle, selon le dernier rapport du HCP. Mais cette tendance globale cache des inégalités grandissantes et des écarts profonds entre les zones urbaines et rurales, ces dernières concentrant la pauvreté dans le pays.



Le Haut-Commissariat au plan (HCP) vient de publier un rapport consacré à l’état de la pauvreté au Maroc en 2024, fondé sur les données du Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH).


Ce rapport révèle qu'entre 2014 et 2024, la part de la population marocaine en situation de pauvreté multidimensionnelle est passée de 11,9 % à 6,8 %, soit presque une diminution de moitié. Plus précisément, en dix ans, 1,5 million de Marocains ont échappé à la pauvreté, tandis que 2,5 millions sont encore concernés.


L’intensité des privations subies, exprimée par le pourcentage moyen de besoins non satisfaits chez les personnes pauvres, a pour sa part légèrement baissé de 38,1 % à 36,7 %. Conjugué à celui du taux de pauvreté multidimensionnelle, ce repli a tiré vers le bas l’Indice de pauvreté multidimensionnelle (IPM), qui a chuté de 4,5 % à 2,5 % sur la décennie.


Une pauvreté toujours concentrée dans le rural

Cette amélioration masque toutefois la concentration de la pauvreté dans le Maroc rural, une constante préoccupante. En 2024, près de 72 % des personnes pauvres vivent dans les campagnes, contre 79 % en 2014. Et si le taux de pauvreté rurale a reculé de 23,6 % à 13,1 %, il reste plus de quatre fois supérieur à celui observé en milieu urbain, où il est passé de 4,1 % à 3,0 % sur la même période.


Ce déséquilibre est également visible dans les niveaux de vulnérabilité : parmi les 3 millions de Marocains exposés à des privations modérées (entre 20 % et 33 % des indicateurs de pauvreté), 82 % résident en milieu rural.


Un progrès variable selon les territoires

À l’échelle régionale, la pauvreté multidimensionnelle a reculé dans toutes les régions du pays, mais à des rythmes inégaux. Certaines ont connu des baisses spectaculaires, notamment Marrakech-Safi (-7,9 points), Béni Mellal-Khénifra (-7,5 points) ou Drâa-Tafilalet (-6,7 points), tandis que d’autres, plus urbanisées ou historiquement moins touchées, enregistrent des progrès plus modestes. C'est notamment le cas de la région Laâyoune-Sakia El Hamra (-0,9 point) et celle de Casablanca-Settat (-2,4 points).


En 2024, six régions dépassent encore la moyenne nationale de pauvreté (6,8 %), avec des pics à Béni Mellal-Khénifra (9,8 %) et Fès-Meknès (9,0 %). À elles seules, cinq régions concentrent près de 70 % de la population pauvre : Fès-Meknès, Marrakech-Safi, Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra et Tanger-Tétouan-Al Hoceima.


Des points de pauvreté persistants à l’échelle locale

Le recul est aussi visible à l’échelle provinciale : entre 2014 et 2024, des provinces historiquement pauvres, comme Azilal (-16,7 points), Chichaoua (-14,8) ou Essaouira (-13,8), ont vu leur taux de pauvreté reculer de manière significative. Pourtant, certains territoires, comme Figuig (24,1 %), Taounate (21,1 %), ou encore Azilal (17,0 %), affichent des taux très supérieurs à la moyenne nationale. Du côté de la vulnérabilité, cinq provinces dépassent les 20 % : Taounate, Chefchaouen, Chichaoua, Zagora et Ouezzane.


Pour combler ce fossé, l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH) a ciblé 702 communes rurales lors de ses deux premières phases. Le taux de pauvreté y est passé de 27,8 % à 15,5 %, soit une baisse de 12,3 points. Mais dans les communes non couvertes, cette baisse reste bien plus modérée (-8,4 points).

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