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Media Fail
25.05.2016 à 16 H 13 • Mis à jour le 25.05.2016 à 16 H 14 • Temps de lecture : 1 minutes
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La première centrale nucléaire au Maroc n’est pas d’actualité

Le quotidien Akhbar Al Youm, citant une source ministérielle anonyme, a annoncé mardi que le gouvernement venait de lancer les travaux de la première centrale nucléaire au Maroc. Une intox démentie officiellement ce mercredi par le ministre de tutelle Abdelkader Amara.
À l'origine
Dans son édition du mardi 24 mai 2016, le quotidien Akhbar Al Yaoum annonce dans sa rubrique « Confidentiel » que le Maroc a entamé la construction de sa première centrale nucléaire. La publication cite une source anonyme au ministère de l’Energie et des mines qui lui aurait confirmé l’information. La centrale en question serait située dans la région de Sidi Boulbrek entre Essaouira et Safi.
Les détails
Pour donner plus de sens à l’information, Akhbar Al Yaoum a donné quelques détails qui appuient cette version. Le projet serait réalisé en partenariat avec l’Agence Internationale de l’énergie atomique (AIEA). Dans cette même brève, la source anonyme affirme que la centrale sera livrée en 2017, et qu’elle devra produire de 800 à 1000 mégawatts d’électricité par an. Cette production devrait, selon le quotidien arabophone, couvrir 7% des besoins en énergie électrique du Maroc en 2020.

 

Dès sa publication, l’information a été reprise par des sites nationaux et étrangers. On la retrouve sur la version marocaine du Huffington Post, sur le site français du média turc Zaman et même chez les algériens de TSA.
Les faits réels
Contacté par Le Desk, le ministre de l’énergie et des mines, Abdelkader Amara a démenti l’information. « C’est totalement faux, c’est une information dénuée de tout sens », assure-t-il. Le foncier que le quotidien a évoqué, dans la région de Sidi Boulbrek, est un site identifié depuis plusieurs années mais aucun chantier n’y a été entamé pour le moment. D’un autre coté, pour un projet aussi gigantesque, nécessitant plusieurs milliards de dollars, sa construction s’étalerait sur plusieurs années et non en moins de deux ans comme l‘avance le quotidien.

 

Un tel projet nécessiterait par ailleurs une série interminable d’appels d’offres lancés par le ministère de tutelle, pour désigner le cabinet d’expertise technique qui accompagnerait le projet, pour les études sismiques ou encore pour la construction, l’aménagement, le terrassement et bien d’autres. Les grands projets énergétiques lancés ces dernières années montrent que la période des appels d’offres demande plus d’une année de va-et-vient avant que les résultats ne soient dévoilés.

 

Toutefois, les autorités ont bien entamé une réflexion sur l’inclusion du nucléaire dans le mix énergétique du Maroc à moyen ou long terme. Grâce à ses réserves de phosphates, les plus importantes au monde, le royaume pourrait transformer sur place la roche ou l’acide phosphorique en uranium afin de sécuriser son approvisionnement.

 

Une délégation de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a effectué une visite de travail dans le royaume fin 2015 afin d’évaluer les capacités du Maroc à se lancer dans le nucléaire civil. L’instance internationale a, par la suite, émis un certain nombre de recommandations comme le développement d’un cadre législatif et réglementaire adéquat, en plus de la mise en place des entités publiques pour gérer le programme.
Le verdict
Le gouvernement garde le nucléaire civil comme une option possible de son mix énergétique d’ici 2030. Cela dit, la construction d’une première centrale de production n’est clairement pas pour aujourd’hui… ni pour demain.

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