
Aziz Akhannouch entouré de Lamia Boutaleb et Amina Benkhadra à la 25ème AP du PPE à Helsinki les 6-8 novembre. TWITTER
Le RNI bluffe sur son partenariat avec le Parti populaire européen
Contrairement à l’Istiqlal qui a dit la vérité sur son « partenariat stratégique » scellé avec le PPE le 6 novembre lors de son Assemblée politique tenue à Helsinki, le RNI a enjolivé son alliance avec la formation de droite européenne, laissant croire qu’il a été admis en tant que membre en y ajoutant le qualificatif de partenaire, ce que les statuts de l'organisation ne prévoient pas en ces termes. Explications
À l'origine
Le Parti populaire européen (PPE/EPP), réuni à Helsinki, a voté mardi à l’unanimité « l’admission du Rassemblement national des indépendants (RNI), en tant que parti membre de cette formation politique », a annoncé la MAP, en marge de la participation du parti de la colombe aux travaux du 25ème congrès du PPE avec une délégation conduite par le président Aziz Akhannouch, et composée de Amina Benkhadra et Lamia Boutaleb et de Hassan Benamar.
« L’adhésion du RNI au PPE lui confère le droit de proposer des points à l’ordre du jour et un droit de regard sur les décisions que pourrait prendre cette formation politique durant ses sessions ordinaires ou extraordinaires », ajoute la MAP.
« L’admission du RNI en tant que parti membre du PPE constitue également un acquis de taille pour la diplomatie parallèle marocaine du fait qu’elle renforce la présence des acteurs politiques nationaux sur la scène européenne », poursuit la dépêche.
« Cette adhésion est le couronnement d’un processus d’intenses relations bilatérales ponctuées par des échanges de visites entre le président du RNI et des dirigeants du PPE, et entre les jeunesses des deux parties dans l’objectif d’approfondir le dialogue et le débat », commente la même source.
Les détails
« L’adhésion du RNI au PPE lui confère le droit de proposer des points à l’ordre du jour et un droit de regard sur les décisions que pourrait prendre cette formation politique durant ses sessions ordinaires ou extraordinaires », ajoute la MAP.
« L’admission du RNI en tant que parti membre du PPE constitue également un acquis de taille pour la diplomatie parallèle marocaine du fait qu’elle renforce la présence des acteurs politiques nationaux sur la scène européenne », poursuit la dépêche.
« Cette adhésion est le couronnement d’un processus d’intenses relations bilatérales ponctuées par des échanges de visites entre le président du RNI et des dirigeants du PPE, et entre les jeunesses des deux parties dans l’objectif d’approfondir le dialogue et le débat », commente la même source.
Fondé en 1976, le Parti populaire européen compte plus de 70 partis membres de centre-droit de quarante pays différents et constitue la première force politique européenne.
Le PPE, qui regroupe donc à l’échelle du continent un ensemble de partis de droite et de centre droit d’inspiration libérale-conservatrice, et disposant d’un groupe au Parlement européen et à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a un poids étant à ce titre un allié primordial de Rabat dans les relations Maroc-UE, face aux soutiens de gauche et écologistes dont dispose le Polisario au sein des enceintes européennes, notamment à l’Europarl. A Strasbourg, siège du Parlement européen, le PPE constitue la première force politique avec 218 sièges sur les 750 que compte l’hémicycle européen.
Depuis des mois une sourde bataille était engagée entre le RNI et l’Istiqlal, chacun voulant être aux avant-postes de ce rapprochement diplomatico-partisan avec l’aile conservatrice européenne. A ce titre, Aziz Akhannouch, qui mène de son ponton gouvernemental les négociations avec l’Union européenne sur les dossiers cités plus haut, a joué des coudes pour que ce soit son parti qui soit en première ligne avec le PPE, quitte à tordre le cou à la réalité.
Les faits réels
Le PPE, qui regroupe donc à l’échelle du continent un ensemble de partis de droite et de centre droit d’inspiration libérale-conservatrice, et disposant d’un groupe au Parlement européen et à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a un poids étant à ce titre un allié primordial de Rabat dans les relations Maroc-UE, face aux soutiens de gauche et écologistes dont dispose le Polisario au sein des enceintes européennes, notamment à l’Europarl. A Strasbourg, siège du Parlement européen, le PPE constitue la première force politique avec 218 sièges sur les 750 que compte l’hémicycle européen.
Depuis des mois une sourde bataille était engagée entre le RNI et l’Istiqlal, chacun voulant être aux avant-postes de ce rapprochement diplomatico-partisan avec l’aile conservatrice européenne. A ce titre, Aziz Akhannouch, qui mène de son ponton gouvernemental les négociations avec l’Union européenne sur les dossiers cités plus haut, a joué des coudes pour que ce soit son parti qui soit en première ligne avec le PPE, quitte à tordre le cou à la réalité.
Selon les statuts du PPE, son Assemblée politique est autorisée à accorder, à sa propre discrétion, au requérant le statut de parti membre ordinaire, de parti membre associé, de membre individuel, de membre observateur ou enfin de partenaire.
Pour obtenir le statut de membre, il est impératif que le parti politique candidat soit d’orientation démocrate chrétienne ou apparentée, mais surtout établi au sein de l’Union européenne.
Le statut de membre associé est accordé aux partis établis hors de l’Union européenne, mais en provenance d’Etats qui ont soumis leur candidature d’adhésion à l’Union européenne et/ou d’Etats faisant partie de l’Association européenne de Libre-Échange (AELE). Ceux-là ne participent pas aux décisions concernant la politique et la structure de l’Union européenne ou son système institutionnel.
Les partis membres observateurs doivent être en provenance, des Etats membres de l’Union européenne, des pays candidats à l’adhésion à l’Union européenne, ainsi que des Etats européens qui sont membres du Conseil de l’Europe.
Enfin, les simples partenaires du PPE sont issus hors de l’UE, mais dont le pays doit être représenté au sein d’une organisation internationale telle que le Conseil de l’Europe, l’OTAN, l’OSCE et/ou l’Union pour la Méditerranée (UpM). Cette catégorie de partis ne prend pas part aux décisions concernant les politiques et la structure de l’Union européenne ni de son système institutionnel. L'appartenance à l’Internationale démocrate centriste (IDC-CDI) et/ou l’Union démocrate internationale (UDI) est un critère positif.
Sur son site internet, le RNI se définit comme « membre partenaire », une forme d'adhésion inexistante en ces termes, on ne peut en effet être à la fois membre et partenaire, statuts qui relèvent d'appartenances bien distinctes.
Le verdict
Pour obtenir le statut de membre, il est impératif que le parti politique candidat soit d’orientation démocrate chrétienne ou apparentée, mais surtout établi au sein de l’Union européenne.
Le statut de membre associé est accordé aux partis établis hors de l’Union européenne, mais en provenance d’Etats qui ont soumis leur candidature d’adhésion à l’Union européenne et/ou d’Etats faisant partie de l’Association européenne de Libre-Échange (AELE). Ceux-là ne participent pas aux décisions concernant la politique et la structure de l’Union européenne ou son système institutionnel.
Les partis membres observateurs doivent être en provenance, des Etats membres de l’Union européenne, des pays candidats à l’adhésion à l’Union européenne, ainsi que des Etats européens qui sont membres du Conseil de l’Europe.
Enfin, les simples partenaires du PPE sont issus hors de l’UE, mais dont le pays doit être représenté au sein d’une organisation internationale telle que le Conseil de l’Europe, l’OTAN, l’OSCE et/ou l’Union pour la Méditerranée (UpM). Cette catégorie de partis ne prend pas part aux décisions concernant les politiques et la structure de l’Union européenne ni de son système institutionnel. L'appartenance à l’Internationale démocrate centriste (IDC-CDI) et/ou l’Union démocrate internationale (UDI) est un critère positif.
Sur son site internet, le RNI se définit comme « membre partenaire », une forme d'adhésion inexistante en ces termes, on ne peut en effet être à la fois membre et partenaire, statuts qui relèvent d'appartenances bien distinctes.
Dans sa communication, le RNI a donc exagéré en grossissant son rapprochement avec le PPE, jouant sur les mots en affirmant être membre de l’organisation et disposant ainsi de prérogatives étendues comme le droit de vote (Art.5 des statuts), alors qu'il n'est admis qu'en tant que partenaire (prévu par l'Art.6, autres que membres).
D’ailleurs, sur Twitter, le PPE a bien précisé que lors de son Assemblée politique à Helsinki, il a octroyé « le statut de partenaire » autant au RNI qu’à l’Istiqlal. Ce dernier a d’ailleurs évoqué avec justesse un « partenariat stratégique » avec le PPE à l’occasion du congrès annuel de la formation européenne tenu le 6 novembre.
D’ailleurs, sur Twitter, le PPE a bien précisé que lors de son Assemblée politique à Helsinki, il a octroyé « le statut de partenaire » autant au RNI qu’à l’Istiqlal. Ce dernier a d’ailleurs évoqué avec justesse un « partenariat stratégique » avec le PPE à l’occasion du congrès annuel de la formation européenne tenu le 6 novembre.