Al Akhawayn et l’Université américaine de Sharjah s’allient pour une IA éthique au service de la culture arabe

Alliance Al Akhawayn X Université américaine de Sharjah. Crédit: AUI

C’est dans les locaux de Bank Al-Maghrib à Rabat que s’est tenue, le 16 avril, la cérémonie de signature d’un mémorandum d’entente (MoU) entre l’Université Al Akhawayn à Ifrane (AUI) et l’American University of Sharjah (AUS). La cérémonie a rassemblé plusieurs figures de premier plan, dont Sheikha Bodour bint Sultan Al Qasimi, présidente du Conseil d’administration de l’AUS, et Abdellatif Jouahri, chancelier de l’AUI.

Cet accord vient poser les jalons d’une coopération académique tournée vers l’avenir. Il met l’accent sur le développement de l’intelligence artificielle éthique, appliquée à l’étude de la langue et de la culture arabes, tout en favorisant l’interdisciplinarité et les synergies entre les langues arabe et anglaise dans une approche "liberal arts". Le partenariat s’inscrit dans une volonté commune de conjuguer technologies de pointe et préservation identitaire, en rendant l’intelligence artificielle plus inclusive et culturellement enracinée.

Pour Dr. Amine Bensaid, président de l’AUI, ce partenariat traduit « la vision fondatrice de l’Université Al Akhawayn, qui repose sur l’équilibre entre l’identité culturelle et l’ouverture aux technologies avancées ». Son homologue de l’AUS, Dr. Tod Laursen, a souligné de son côté une ambition partagée : celle d’un enseignement supérieur transfrontalier, promouvant la coopération intellectuelle et la contribution éthique à l’IA.

Concrètement, les deux établissements prévoient la création d’un centre conjoint dédié à la pédagogie et aux humanités numériques. Ce centre exploitera l’intelligence artificielle pour enrichir la recherche sur les littératures arabes et musulmanes, les cultures partagées et les systèmes de communication. L’accord prévoit également le développement d’une base de données open source en arabe, regroupant œuvres littéraires, archives médiatiques et publications scientifiques.

Au-delà des humanités, le partenariat couvre des champs variés tels que les sciences, l’ingénierie, l’architecture, le design ou encore la gestion. Il prévoit une série de mécanismes concrets : échanges de professeurs et de personnel, mobilité étudiante, développement de cours co-construits, co-direction de thèses et mémoires, organisation de conférences et séminaires conjoints, et même la création d’un fonds de soutien pour les projets académiques communs.

À travers ce rapprochement, AUI et AUS visent à bâtir un pont académique durable entre le Maroc et les Émirats Arabes Unis. L’objectif est clair : répondre aux défis du XXIe siècle à travers des écosystèmes du savoir solides, ancrés dans une double ambition d’excellence académique et de pertinence culturelle.

Fondées respectivement en 1993 et 1997, Al Akhawayn et l’AUS partagent une vision similaire de l’enseignement supérieur : exigeant, tourné vers l’international, mais aussi attentif à la richesse des héritages culturels du monde arabe. Ce nouveau partenariat pourrait bien marquer un tournant dans la manière dont les institutions académiques de la région conçoivent et intègrent les technologies émergentes.

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