Extradition de Hassan Al Rabea: 23 ONG demandent au Maroc de se justifier

L'Organisation euro-saoudienne des droits humains (ESOHR), ainsi que 22 autres ONG, ont appelé le gouvernement marocain à justifier les raisons de l'extradition de Hassan Al Rabea vers l'Arabie saoudite le 6 février, apprend-on d'un communiqué.
Dans une lettre adressée au chef du gouvernement Aziz Akhannouch, les signataires s'inquiètent du sort d'Al Rabea. Ce dernier encourt une peine allant de 10 à 20 ans de prison pour avoir aider un « terroriste » à quitter le territoire saoudien. Il risque également d'être soumis à des actes de torture.
« Les organisations se sont déclarées préoccupées par la violation apparente par le Maroc du principe de non-refoulement en vertu des lois internationales relatives aux droits de l'homme et aux réfugiés auxquelles le Maroc est partie, notamment les conventions des Nations Unies et de l'Organisation de l'Unité Africaine, la Convention contre la torture et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques », fait-on savoir.
Pour les signataires de la lettre, cette extradition pourrait violer le Code de procédure pénale du Maroc, « en particulier l'article 721 qui stipule : l'extradition n'est pas autorisée lorsqu'il existe des motifs sérieux de croire que la demande d'extradition semble être liée à un crime de droit commun, dans le but de poursuivre ou de punir une personne sur la base de sa race, de sa religion, de sa nationalité ou de ses opinions politiques, ou peut aggraver la situation de cette personne pour l'une de ces raisons », précise ESOHR dans son communiqué.
Parmi les ONG signataires, on retrouve l'Association marocaine des droits humains (AMDH), Human Rights Watch (HRW), Amnesty International, Human Rights Foundation (HRF) et bien d'autres.
Pour rappel, Al Rabea avait été arrêté à l'aéroport de Marrakech le 14 janvier dernier alors qu'il se rendait en Turquie. Faisant partie d'une minorité chiite vivant à Awamiya dans la province de Qatif, la famille Al Rabea n'en est pas à sa première persécution de la part du gouvernement saoudien.
Le frère ainé de Hassan, Ali, purge déjà la perpétuité pour des faits de « terrorisme présumé ». Il aurait aidé un autre de leur frères, Mounir, recherché pour avoir protester en 2011.
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