Gazoduc Afrique-Atlantique : une « société à vocation spéciale » commune dans le pipe

La ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, a annoncé, mardi à Rabat, que l'étude de faisabilité et les études d'ingénierie préliminaires du projet de Gazoduc Afrique-Atlantique (Nigeria-Maroc) ont été achevées, outre la détermination du tracé optimal du gazoduc.
Lors de la séance hebdomadaire des questions orales à la Chambre des conseillers, Leila Benali a précisé que les travaux sur ce projet seront réalisés par phases, notant qu'il est procédé actuellement à la création d'une « société à vocation spéciale » entre les parties marocaine et nigériane, en plus de la préparation de la décision finale d'investissement, qui devrait être rendue d'ici la fin de l'année en cours.
Dans ce contexte, la ministre a déclaré que lors de la dernière réunion ministérielle sur le sujet, l'accord gouvernemental des États membres relatif au projet a été approuvé, ainsi que l'accord du pays hôte. Et de souligner que ce projet, dont l'enveloppe est estimée à environ 25 milliards de dollars, est un catalyseur de développement économique, industriel et numérique, un pilier de création d’emplois et une pierre angulaire pour transformer le Maroc en un corridor majeur reliant l’Europe, l’Afrique et le bassin atlantique.
Parallèlement à ce projet, le gouvernement a lancé en avril dernier un appel à manifestation d'intérêt pour développer l'infrastructure nationale de gaz naturel, qui reliera le port de Nador à Kénitra et Mohammedia, jusqu'à Dakhla, dans l'objectif de se connecter au gazoduc Afrique-Atlantique (Nigeria-Maroc). Ce projet fournira des infrastructures s’étendant sur 6 000 kilomètres à travers plusieurs pays africains, avec une capacité comprise entre 15 et 30 milliards de mètres cubes de gaz par an. Il permettra également de fournir de l’énergie à environ 400 millions de personnes dans 13 pays.
Récement, ce sont les Émirats arabes unis qui ont appuyé le proet, à travers un engagement financier.
La construction du gazoduc se fera en plusieurs phases, avec un démarrage prévu en 2025. Les premières livraisons de gaz pourraient intervenir dès 2029. Parallèlement, le Maroc poursuit ses efforts pour diversifier son mix énergétique, avec des projets d'infrastructures gazières et le développement des énergies renouvelables, visant à porter la part des énergies propres à 52 % d'ici 2030.
Initiée en 2016 lors de la visite du roi Mohammed VI au Nigeria, cette infrastructure de plus de 5 700 km traversera 13 pays africains, dont le Bénin, le Togo, le Ghana, la Côte d'Ivoire, le Liberia, la Sierra Leone, la Guinée, la Guinée-Bissau, la Gambie, le Sénégal et la Mauritanie, avant de rejoindre le Maroc et de se connecter au réseau gazier européen via l'Espagne. Avec une capacité annuelle prévue de 30 à 40 milliards de mètres cubes, le gazoduc ambitionne de devenir le plus long pipeline offshore au monde.
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