Gazoduc Nigéria-Maroc : Benkhadra fait le point sur le méga-projet lors du Crans Montana Forum Africa
Les études du gazoduc Maroc-Nigéria, un projet hautement stratégique pour le développement et la souveraineté énergétique du continent africain, avancent dans de « très bonnes conditions », a affirmé, vendredi à Bruxelles, la directrice générale de l’Office national des hydrocarbures et des mines du Maroc (ONHYM), Amina Benkhadra.
« Ce mégaprojet (…) pour lequel un accord a été signé en mai 2017 pour conduire les études de faisabilité et les études d’ingénierie entre l’ONHYM et la NNPC (Nigerian National Petroleum Corporation), avance de manière appropriée », a indiqué Benkhadra, qui intervenait lors d’une table-ronde sur le projet de ce gazoduc, dans le cadre de la 33ème session extraordinaire du Crans Montana Forum Africa.
L’ONYHM et la NNPC travaillent en « synergie totale », a-t-elle assuré, mettant l’accent sur les étapes franchies par le projet, depuis son lancement en décembre 2016 à Abuja, et la signature de l’accord y afférent, le 10 juin 2018 à Rabat.
« L’étude de faisabilité a été achevée en 2018 et nous avons décidé de passer à l’étude FEED (Front-End Engineering design) principale en deux étapes : La pré-FEED et la main FEED. La Pré-FEED a été achevée en 2019 et elle a permis d’assurer les grands éléments de la rentabilité du projet, et nous sommes depuis le mois de mai 2021 sur l’étude d’ingénierie détaillée, qui permet de préparer tous les dossiers et tous les aspects techniques, mais aussi managériaux, financiers, légaux et commerciaux pour aller à la décision finale d’investissement », a-t-elle détaillé.
Elle a souligné l’importance de « l’adhésion de la CEDEAO au projet, laquelle a donné son accord en 2020 pour qu’il y ait un seul projet de gazoduc sur la côte ouest africaine ».
« L’étude suit son cours dans de très bonnes conditions et nous espérons être au rendez-vous de ce projet hautement stratégique et très important pour l’intégration économique et sociale de notre continent », a souligné la directrice générale de l’ONHYM.
Et d’ajouter que « toutes les synergies possibles ont été prises en compte pour assurer la convergence optimale de ce gazoduc’’, relevant que ‘’les problématiques environnementales sont partie intégrante de notre démarche, ainsi que toutes les questions d’offre et de demande de chacun des pays et les aspects liés à la sécurité des installations ».
Mettant l’accent sur les avantages de ce gazoduc, Benkhadra a expliqué que « ce projet d’envergure continental va permettre d’accélérer l’électrification d’un certain nombre de pays de la côte ouest africaine, favoriser le développement industriel et agricole de la région, qui a de grandes richesses naturelles et qui pourrait être développée de manière plus rapide grâce à l’accès à une énergie à bas coût, assurer une intégration régionale considérable du continent, améliorer la vie de la population, réduire le torchage de gaz et développer l’exportation du gaz vers l’Europe ».
Ayant l’ambition d’être un catalyseur de développement de la côte ouest africaine, avec seize pays concernés (treize pays atlantiques et trois pays enclavés), ce projet va impacter 340 millions de personnes dans la région, permettre de connecter 5400 milliards de mètres cubes de gaz et intégrer les économies de pays avec un PIB cumulé de 670 milliards de dollars, a précisé Benkhadra.
Ce projet est d’autant plus stratégique dans le contexte actuel de la guerre en Ukraine, qui a amplifié le besoin de l’Europe à diversifier ses approvisionnements en gaz, a-t-elle fait remarquer, notant que le gazoduc Maroc-Nigeria constitue à cet égard une opportunité pour l’Europe.
« Projet intégrateur, ce méga projet est de nature à être soutenu par les institutions financières et les parties prenantes, multilatérales et bilatérales », a-t-elle conclu.
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