Le journaliste et militant Omar Radi déféré devant le procureur du roi
Ce jeudi matin, la Brigade judiciaire de la police nationale (BNPJ) a décidé de déférer le journaliste et militant des droits de l'Homme Omar Radi devant le procureur du roi.
Radi s’est présenté ce matin au siège de la BNPJ suite à sa convocation (orale et écrite) dont il avait fait mention la veille sur son compte Twitter, affirmant qu’il n’avait pas été informé au préalable de son motif.
J'ai reçu une convocation, orale puis écrite, de la part de la Brigade nationale de la police judiciaire(BNPJ). Je m'y présenterai demain. J'ignore les raisons de cette nouvelle convocation. Il y a 9 mois, j'avais été convoqué au même service de police pour une histoire de tweet. pic.twitter.com/Fe6l31VNiC
— Omar Radi (@OmarRADI) December 25, 2019
Selon des sources proches du militant, l’affaire concerne une enquête ouverte à son encontre en avril dernier au sujet de certains de ses tweets commentant les décisions du juge Lahcen Tolfi dans le procès des leaders du Hirak du Rif qui ont été condamnés à de lourdes peines de prison.
Plus d'informations concernant l'affaire ici (article écrit en avril dernier) https://t.co/Uci9tViY3L
— Soufiane Sbiti (@soufianesbiti) December 26, 2019
Le 18 avril, Radi avait été interrogé des heures durant par la section des crimes électroniques de la BNPJ au sujet d’une série de tweets datant du 6 avril où il commentait un portrait du juge brossé par TelQuel. Le journaliste y critiquait vertement le magistrat, le qualifiant de « bourreau », mettant en doute son indépendance, alors que l’article qui lui était consacré, était, selon lui, à son avantage.
A propos du portrait du juge de la cour d’appel de Casablanca, Lahcen Tolfi, publié sur le dernier numéro de Telquel, quelques remarques ? ?
— Omar Radi (@OmarRADI) April 15, 2019
Sa convocation avait fait suite à « une autosaisine du procureur général près la Cour d’appel de Casablanca, et non à une plainte en diffamation », avait-il déclaré.
Par ailleurs, Omar Radi avait été cité dans une précédente affaire, celle de la web-émission « 1 dîner, 2 cons » ayant abouti à la décision de dissolution de l’association Racines qui avait accueilli le tournage de ses derniers épisodes. L’argumentaire du parquet général s’était notamment appuyé sur les propos du journaliste invité à l’émission. Il avait, selon l’accusation, déclaré que « l’Etat marocain est un Etat policier fondé sur le despotisme et d’anciens principes qui vont à l’encontre de la démocratie, des droits et des libertés ». Un transcript non fidèle que Radi a d’ailleurs par la suite contesté publiquement.
Omar Radi était il y a quelques jours l’invité de la web-radio algérienne Radio M alors qu’il se trouvait à Alger pour participer à la remise du prix Ali-Boudoukha attribué le 21 décembre au journaliste indépendant Lyas Hallas. Il y a dénoncé avec vigueur les modes d’expropriation des terres tribales au Maroc, un thème sur lequel il enquête depuis de longue date dans la perspective de publier un ouvrage, a-t-il affirmé.
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