Le Maroc dans le Top 5 mondial des futurs leaders de l’éolien flottant

Le Conseil mondial de l'énergie éolienne (Global Wind Energy Council- GWEC) vient de publier un rapport présentant les meilleures opportunités que représente l'éolien offshore flottant dans le monde.
Le rapport décrit le rôle imposant que l'éolien offshore flottant pourrait avoir au cours de la prochaine décennie dans les objectifs mondiaux de réduire la dépendance aux combustibles fossiles tels que le gaz, le charbon et le pétrole. La technologie est au cœur des ambitions mondiales d'atteindre le niveau « zéro émissions » d'ici 2050.
Un ensemble de critères ont été établis pour évaluer le potentiel et la préparation du marché dans plus de 100 pays. A partir de cette longue liste, une première short-list de 30 pays a été identifiée, ayant tous un fort potentiel. Cinq derniers ont été identifiés avec une définition précise de leurs caractéristiques. Celle-ci fournissent des informations sur les conditions du marché et aident à tracer une voie vers la croissance réussie de l'éolien offshore flottant.
Fait notoire, le Maroc fait partie, selon cette étude, des cinq pays identifiés par le rapport ayant en commun un potentiel éolien flottant important.
Ces cinq pays (Maroc, Irlande, Italie, Philippines et côte-ouest des Etats-Unis) sont désignés comme étant la « meute de chasse » de cette prochaine décennie qui, avec les marchés flottants les plus matures - le Royaume-Uni, la Corée du Sud, la France et le Japon - pourraient être le fer de lance de la prochaine vague d'éolien flottant.
Pour le Maroc, les meilleures ressources éoliennes se trouvent dans le sud, tandis que la population est plutôt concentrée dans le nord. Cependant, la ville d'Agadir est proche des plus grandes vitesses de vent, note le rapport.
Les vitesses du vent au large des côtes marocaines varient considérablement, avec des vents aussi bas que 5 m/s par les principales villes Casablanca et Rabat, tandis que les zones du détroit de Gibraltar et le long de la partie sud de la côte atlantique ont des vitesses de vent moyennes au-dessus de 10 m/s.
La plus grande zone avec accès à de grandes vitesses de vent se trouve au large la côte sud de l'Atlantique, où les profondeurs d'eau chutent fortement près du rivage et se situent généralement entre 60 et 500 mètres, ce qui constitue une zone idéale pour la mise en place de fermes éoliennes offshore.
La course mondiale au développement de cette technologie est déjà lancée, et ces pays peuvent rattraper les leaders actuels du marché, s'ils mettent en place dès maintenant la bonne politique en la matière, estiment les auteurs de ce rapport.
Le rapport de la société de recherche et d'analyse Aegir Insights, montre le rôle essentiel du leadership politique dans le démarrage des marchés éoliens offshore flottants.
« Notre travail avec GWEC montre quelles conditions doivent être en place pour que l'éolien offshore flottant prospére et quels pays pourraient créer un groupe de leaders de deuxième génération », soutient Scott Urquhart, directeur général d'Aegir Insights.
Le marché est certes naissant, mais pourrait être énorme : 80 % du potentiel mondial des ressources éoliennes offshore se trouvent dans des eaux de plus de 60 m de profondeur.
« À mesure que les technologies éoliennes flottantes arrivent à maturité, il est essentiel que les gouvernements créent une politique permettant le déploiement rapide de nouveaux projets à l'appui des objectifs mondiaux de zéro émission nette. Aux côtés de l'éolien offshore fixé au fond, du solaire et de l'hydrogène, l'éolien offshore flottant a la possibilité de jouer un rôle majeur dans le futur mix énergétique mondial », estime dans ce sens, Joe Nai, directeur général Asia Offshore Wind et représentant de Shell auprès du groupe de travail GWEC Offshore Wind.
Pour de nombreux pays, le potentiel technique de l'éolien offshore flottant éclipse celui des éoliennes à base fixe. Si l'éolien offshore doit augmenter sa contribution au zéro émission nette, le déploiement rapide de parcs éoliens flottants sera nécessaire. Cela nécessite un leadership politique et un soutien pour en faire une réalité.
L'éolien offshore flottant est aujourd'hui au début de sa commercialisation. Le succès dans les pays engagés dans l'éolien offshore flottant verra déjà une réduction rapide des coûts, ce qui signifie que l'éolien offshore flottant sera à la portée d'une deuxième génération de pays.
Henrik Stiesdal, président du groupe de travail sur l'éolien offshore flottant du GWEC pense que l'éolien offshore flottant est à un stade passionnant de son parcours.« Ayant prouvé la technologie, nous devons accélérer la livraison, ce qui signifie travailler avec des pays nouveaux dans l'éolien offshore ».
« L'éolien offshore flottant peut apporter une électricité à faible émission de carbone et des opportunités économiques. Ce rapport identifie cinq pays dans le monde qui pourraient évoluer rapidement pour devenir des leaders de l'éolien offshore flottant. Mais cela montre également qu'avec les bonnes politiques, l'éolien offshore flottant peut décoller dans de nombreux pays du monde », surenchérit Ben Backwell, PDG de GWEC, qui a déclaré que l'éolien offshore flottant est un outil essentiel dans l'action mondiale de décarbonisation.
Alors que cette décennie se concentre sur la croissance rapide de l'éolien offshore fixe, nous avons également besoin d'un leadership politique pour que l'éolien offshore flottant à grande échelle soit prêt à jouer son rôle dans les années 2030 et au-delà, estime-t-il.
« Alors que les pays cherchent à accroître leur capacité renouvelable afin de réduire leur dépendance aux combustibles fossiles, il est crucial que l'adoption de nouvelles technologies fasse partie de leur feuille de route. Ceci est essentiel pour garantir que le potentiel des énergies renouvelables est pleinement exploité », a-t-il ajouté.
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