Tafra décrypte le travail de Silvia Gagliardi sur les violences faites aux femmes
« En dépit de déclarations ambitieuses, de politiques, stratégies et autres lois adoptées ces dernières années, les violences faites aux femmes demeurent endémiques », résume Tafra dans sa dernière synthèse d'article académique dédiée au travail de Silvia Gagliardi, chercheuse au Centre des droits humains à l’Université Nationale d’Irlande (Galway).
« Mauvaise interprétation de l’islam, conservatisme des discours politiques, patriarcat, autoritarisme ou encore absence de volonté politique de l’Etat, autant de raisons convoquées par certains pour expliquer la persistance de ces violences », note la même source.
Pour Silvia Gagliardi, citée par Tafra, les réformes entreprises par l’Etat marocain depuis 20 ans n’ont pas significativement modifié les inégalités structurelles dont sont victimes les femmes. Selon elle, ces réformes sont à inscrire dans un autre registre, celui d’un récit développé par un certain nombre d’institutions, destiné à présenter une image progressiste du Royaume, sans altérer les conditions de reproduction des inégalités fondées sur le genre.
Pour développer son argument, Silvia Gagliardi a passé en revue le cadre juridique marocain relatif aux violences faites aux femmes, étudié les politiques mises en œuvre depuis la fin des années 90 et confronté l’ensemble aux propos recueillis auprès de 60 femmes, aux profils socio-économiques variés, venant de toutes les régions du Maroc, lors d’une enquête ethnographique menée en septembre et octobre 2016 et mai 2017.
Dans son commentaire, Tafra rappelle que fin 2016, six ans après l’enquête du HCP, ONU Femmes a réalisé une enquête internationale sur les violences faites aux femmes dans 4 pays de la région MENA. Au Maroc, rien ne semble avoir changé depuis celle du HCP en 2011 plus de 60 % des femmes sondées affirmaient encore avoir été directement confrontées au phénomène de la violence quand 60 % des hommes déclaraient ne pas voir d’inconvénients à violenter leurs épouses, ajoute l’association. « C’est dire si une loi pénalisant ces violences était attendue par les femmes. Il aura fallu cinq ans d’atermoiements, de crispations et de blocages, pour que le parlement marocain adopte finalement le 14 février dernier, la loi 103-13 de lutte contre les violences faites aux femmes ».
©️ Copyright Pulse Media. Tous droits réservés.
Reproduction et diffusions interdites (photocopies, intranet, web, messageries, newsletters, outils de veille) sans autorisation écrite.
-
17.09Sécurité
-