Affaire Moâtassim : le numéro 2 du PJD présente sa démission
L’affaire de Jamaâ Moâtassim continue de secouer le Parti de la justice et du développement (PJD). Après avoir tenté, en vain, d’éteindre l’incendie à travers deux sorties officielles, la formation islamiste doit désormais décider du sort de ce lieutenant d’Abdelilah Benkirane qui cumulait ses fonctions au sein du parti avec celles de chargé de mission au cabinet du chef du gouvernement Aziz Akhannouch.
Sous le feu des critiques, le numéro 2 du parti a dû présenter le 28 octobre sa démission du secrétariat général. « Au vu des répercussions provoquées par la publication malveillante de l'information faisant état de mon travail en tant que chargé de mission au sein des services du chef du gouvernement (...), j'ai décidé d'assumer toute ma responsabilité pour éviter tout embarras pour le parti », écrit Jamaâ Moâtassim dans une lettre adressée à Abdelilah Benkirane.
Il est toutefois peu probable que sa démission soit acceptée par le secrétariat général du PJD. Depuis l’éclatement de l’affaire, Abdelilah Benkirane – qui lui avait donné son feu vert pour accepter le poste « proposé » par Aziz Akhannouch – ne ménage aucun effort pour défendre bec et ongles son adjoint, allant même jusqu’à menacer de rendre à son tour le tablier si les militants continuent d’assaillir le parti de critiques. L’ancien maire de Salé n’a d’ailleurs pas manqué de le remercier pour sa « confiance ».
Selon plusieurs sources, Jamaâ Moâtassim a également demandé au chef du gouvernement de mettre fin à ses fonctions de « chargé de mission » au sein de son cabinet. Bien que Abdelilah Benkirane ait tenté de minimiser l’affaire, arguant que son parti ne s’oppose pas au gouvernement de Aziz Akhannouch, beaucoup de membres du parti ont fait part de leur colère.
Le dirigeant du parti islamiste critiquait il y a une semaine cet exécutif « incapable de suivre le rythme des réformes lancées sous le gouvernement de Benkirane en 2015 », l’accusant de faire usage de « procédés dilatoires » au lieu de faire face « aux défis posés par un contextes national, régional et international difficile ».
Écrasé par le RNI d’Aziz Akhannouch lors des élections du septembre 2021, le parti de la lampe tente depuis un an de se racheter une virginité sous le nouveau mandat de Benkirane en misant sur ses vieux chevaux de bataille : les mœurs, la cause palestinienne et l’intégrité de ses membres.
Une recette qui n’a pas donné ses fruits aux dernières élections partielles remportées essentiellement par des partis de la majorité. Cette nouvelle affaire ne manquera pas de ternir davantage l’image du parti de la lampe.
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