Bronca de cadors du PAM en vue de destituer Hakim Benchamach

Selon Al Akhbar, qui cite des sources internes au parti du Tracteur, un « comité des sages », constitué de l’ex-secrétaire général du parti Mustapha Bakkoury, d’Ahmed Akhchichine, président de la région Marrakech-Safi ainsi que de quelques figures du PAM, telles que l’homme d’affaires et patron de l’oriental, Abdenbi Bioui, de l’avocat Abdellatif Ouahbi et de Mehdi Bensaid, ont pour projet de dissoudre le bureau politique et le bureau fédéral du parti avant 2020.
En ligne de mire, la gestion jugée chaotique du PAM sous Hakim Benchamach. Ouahbi a pointé dans ce sens « le cumul d'erreurs depuis que Benchamach a été élu ». « Nous devons décider de ce que nous feront désormais, nous avons nombre de projets en instance, et nous devons de ce fait régler le problème de la gouvernance du parti avant que ne débute la campagne électorale », a-t-il déclaré.
Les mêmes sources révèlent qu’une réunion avec les partisans de la région du Souss a été l’occasion d’aborder l’idée d’organiser un congrès extraordinaire en en juin prochain pour élire un nouveau secrétaire général à la place de Hakim Benchamach.
Dans ce sens, plusieurs rencontres régionales sont prévues dès le début de l’année pour faire avaliser la proposition de dissoudre le bureau politique et fédéral du parti et la mise en place d’une commission ad-hoc chargée de gérer les affaires du parti durant cette période transitoire, et ce afin d’encadrer l’action de Benchamach.
La crise au sein du PAM a pris des allures d’une bronca généralisée depuis déjà quelques mois. Après la défiance exprimée en sourdine par certains membres des régions Marrakech-Safi et Souss-Massa, Fatima-Zahra Mansouri, présidente du Conseil national du parti et ex-maire de Marrakech, avait exprimé publiquement son intention de se ranger dans le camp des refuzniks à Hakim Benchamach.
Dans une missive adressée le 25 novembre au secrétaire général du parti du tracteur, celle-ci dénonçait le fait que son parti soit « tombé dans une basse surenchère d’égos et que certains, pour défendre leurs petits intérêts, sont prêts à mettre à mort cet énorme projet ».
« Je vous ai fait confiance. J’ai voté pour vous et me suis même transformée en directrice de campagne en étant persuadée que vous vous inscrivez dans la lignée de ces grands hommes, mais malheureusement le changement et la rupture promis ne viennent pas, la déception grandit et les égos prennent le dessus sur la sagesse », avait-t-elle écrit au leader du PAM.
Objet de la discorde, la volonté affichée par Benchamach de vouloir rempiler à la présidence de la Chambre des conseillers alors que ses partisans lui demandaient de se consacrer à la gouverne du PAM qui, depuis les échecs successifs de son prédécesseur, Ilyas El Omari, connaît un passage à vide, faisant ainsi pâle figure dans une opposition où l’Istiqlal lui taille des croupières.
Tombeuse d’El Omari, sa sortie avait donné le ton sur le très sérieux problème de leadership du parti du Tracteur depuis sa défaite aux législatives de 2016 face au PJD. Elle était revenue quelque peu sur ses déclarations, mais force est de constater que la crise interne au PAM ne s’est pas éteinte depuis.