A la fin des années 80, la trentaine révolue, Fouad Filali, trainait sa silhouette de jeune premier dans les conseils d’administration de l’Omnium Nord-Africain (ONA) dont il assurait alors la destinée. C’était l’époque où il embarquait les journalistes de Forbes dans un des quatre jets privés de l’entreprise pour leur parler du Maroc « futur Taïwan du Maghreb », de sa chaîne de télé cryptée 2M et de son premier hypermarché Marjane. Berlusconi était peut-être son modèle, lui qui évoquait fièrement ses origines italiennes.
En 1984, Hassan II lui donne la princesse Lalla Meriem, sa fille ainée, en mariage. Un choix fait sur fiches, disent les mauvaises langues. En guise de dot, il reçoit deux ans plus tard, l’empire ONA à gérer, le propulsant à la tête du capitalisme marocain.
La chute de Monsieur gendre
Fils du diplomate Abdellatif Filali, le jeune Fouad a grandi dans les plus grandes capitales du monde, au gré des affectations de son père, à Paris où il est né en 1955, Madrid, Pékin.... « En Chine, je faisais du vélo avec les gardes rouges », disait-il à la presse. Ses études américaines, une première expérience dans la banque d’affaires à New York, l’ont rendu aptes à devenir le patron du business royal, qu’il dépoussière, métamorphosant le conglomérat hétéroclite, ancien comptoir colonial, en holding moderne.

Mais l’idylle princière ne dure que quelques années. Le couple bat de l’aile. Leurs relations se distendent, et chacun finit par vivre sa vie, au milieu des cancans. En 1997, Fouad Filali se voit signifier son divorce. Débute alors pour lui une vie dissolue de riche célibataire. Il n’est pas rare de le croiser dans les lieux branchés de Marrakech ou Marbella. Fin 99, son nom est cité dans une sombre affaire de trafic de devises avec la France. Elle lui portera le coup fatal. « La famille royale se décharge de toute responsabilité dans l'affaire de Fouad Filali et tient à préciser que l'intéressé n'est plus assimilable à la famille royale et que ses démêlés relèvent de la justice et de la justice seulement », déclare le 18 décembre 1999, le porte-parole du palais, Hassan Aourid. L’ONA était déjà perçu comme l’instrument de la vampirisation de l’économie marocaine.
Un des épisodes les plus marquants en sera de 1997 à 1999, le scandale Financière Diwan, véhicule d’investissement du groupe dans la banque et la finance qui laissera un goût de cendre dans la bouche des petits porteurs après un délit d’initiés en bourse profitant notamment à Georges Soros et dont on présume avoir été en partie à l’origine de la fortune de Moulay Hafid Elalamy, à l’époque proche collaborateur et indéfectible ami de Fouad Filali.
Pourtant, la presse considérant l’ONA comme intouchable oscillait entre deux extrêmes, soit le silence et l’omerta, soit le triomphalisme dithyrambique et complaisant. L’Economiste, journal lisse et rangé, miroir du « Maroc, dragon de l’Afrique », en a fait sa spécialité : porter aux nues les dirigeants successifs de l’ONA en magnifiant leurs stratégies, et les vouer aux gémonies une fois éjectés par le Palais. Fouad Filali sera le premier de la liste. On ne comptait plus le nombre d’éditoriaux à sa gloire dans L’Economiste, jusqu’à son débarquement du groupe en avril 1999. Le quotidien casablancais virera sa cuti en titrant sur la chute de « Pipo », le surnom de Filali pour ses intimes, alors qu’il lui servait jusque-là des « M. Le Président » à tout-va.
Dix jours après son limogeage, on apprenait à Rabat la démission d'Abdellatif Filali de son poste de ministre des Affaires étrangères. Une disgrâce que l’on dit précipitée par une interview de sa femme Anne dans La Repubblica. Elle y affirmait que son fils Fouad était « capable de gérer le Maroc ». Ce que le quotidien a extrapolé par la phrase de trop : « C'est le probable successeur de Hassan II ». Rayé du protocole, il n’assistera pas aux obsèques du roi en juillet de la même année.
Des comptes bancaires cités dans les SwissLeaks
Fouad Filali devait alors disparaître des radars, menant une vie de businessman loin des regards, « se contentant de voir ses enfants, et uniquement ses enfants, quand il est au Maroc », précisait le communiqué de lâchage en règle de la Maison royale paru en manchette de l’officieux Matin du Sahara, prélude à tous les lynchages.
Des années plus tard, son nom surgira de temps à autres dans la presse pour évoquer un grand projet touristique mort-né à Essaouira avec le promoteur immobilier Alami Lazrak avec qui Fouad Filali siégeait alors dans le conseil d’administration d’Alliances, à l’occasion de telle ou telle actualité princière de sa fille Lalla Soukeïna, ou enfin lors des funérailles de son père, Abdellatif Filali, ancien Premier ministre de Hassan II, mort en mars 2009.
En février 2015, Le Monde révélait dans le cadre des SwissLeaks que Fouad Filali figurait dans les livres de la HSBC pour des avoirs totalisant 16,6 millions de dollars. Une information trop vite récusée par l’intéressé.
Pourtant il apparaît, toujours selon Le Monde, dans des sociétés offshores servant à la gestion de comptes cachés. Dans Ameriga Foundation au Liechtenstein pour près de 11,3 millions de dollars en compte à la fin 2006, Phaedra Enterprises, domiciliée aux îles Vierges Britanniques, et Ctesiphon SA, domiciliée en Suisse, disposant respectivement de 3,9 et 1,4 million de dollars en compte.
Les fuites auraient pu être jugulées à ce stade. Mais, les documents et correspondances consultées par Le Desk dans le cadre de l’enquête mondiale sur les Panama Papers, lancée par le Süddeutsche Zeitung et coordonnée par le Consortium International des journalistes d’investigation (ICIJ), vont apporter leur lot de révélations complémentaires.
Phaedra Enterprises et Ctesiphon SA ont été respectivement créées en octobre et décembre 1999 par Mossack Fonseca par l’entregent de Marc Bonnant du cabinet genevois Figest, dans des montages similaires à ceux qu’il a concoctés pour Serge Berdugo. Chacune des sociétés est dotée d’un capital de 50 000 dollars. Phaedra Enterprises est demeurée active jusqu’à fin 2014, quant à Ctesiphon, celle-ci a eu, successivement comme bénéficiaire, la fondation Adebar domiciliée au Liechtenstein de novembre 2008 à mai 2009, et Bigland Enterprises Inc. à Panama, avant d’être liquidée en novembre 2010.
Ventes chez Christie’s, combines avec Ohanna
Mais le nom de Fouad Filali apparaît bien avant cette période sur les listings du cabinet Monsack Fonseca. Dès novembre 1995, il créait aux Iles Vierges Britanniques la société Bacha Limited dont l’activité visible semble n’avoir été dédiée qu’à des transactions sur le marché de l’art. En octobre 1997, Bacha Ltd expédiait à Londres, pour une vente aux enchères chez Christie’s, un lot de dix œuvres de Fernand Léger, dessins à la gouache et huiles sur canevas, pour une valeur totale estimée à 156 000 livres sterling.

Sur instructions données le 2 juin 1999 à Mossack Fonseca par l’antenne genevoise de la Republic National Bank, filiale de HSBC, Bacha Ltd a été dissoute le 15 juillet 1999 pour « inactivité ». Mais en février 2000, HSBC Republic ordonnait de nouveau Mossack Fonseca d’en créer une nouvelle : Bacha Management Ltd. L’homme derrière ces montages n’est autre que Judah El Maleh, le célèbre « banquier des diamantaires », congédié en 2012 à cause d’une succession d’affaires de blanchiment d’argent, qui ont ébranlé HSBC et dont certaines étaient liées à des mafias marocaines. Parmi celles-ci, la ténébreuse affaire pour laquelle Fouad Filali avait été banni du Palais.


L’affaire débute en janvier 1997, la brigade de répression du banditisme apprenait qu’Henri Benhamou, un petit patron franco-marocain du Sentier se livrait à un trafic de devises entre la France et le Maroc. Ce dernier avait été agressé par des individus qui l’auraient délesté d’une importante somme d’argent. Benhamou ne porte pas plainte. Steve Ohanna, personnage connu du monde des affaires au Maroc, est alors mis en cause par l’instruction. A la tête de la Compagnie marocaine des cartons et papiers (CMCP), Steve est le fils de Jeff et le neveu de Jo, patriarche du clan. Homme de réseaux, tant en France qu’au Maroc, Jo était l’ami de Jacques Attali, mais surtout l’homme d’affaires attitré d’Ahmed Réda Guedira, ancien directeur de cabinet de Hassan II. L’enquête a conclu à un trafic de compensation de devises dont Steve Ohanna était l’ordonnateur à Casablanca, Henri Benhamou le passeur à Paris et Judah El Maleh, le blanchisseur à Genève. Les comptes bancaires de Fouad Filali, ami intime de Steve Ohanna, ont-il servi dans ce circuit ? Une note des Renseignements généraux français datée du 24 décembre 1999, indiquait que « M. Fouad Filali s’est présenté spontanément auprès des enquêteurs auxquels il a expliqué que les 360 000 francs saisis chez M. Ohanna provenaient des 500 000 francs qu’il lui avait versés ». Toujours est-il, qu’entendu comme simple témoin, il a été mis hors de cause.
Contacté par Le Desk à propos de la nature des activités de sa société offshore Bacha Ltd, fermée au cours de l’instruction de l’affaire Ohanna et réactivée sous une autre appellation (Bacha Management Ltd), deux mois après son audition par la police française, Fouad Filali est demeuré injoignable.
Branle-bas le combat à la HSBC
Dix ans passent. Le 9 juillet 2009, Fouad Filali débarque sans prévenir dans les bureaux de la HSBC à Genève. Kamona Diengani de la division Méditerranée-Israël (Medis) dirigée par Judah El Maleh, écrit en urgence au bureau de représentation de Mossack Fonseca : « L’un de nos clients vient de nous faire une visite surprise. Celui-ci possède la société Bacha Management. Ce client ne vient que très rarement (…). De ce fait, serait-il possible d’établir au plus vite la déclaration de fondation afin de le lui faire signer ? »

Filali cherche depuis quelque temps à ne plus paraître en nom propre sur les statuts de Bacha Management Ltd. Pourquoi une telle mesure après tant d’années et surtout pourquoi une telle urgence jusqu’à se déplacer en personne au siège de la HSBC à Genève ?
Le sens caché de cette démarche est probablement lié à une autre affaire plus explosive encore. Elle débute trois ans plus tôt. Un informaticien du nom d’Hervé Falciani en poste dans la succursale monégasque de HSBC, débauché en 2006 par l'antenne genevoise pour mettre en place un système automatisé de gestion de la clientèle, en profite pour obtenir les listing non cryptés des clients titulaires de comptes numérotés à cause d’une faille de logiciel. C’est le début de l’affaire SwissLeaks, le scandale mondial des évadés fiscaux de la HSBC.
Depuis 2008, Falciani est en contact avec les autorités françaises. Il leur promet un cataclysme financier. Les fichiers confidentiels de son employeur permettent de dresser la liste de près de 130 000 fraudeurs fiscaux originaires du monde entier. Parmi eux, 2 932 Français, qui auraient caché 5 milliards de dollars en Suisse. Après plusieurs péripéties et de chassés croisés entre la France et la Suisse, le domicile de Falciani est perquisitionné, de nombreux fichiers sont découverts, contenant des informations bancaires nominatives. Ils sont transmis le 9 juillet 2009 à Bercy par le juge Eric de Montgolfier chargé de l'affaire, soit le jour même de la visite éclair de Fouad Filali à la HSBC. Simple coïncidence ? A-t-il pu être alerté par Judah El Maleh ? Filali est détenteur d’un passeport français avec lequel il a ouvert ses comptes bancaires suisses et créé les sociétés offshores dans divers paradis fiscaux, dont Bacha Management Ltd aux Iles Vierges Britanniques. Brouiller les pistes menant à lui était très probablement sa motivation.
Les échanges d’emails entre la HSBC et le cabinet panaméen Mossack Fonseca consultés par Le Desk renseignent sur la fébrilité de la banque à vouloir jeter un voile supplémentaire sur les opérations bancaires de Fouad Filali. Le montage prévoit d’utiliser une fondation du nom de Brotherhood Foundation, dont le « protector », désignant dans le jargon financier le bénéficiaire économique final, sera Fouad Filali. « Dans le cas où le protector et le bénéficiaire est la même personne, quel est l’avantage de la fondation ? Le client ne devrait-il pas émettre le certificat en son nom ? », s’interroge alors la responsable de la HSBC dans un mail adressé à Mossack Fonseca. La réponse du cabinet sonne comme un aveu. Elle explique le tour de passe-passe : « Le certificat est au nom de la fondation puisqu’elle agit comme actionnaire. La déclaration est un contrat entre deux parties, la fondation d’une part et le protector d’autre part qui prend les instructions du bénéficiaire. Le certificat mentionnera le nom de la fondation entendu que cette déclaration prouve qui en est le vrai bénéficiaire ». La Brotherhood Foundation, « association de charité » créée en 2007 par Mossack Fonseca pour ce type d’usage, établira une déclaration de propriété et de bénéfice au profit de Fouad Filali le jour même de sa visite à la banque.
Nettoyage en règle à la veille des Panama papers
Soupçonnée de démarchage bancaire illicite et de blanchiment de fraude fiscale, la HSBC Private Bank est mise en examen le 8 avril 2015 en France puis en Belgique dans l’affaire SwissLeaks. En réponse à l'enquête de l'ICIJ, HSBC Private Bank dit avoir effectué des réformes « au cours des dernières années » et « s'être départie de sa clientèle qui n'était pas à la hauteur des nouvelles normes plus strictes de la banque, y compris celle qui n'était pas conforme du point de vue fiscal ». La banque s'est départie de 70 % de ses clients, dont Fouad Filali. Ses comptes sont alors transférés à la Compagnie bancaire helvétique (CBH), où, fait cocasse, ils sont gérés par la même Kamona Diengani, nommée fondé de pouvoirs en novembre 2014, HSBC ayant cédé à la CBH sa clientèle sulfureuse, mais aussi son personnel, dépositaire de leurs secrets…
C’est ce qui explique que lorsque Fouad Filali est contacté par Le Monde en février 2015 dans cadre de l’enquête SwissLeaks, il ment par omission en déclarant : « Je n’ai aucun compte ouvert à la HSBC ».
Au début de l’été 2015, Fouad Filali ordonne à la CBH la dissolution de Bacha Management Ltd. La procédure avec Mossack Fonseca prendra plusieurs mois, les originaux des documents constitutifs de la société offshore et de sa fondation-écran ayant été égarés par leur titulaire. Kamona Diengani, ne pouvant plus accéder aux archives de la HSBC pour en disposer de duplicatas, fera établir des attestations de perte et procédera à la fermeture de ses deux comptes bancaires, l’un libellé en euros, l’autre en dollars. Bacha Management Ltd sera définitivement rayée du registre de commerce des Iles Vierges Britanniques le 12 février 2016, soit quelques semaines à peine avant le déclenchement du scandale des Panama papers…
Appelez-moi désormais Giacomo Fiermonte
Depuis, Fouad Filali s’est mis au vert dans les Pouilles, pittoresque région méridionale de l’Italie bordée par l’Adriatique. Après son bannissement du Maroc, il y avait acquis en 2000 une messaria du 17ème siècle en ruine, nichée dans la Lecce baroque. Il a pour voisin la famille Hermès, et quelques célébrités attirées par le charme discret de la « Toscane du sud ». Pendant des années, il caressait le rêve d’y retrouver ses racines apuliennes. En 2015, c’est chose faite après dix ans de travaux. Confiée à Antonio Annicchiarico, l’architecte-designer préféré de Roberto Benigni et enfant du pays, le mas est transformé un boutique-hôtel de grand luxe, La Fiermontina, du nom de sa grand-mère, l’artiste-peintre et musicienne Antonia Fiermonte, originaire des environs de Bari qui avait fui l’Italie mussolinienne et fréquenté dans les années 30 les milieux surréalistes parisiens.
Débute alors la nouvelle vie de Fouad Filali, qui adopte son second prénom, Giacomo, et le nom de sa lignée maternelle. Fouad Filali devenu Giacomo Fiermonte, reçoit ses hôtes de marque dans sa propriété, y organise avec sa sœur, Yasmina Antonia, présidente de la Fondation Orient-Occident, des soirées courues par la jet-set, et donne des interviews aux gazettes mondaines et aux magazines de prestige.

L’histoire romanesque des Fiermonte lui sert de storytelling pour la promotion de son havre de paix pour millionnaires. Il se présente à une télévision locale, chemise blanche ouverte sur le torse, comme étant franco-italien ayant réussi dans les affaires au Maroc, pays qu’il ne cite que furtivement, insistant plutôt, en passionné d’art, sur la vie trépidante de sa grand-mère Antonia, mariée tour à tour à deux artistes amis, René Letourneur, son grand-père, et Jacques Zwobada, dont les œuvres tapissent les 16 suites de l’hôtel et ses parties communes au mobilier signé Le Corbusier, Charlotte Perriand et Tobia Scarpa. Parmi les sculptures qui ornent les jardins plantés d’oliviers centenaires, celle magnifique de Fernand Léger, reçue en héritage d’Antonia, assure-t-il. Comme les dessins vendus chez Christie’s ou plus tard Le couple, imposant bronze vert nuancé de près de deux mètres de haut et pesant 262 kg, œuvre suggestive de Zwobada, cédée pour 95 000 euros à Moulay Hafid Elalamy en octobre 2009 ?

La vie du grand-oncle Enzo est elle aussi convoquée pour cette fresque intime. Boxeur de légende aux allures de playboy qui a fui lui aussi l’Italie fasciste, il épouse en 1933 Madeleine Talmage Force, figure du Tout-New York comme sortie de Gatsby. Veuve du milliardaire Jacob Astor IV, emporté dans le naufrage du Titanic « des liasses de dollars plein les poches », plus chanceuse, Madeleine y a survécu. Enzo la quitte en 1938, mais aussi les rings pour embrasser une carrière d’acteur dans plus d’une centaine de nanars et de péplums jusqu’à sa mort en 1993.
« Pour moi, c’est un retour aux origines, il y a la nostalgie, mais l'histoire continue et doit continuer », confie à la presse people Giacomo Fiermonte, comme pour tirer un trait définitif sur Fouad Filali, le Maroc, et peut-être aussi troquer enfin ses paradis fiscaux, contre ceux de ses aïeuls.
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