La rumeur insistante n’était pas infondée. L’humoriste franco-marocain Jamel Debbouze a fini par faire faux bond à son public casablancais à qui il avait promis de faire découvrir son dernier spectacle « Maintenant ou Jamel » les 19 et 20 octobre au complexe sportif Al Amal.
Dans un communiqué aux allures d’acte de contrition diffusé depuis Paris lundi soir, alors qu’en France sa tournée bat son plein, enchainant les dates, « la société Kissman Maroc Production, détentrice exclusive des droits des spectacles de Jamel Debbouze au Maroc, s’est vue dans l’obligation de rompre le contrat qui la lie à la société Radio Planet en charge de la diffusion et de l’organisation du spectacle ». En cause, poursuit le communiqué, Radio Planet qui « a violé de façon flagrante ses obligations essentielles au titre de manquements graves au contrat et a également manqué aux règles élémentaires de la déontologie ».
Une douche froide pour les fans de l’artiste qui attendaient de revoir leur idole, absent de leur ville depuis 13 ans. Une surprise aussi pour Hakim Chagraoui, jeune patron de Radio Planet, réputé par ailleurs pour avoir mis en orbite avec succès la web radio NRJ Maroc. Contacté par Le Desk, celui-ci se montre toutefois réservé sur l’affaire, tout en indiquant n’avoir pas été à ce jour « officiellement notifié de cette décision ». « Le contrat prévoit que je le sois par lettre recommandée, e-mail ou fax. Je compte bien solliciter un arbitrage comme prévu par les clauses de l’accord », précise-t-il.
Le droit à l’image, une faille exploitée dans le contrat ?
Derrière l’annulation de dernière minute, selon le top management de Kissman, « l’utilisation abusive de l’image de Jamel à des fin commerciales ». « Kissman Maroc Production, après avoir en vain tenté de trouver un accord satisfaisant avec la société Radio Planet dans l’unique dessein de satisfaire le public marocain, n’a malheureusement pas d’autres choix que d’annuler le spectacle (…) et se réserve toute voie de droit à même de préserver ses intérêts légitimes », justifie le communiqué.
Ce n’est pas la première fois que Radio Planet booke un événement de Jamel. La société, rodée depuis des années, de tournées de plage en festival de renom, avait organisé celui de l’Hôtel Mazagan en 2014, puis un an plus tard, un second show au Liban. Une coopération permise par Sébastien Charlier, ami de longue date de Jamel et son attaché de presse à l’agence Mosaïk. Aux manettes du management, Karim Debbouze, frère et associé de l’artiste, avait alors fait la promesse de confier en exclusivité à Radio Planet le spectacle à venir à Casablanca. Il faut que dire que Jamel, qui vient chaque année en maître de cérémonie au Festival du Rire de Marrakech, n’avait pas encore présenté en propre sa dernière création aux Marocains, alors qu’il était monté il y a quelques temps sur scène à Tunis face à 8 000 spectateurs.
En mai 2018, un accord de principe est conclu entre Karim Debbouze, gérant de Kissman Maroc et Radio Planet, le contrat, dont Le Desk détient copie, est alors signé le 13 juin pour quatre dates : deux à Casablanca, les 19 et 20 octobre, suivies de deux autres à définir à Beyrouth et Dubaï, possiblement courant novembre. Celui-ci prévoyait 300 000 euros de cachet pour l’artiste.
En parallèle, d’après une intense correspondance entre les parties que Le Desk a pu consulter, des tractations s’engagent sur certains aspects marketing et de logistique. A un mois du show, Jamal Debbouze ajoute quelques conditions, comme des billets en business class pour ses enfants Léon et Lila, un salon VIP incluant le catering en backstage de la soirée pour une trentaine d’invités triés sur le volet et sa mise à disposition d’un jet privé pour rallier le Liban et les Emirats, ultime condition qui ne sera pas au final retenue pour son coût exorbitant, assurent les organisateurs. Son régisseur, Sylvain Rénier, se rend aussi à Casablanca pour s’assurer que le complexe Al Amal soit mis aux normes pour accueillir le spectacle.
A J-20, Olivier Rodot, producteur du spectacle annonce au téléphone à Radio Planet que « Jamel n’est pas prêt artistiquement », assure la partie organisatrice, pour « proposer dans un premier temps un report à une date ultérieure ». L’entourage de Jamel aurait dans la foulée expliqué verbalement que son frère Karim « n’est plus gérant de Kissman Maroc ». Au 27 septembre, Olivier Rodot et Antoine Coudron, ex-DJ Kraft, devenu manager de Jamel, mènent les palabres. Or, dans l’intervalle, la billetterie est déjà lancée, la première date ayant déjà fait sold out, soit près de 4 900 places vendues entre 300 et 900 dirhams à travers les réseaux de ticketing partenaires et les affiches promotionnelles prêtes à être transmises à la fabrication…

Selon des sources proches de Radio Planet, les projets de maquette de ces affiches devenues contentieuses, étaient encore dans le circuit de validation le 28 septembre lorsqu’une mise en demeure est adressée par huissier à la société organisatrice par le cabinet d’avocats Naciri & Associés. Celle-ci, dont le contenu a été consulté par Le Desk, requiert instamment à Radio Planet de « remédier aux manquements en relation avec l’atteinte à l’image de Jamel Debbouze ». Il est reproché à Radio Planet d’avoir fait usage de l’image de l’artiste à travers des affiches publicitaires vantant l’opérateur téléphonique Orange et la marque automobile Skoda, « à des fins commerciales et sans l’accord préalable de Kissman ». La lettre d’injonction met ainsi en avant deux articles du contrat conclu, l’un sur le droit à l’image, l’autre relevant du parrainage de marque. « Une violation flagrante et manifeste du contrat (qui) occasionne un préjudice significatif à Kissman et à l’artiste », conclut le conseil juridique de Jamel.
Contre cet argument de droit opposable, c’est « le diable qui se cache dans les détails », assure une source proche de l’affaire qui s’interroge ainsi : « Ces affiches n’étaient qu’au stade de maquette à la tombée de la mise en demeure. Certes, celles d’Orange ont été tendues le lundi 1er octobre, car il était impossible d’en stopper la fabrication lancée par la marque durant le week-end. Elles ont alors immédiatement été débâchées des panneaux 4X3 ». Se pose alors la question de la validation. Selon un document audio dont Le Desk détient l’enregistrement, il ne fait pas de doute que Karim Debbouze a bel et bien acquiescé au format et au contenu de ces affiches, ne portant que quelques réserves mineures sur la signature manquante du photographe et la mention de l’heure du spectacle. De plus, des correspondances entre les parties montrent que le circuit décisionnel avait été délégué au Maroc à Sébastien Charlier…Du côté de Kissman, on réfute totalement « la thèse loufoque » d’une « faille exploitée dans le contrat pour le rendre caduque », « la validation devant de toutes manières se faire par écrit ». Sur le fond, nos sources estiment cependant que, « s’agissant d’Orange en particulier, Jamel n’y a jamais fait opposition, s’en donnant d’ailleurs à cœur joie pour le Marrakech du Rire ! ».
Simple prétexte alors pour écarter un organisateur qui ne sied plus à quelques semaines du spectacle ? Des négociations ont bien eu lieu avant que le couperet du cabinet Naciri & Associés ne tombe. Il faut dire que Radio Planet joue gros dans cette affaire, sa réputation, mais aussi beaucoup d’argent déjà engagé et non remboursable auprès des partenaires estimé à près d’un million de dirhams entre la location du complexe sportif, l’impression et l’affichage et surtout les commissions d’intermédiation sur les billets déjà écoulés. Aussi, la société aurait tout tenté pour « couper la poire des pertes en deux », ou encore doubler mécaniquement le cachet de l’artiste en proposant d’annuler la deuxième date à Casablanca.
De ce marchandage mené avec Antoine Coudron « qui semblait l’intéresser », rien ne sera finalement accepté. « Jamel refuse d’assumer les dégâts de son retrait », assure-t-on auprès de Radio Planet. Auprès de Kissman, le ton est tout autre : « La partie organisatrice essaie de disséminer des fantasmes, les conditions n’étaient pas réglo (…) le storytelling avancé prouve leur manque de sérieux (…) les faits sont têtus, on ne colle pas l’image de Jamel à une voiture ou à un forfait téléphonique n’importe comment (…). Les choses sont limpides, les règles de validation ont été bafouées, un point c’est tout ».
Le mariage avec Vincent Bolloré tourne au vinaigre
Mais en toile de fond de cet imbroglio autour d’un différend contractuel devenu indépassable, une autre histoire émerge de la bouche de sources concordantes interrogées par Le Desk. La volte-face de Jamel serait consécutive à un désaccord fondamental avec son frère Karim qui trouve ses origines dans la gestion même de Kissman Maroc et de ses activités dans le royaume, notamment le Marrakech du Rire.
En 2016, l'humoriste s'est lié avec l’homme d’affaires français Vincent Bolloré « avec qui il parle business comme il parle de cinéma et diplomatie », écrit BFM Business. Vivendi (via sa filiale Vivendi Content) avait ainsi pris part au capital de Kissman Production, créée en 1997, à hauteur de 50 %. Montant du rachat partiel des parts : environ 6 millions d'euros, ainsi valorisés dans les comptes de Vivendi Content. A cette occasion, la filiale de Vivendi avait annoncé qu'elle diffuserait à la rentrée le Jamel comedy kids, déclinaison du Jamel comedy club qu'elle diffusait déjà. « On va se consacrer à cette chaîne qu'on aime. Merci à Canal de nous faire confiance », déclarait enthousiaste le comédien, affichant face à la presse conviée à ces épousailles, sa bonne entente avec la nouvelle équipe. « Il a tutoyé Vincent Bolloré, président du conseil de surveillance de Vivendi et de Canal Plus », pouvait-on lire dans les médias. Le deal, par ricochet, modifie le contrôle de la filiale marocaine Kissman Maroc qui devient de facto, après cession des parts de Jamel (51 %) et Karim Debbouze (49 %), filiale à 100 % de la maison mère éponyme basée à Paris.
Selon des témoignages concordants obtenus par Le Desk, ce détricotage n’a pas été totalement parachevé entre les deux frères, « Jamel doit encore beaucoup d’argent à Karim qui est demeuré gérant et qui a été depuis des années la cheville ouvrière de la boite marocaine, jusqu’à la mise en équilibre du Marrakech du Rire en 2018 ».
Mais dans sa trajectoire de carrière, Jamel assume parfois des choix qui peuvent impacter négativement son business. En septembre 2017, alors en pleine promotion de Maintenant ou Jamel, il décide de passer dans Quotidien, l’émission de Yann Barthès diffusée sur TMC (groupe TF1), au risque de froisser Bolloré, qui, un an auparavant avait débarqué l’animateur-vedette et son Petit Journal de Canal+. « Bolloré avait pourtant averti au téléphone Jamel en lui indiquant de passer chez Cyril Hanouna », confie une source française. Le refus de l’artiste l’a immédiatement exposé à des représailles : tous les contrats de diffusion (Jamel comedy kids, mini-séries etc.) apportés au panier de Kissman par Canal + sont alors rompus. Sauf qu’au Maroc, le Marrakech du Rire, diffusé chaque année sur M6 continue de profiter indirectement à Bolloré. Une situation « peu plaisante pour Jamel », assurent les mêmes sources, d’autant que perpétuer les affaires marocaines sous l’ombrelle de Kissman « serait assurément à son désavantage. Il ne se voyait pas monter sur scène pour un actionnaire avec qui il est en délicatesse, et pas non plus pour éponger une dette à son frère qui a voulu lui tenir tête ».
Et justement, Karim Debbouze, épaulé notamment par Sébastien Charlier à Casablanca qui lui assurait la promotion presse, n’a pas, en toute logique, changé de cap. D’autres événements allaient cependant susciter de vives tensions au sein de la fratrie, …jusqu’à la rupture.
Myriam Abikzer joue les trouble-fêtes…
Janvier 2018, la spécialiste de l’événementiel, Myriam Abikzer, patronne d’Avant-Scène, fondée en 2003 à Rabat avec Jamel Debbouze, annonce en grande pompe avec son partenaire et le fonds AfricInvest, le lancement de 109 (comprendre Sang neuf), une agence de communication globale aux fortes ambitions. Ce que ne dit pas le communiqué diffusé à cette occasion, c’est qu’en janvier 2010, Jamel avait cédé ses parts dans la société au moment où elle battait de l’aile. Mais huit ans plus tard, de l’eau a coulé sous les ponts, et Avant-Scène est devenu un acteur omnipotent du secteur au point d’enrager la concurrence qui multiplie les noms d’oiseaux pour la qualifier : « Vorace comme un Pacman, elle piétine tout le monde, obtenant de gros deals d’Etat, souvent de gré-à-gré », accuse un patron d’agence, furieux d’avoir perdu marché sur marché face à sa rivale à propos de laquelle le Tout-Rabat s’interroge sur ses supposés « appuis en haut-lieu » et « la facilité déconcertante qu’elle a à ouvrir des portes officielles et obtenir ce qu’elle veut, notamment auprès des grands groupes et des institutions publiques ». L’entreprise dont on estime le chiffre d’affaires à près de 300 millions de dirhams par an ne publie aucune donnée financière sur son activité comme Le Desk a pu le constater en consultant sa fiche Inforisk.
« Vous posez le doigt sur le mal qui ronge ce pays, où les petits entrepreneurs passent à la trappe et leurs rêves avec du fait de privilèges accordés à certains parce qu’ils tirent leur influence de leur proximité avec les hautes sphères », explose un professionnel, ajoutant, « c’est le système qui permet ca, que Jamel ou d’autres exploitent allègrement. Que fait-il pour le pays ce showman intronisé ambassadeur, quelques blagues sur un plateau télé pour vanter sa marocanité, un anniversaire pour Puff Daddy à Marrakech ? Jamel ne vient que pour du cachet ! (…) Près de 800 000 euros par an reçus de la chaine M6 pour son Marrakech du Rire et pour finir des images truquées pour faire croire qu’il fait salle comble ! Où est son projet de cité du cinéma ? Même ses tournages sont le fait de la lumière du Maroc ! Kissman au Maroc n’emploie presque exclusivement que des vacataires, son siège est logé dans un centre d’affaires..., alors qu’on ne vienne pas nous bassiner avec l’égalité des chances ! ».
L’alliance renouvelée entre Jamel et Abikzer avait été précédée quelques mois plus tôt par une première association pour le Marrakech du Rire, où la communicante avait ravi la place à Monique El Grichi, patronne de Mosaïk. « Jamel reprochait à Monique de n’avoir pas déployé suffisamment d’efforts pour ramener de grands sponsors », avance une source interne qui explique que le rôle dévolu à l’agence s’arrêtait à assurer la visibilité du festival dans les médias.
L’humoriste a alors décidé de confier la tâche à Abikzer, « pour son efficacité », disent d’elle ceux qui lui reconnaissent des « qualités hors-normes ». Ainsi l'agence PublikArt, dans laquelle Abikzer a des intérêts a repris le flambeau... Abikzer n'a-t-elle pas mobilisé un financement estimé à 13 millions de dirhams sur fonds publics à une lubie de l’artiste, qui voulant mimer l’éléphant géant articulé de Nantes, s’est lancé depuis des années avec des artisans de Marrakech dans la construction d’une réplique, mais cette fois sous la forme d’un dromadaire, pour en faire une attraction à son festival ?
Toutefois, l’attelage qu’elle devait former avec Karim Debbouze a provoqué des étincelles. « Elle a juré de dégager le frère devant ses équipes », témoigne un proche de l’affaire. Ecartée une première fois, elle aurait ainsi obtenu sa revanche cette année, d’abord en scellant le pacte avec Jamel dans 109, puis avec le départ de Karim à l’été 2018 ? Toujours est-il que Jamel avait nommé Antoine Coudron, comme porte-parole. Sa présence non désirée par Karim à l’édition 2018 du Marrakech du Rire s’est terminée par un esclandre en coulisses, « Voyant que Jamel avait pris le parti d’Antoine, il lui a jeté son badge à la figure avant de tourner les talons », raconte ce témoin de la scène.
Contactée par Le Desk, Michèle Bitoun, directrice de Kissman Maroc a préféré botter en touche : « Je ne peux pas m’exprimer sur cette affaire, je ne m’occupe pas de ce volet », parlant du contrat avorté avec Radio Planet et de la rupture entre frères, renvoyant la balle à Olivier Rodot à Paris. Celui-ci est demeuré injoignable. Mais chez Kissman en France, le récit autour de l’entrisme d’Abikzer et la mise à l’écart de Karim Debbouze « tient de la fable ». « Les désaccords entre les deux frères, aussi pénibles soient-ils, pour eux et pour leur famille, sont non seulement dépassés, mais ne peuvent en aucun cas être pris pour la source de l’annulation du spectacle à Casablanca, d’ailleurs, nous allons annoncer trois nouvelles dates très prochainement et Jamel sera de retour au Maroc dans des conditions autrement plus gratifiantes pour son public dès janvier au lieu de la kermesse qu’on a voulu lui imposer », assure-t-on. En association avec 109 de Myriam Abikzer qui aurait même promis à Jamel de se produire au CasArts, le futur écrin culturel de la capitale économique du royaume, dont l’inauguration est prévue pour 2019 ? Impossible de l’attester, le théâtre n’a aucune programmation connue, et la communicante n’a pas retourné nos appels pour livrer sa version des faits.
« Nous allons d’ailleurs réclamer nos droits, dommages et intérêts pour mettre fin à cette cabale », ajoute la source autorisée chez Kissman, faisant référence au communiqué diffusé la veille à la presse. « Quant à Karim, il a choisi de partir, c’est quelque chose que tout le monde respecte. Il n’est plus salarié de Kissman depuis juillet et nous avons repris le dossier en septembre pour corriger le tir. Vous verrez, le temps nous rendra raison », conclut-elle.
Un contrat caché pour 100 000 euros au noir ?
L’affaire est-elle pour autant pliée ? Alors que Jamel Debbouze et Kev Adams, son acolyte à l’affiche d’Aladdin 2, sont en pleine promotion pour ce nouveau film qui s’envole déjà au box office français, au Maroc, la colère gronde chez les fans laissés sur le carreau et dont seule la petite société de Hakim Chagraoui devrait, si aucun accord n’est trouvé, payer ainsi les pots cassés. Même à l’Institut français de Rabat qui devrait diffuser le film prochainement, seul Adams est confirmé…
Mais une affaire dans l’affaire pourrait relancer la polémique de plus belle. Selon nos sources, dont nous avons pu consulter les documents, Kissman et Radio Planet ont signé non pas un contrat, mais deux simultanément, le second tenu secret à hauteur de 400 000 euros. Le différentiel de 100 000 euros avec le premier contrat ayant été perçu au noir à Marrakech par Karim Debbouze pour le compte de Kissman Maroc, assurent nos sources. « Si cette affaire arrive aux oreilles de Bolloré, il va y avoir du grabuge à Paris », préviennent les auteurs de la fuite, qui ajoutent qu’en sus de « cet argent détourné du contrat sur les fonds de la billetterie, un taux de change gonflé a été appliqué en plus d’une retenue à la source de 10 % indument perçue, comme s’il s’agissait d’un transfert de devises du Maroc vers la France, alors que le cachet est versé en dirhams sur un compte bancaire à Marrakech ».
Contactés au téléphone par Le Desk pour commenter l’affaire dans sa globalité et cette accusation en particulier, ni Jamel Debbouze, ni son frère Karim, n’ont répondu à nos sollicitations. Antoine Coudron, peu surpris par ces dernières allégations, évoque quant à lui des « rumeurs malveillantes sur lesquelles Kissman n’a rien à déclarer, sinon que tout paiement partiel hypothétique en espèces est de toutes manières déclaré au fisc comme ce fut le cas en Tunisie ».
De ce gâchis, estime un proche du clan Debbouze qui se déchire, c’est le public marocain qui en fait surtout les frais, « Jamel n’aurait jamais pu faire ça en France au risque justement d'écorner son image, quel qu’en soit le prix à payer. Un artiste monte sur scène pour ses fans et lave son linge sale en coulisses ».
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