Sahara : la Russie affiche son soutien au Maroc

Moscou s'engage sur le dossier du Sahara. "La Russie prend dûment compte de la position du Maroc concernant le règlement de ce problème", est-il écrit dans la déclaration commune de Mohammed VI et Vladimir Poutine, publiée à l'issue de leur rencontre au Kremlin.
"La Russie et le Maroc ne soutiennent aucune tentative d'accélérer ou de précipiter la poursuite du processus politique, ainsi que toute sortie au-delà des paramètres déjà établis dans les résolutions existantes du Conseil de sécurité des Nations Unies", affirment également les deux chefs d'Etat, alors que le Polisario et ses soutiens tentent de pousser la communauté internationale à imposer au Maroc la tenue d'un référendum d'autodétermination. Sans mentionner le plan marocain d'autonomie, Moscou affirme soutenir la recherche d'une "solution politique mutuellement acceptable" sous l'égide de l'ONU et de l'envoyé personnel de Ban Ki-moon, Christopher Ross. Par ailleurs, la Russie « prend note » des projets de développement au Sahara lancés en novembre dernier par le souverain.
Le rapprochement stratégique avec Moscou, décidé par Mohammed VI, avait justement pour but de pousser la Russie à « garantir un gel du dossier du Sahara au sein de l’ONU, le temps pour le Royaume de mener des actions fortes avec des faits irréversibles de la marocanité du Sahara », selon une note diplomatique marocaine datée de mai 2014.
Relance des échanges
En contrepartie, Rabat et Moscou ont décidé d’intensifier leurs échanges économiques et commerciaux. La déclaration des deux chefs d’Etats indique la mise en place d’un « corridor vert » au niveau douanier pour favoriser les exportations agricoles marocaines et les importations de céréales russes. Au niveau de la pêche, des co-entreprises russo-marocaines devraient être créées.
La Russie et le Maroc ont également décidé de renforcer leur coopération dans le tourisme et dans l’énergie, notamment avec le GNL, la prospection d’hydrocarbures et la construction et l’exploitation de centrales.
Comme annoncé lundi par Le Desk, plusieurs accords bilatéraux ont été signés, portant notamment sur la promotion des investissements, les services aériens, la convention sur l’extradition, la protection mutuelle des informations classifiées dans le domaine militaire, ainsi que le développement du partenariat industriel. Des mémorandums d'entente ont également été signés, notamment sur la recherche minière, la pêche, le tourisme, la sécurité alimentaire et la coopération religieuse.