La fin des sacs plastiques jetables met ses premiers ouvriers sur le carreau

Depuis le 12 juin 2016 l’usine de fabrication de sacs plastiques jetables Plasticasa est à l’arrêt. Plusieurs salariés de l’entreprise font le pied de grue devant l’usine. DAVID RODRIGUES / LE DESK

Alors que la campagne pour éradiquer les sacs plastiques bat son plein, les premiers ouvriers qui vivent de cette industrie sont déjà sur le carreau. Leur nombre menace d'exploser à partir du 1er juillet, date d’entrée en vigueur de la loi 77-15. Un nouveau casse-tête pour l’Etat qui risque d’alimenter la tension sociale.

Zone industrielle d’Oukacha à Casablanca. Sous la chaleur caniculaire de ce début d’après-midi, une dizaine d’ouvriers occupent l’entrée de l’usine PlastiCasa. Dormant à même le sol et utilisant des cartons pour se protéger du soleil brûlant, ils ont les yeux rivés sur leur téléphone portable. « Nos collègues sont partis au siège de la société pour protester contre la décision de fermeture de l’usine. La police les a évacués dans le calme pour ne pas perturber le convoi officiel qui va rejoindre le palais royal », dépeint Ahmed, 57 ans. Lui, il a 32 ans de boîte. A peine débarqué du sud du Maroc, il décroche son premier job à 17 ans dans cette société qui fabriquait alors des sacs plastiques à petite échelle. Le 12 juin, le patron décide de fermer la boîte et mettre 92 personnes à la rue. Un cas isolé pour le moment, mais qui n’augure rien de bon : dès le 1^er juillet, l’entrée en vigueur de la loi 77-15 interdira les sacs en plastique, pour faire bonne figure à l’occasion de la tenue de la COP22 au Maroc.