Attentat de Nice : ce que l’on sait du chauffeur, Mohamed Lahouaiej Bouhlel

Le conducteur du camion, qui a foncé sur la foule ce jeudi 14 juillet à Nice, faisant 84 morts et des dizaines de blessés, a été identifié vendredi matin comme Mohamed Lahouaiej Bouhlel, un Niçois de 31 ans. Avant d'être abattu par la police jeudi soir à Nice, il aurait tiré à plusieurs reprises avec un pistolet de calibre 7.65 mm, selon des sources proches des enquêteurs et plusieurs témoignages. Deux policiers de la brigade spécialisée de terrain seraient à l'origine des tirs qui ont permis de le neutraliser. Lors de l'attentat, le conducteur était seul à bord du véhicule de 19 tonnes et a cherché à faire "un maximum de victimes", en changeant plusieurs fois de direction, affirme une source policière. Reste à déterminer s'il a pu bénéficier de complicités dans la préparation des faits, précise L'Obs.
Incompréhension sur son mobile
Selon des informations diffusées par la presse française, alors que la promenade des Anglais était censée être fermée aux véhicules, Mohamed Lahouaiej Bouhlel a réussi à y accéder en racontant devoir livrer des glaces. A l’intérieur du camion, qui a été loué cette semaine dans la région, les enquêteurs ont découvert à son nom un permis de conduire, une carte bancaire mais aussi un téléphone.La police a également découvert une « grenade inopérante » ainsi que « des armes longues factices ». Ce vendredi matin, la police scientifique a effectué des prélèvements afin de déterminer s’il s’agissait bien du propriétaire de ces éléments. Toujours selon la presse française, le conducteur qui avait loué son 19 tonnes à Nice lundi dernier a fait feu avec un simple pistolet et ne semblait pas posséder d’arme de guerre comme une kalachnikov.
Sur le mobile de son geste, les enquêteurs sont toujours dans l'incompréhension : les perquisitions menées à son domicile n'ont rien donné, l'homme n'était pas particulièrement religieux et n'était pas connu pour des faits de radicalisation. Chauffeur-livreur dans une entreprise, le Franco-Tunisien semblait toutefois vivre un divorce difficile avec son épouse, qui a été placée en garde à vue.
Des papiers d'identité au nom d'un Franco-Tunisien avaient été retrouvés dans le camion. Nice-Matin et BFMTV avaient révélé qu'il s'agissait de ceux d'un Franco-tunisien. Mohamed Lahouaiej Bouhlel domicilié à Nice était bien le propriétaire des papiers d'identité retrouvés dans le camion par les enquêteurs. Selon une source policière, l'homme figurant sur les papiers est seulement connu pour des faits de droit commun, France Info parle de violences familiales. Une perquisition a eu lieu vendredi matin au domicile du tueur en présence de policiers d'élite du Raid, dans un petit immeuble d'un quartier populaire de l'est de Nice.
Le terroriste n'était pas fiché S
Mohamed Lahouaiej Bouhlel était seulement connu pour des faits de droit commun, principalement des violences avec armes notamment. Il ne disposait pas d'une fiche S de sûreté et était donc a priori inconnu des services de renseignement pour radicalisation. Selon nos informations, sa dernière interpellation pour des faits de violence daterait de moins d'un mois et serait consécutive à une altercation en marge d'un accident de la route.
Un document présenté comme une photocopie de sa carte de résident a été publié sur internet par un journaliste de la chaîne Al-Jazeera. Selon L'Obs, plusieurs voisins ont reconnu le suspect sur la base de la photo du document. Les numéros d'identification présents sur ce titre de séjour correspondent également à la date de naissance de Mohamed Lahouaiej Bouhlel, le 31 janvier 1985.

Un autre titre de séjour - cette fois temporaire - au nom de Mohamed Lahouaiej Bouhlel a également été diffusé par plusieurs médias. Il semble s'agir du précédent titre de séjour du suspect.

La perquisition à son domicile s'est déroulée vers 9h30 en présence de membres du Raid lourdement armés, a précisé une voisine du chauffeur dont les papiers, au nom de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel selon l'AFP, ont été retrouvés dans le camion. Vers 11h, des membres de la police technique et scientifique étaient toujours présents dans l'appartement supposé du jeune homme.
La porte de l'appartement du premier étage de cet immeuble modeste était fracassée et grand ouverte vendredi matin, alors que des membres de la police scientifique en combinaison recueillaient des indices en fin de matinée, ont constaté des journalistes l'AFP.
Une dizaine de voisins interrogés ont décrit le locataire de l'appartement comme étant « solitaire » et « silencieux ». L'homme montait toujours dans son logement avec son vélo et garait aussi à proximité une petite camionnette de travail. Il n'avait pas l'apparence d'une personne religieuse et était souvent en shorts, parfois muni de chaussures de sécurité, selon Sébastien, un habitant du petit immeuble de quatre étages. Sa voisine de palier, Alexia, indique lui avoir parlé une seule fois - lorsqu'il avait coupé le mauvais compteur électrique. A l'étage supérieur, une famille nombreuse soulignait que le jeune homme ne retournait jamais leurs salutations. Seule une habitante du rez-de-chaussée, Hanane, a indiqué qu'elle se méfiait de ce voisin, un « bel homme qui fixait trop ses deux filles ».
Avec Agences
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