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02.08.2016 à 13 H 18 • Mis à jour le 20.08.2016 à 13 H 45
Par
Sahara

Christopher Ross tente à nouveau de relancer les négociations

Le Représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU, Omar Hilale, a offert ce weekend une réception à New York à l’occasion de la fête du Trône, en présence du Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. MAP
L’envoyé personnel de Ban Ki-moon a fait « une proposition formelle » aux parties et aux Etats voisins pour se rendre dans la région et tenter de relancer les négociations sur le statut du Sahara, rapporte le Secrétariat général de l’ONU. Une démarche appuyée par le Conseil de sécurité mais qui risque de buter une nouvelle fois sur l’intransigeance de chaque partie.

C’est le porte-parole adjoint de Ban Ki-moon, Farhan Haq, qui en a fait l’annonce lundi après-midi lors d’un point de presse : l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, le diplomate Christopher Ross, a fait une « proposition formelle  » au Maroc et au Polisario ainsi qu’aux Etats voisins (Algérie et Mauritanie) pour revenir dans la région et tenter de « relancer » le processus de négociations, au point mort depuis plusieurs années.


« Vu que le Conseil de sécurité a accueilli favorablement les résultats de l’accord sur la Minurso et réitéré son appel pour la reprise des négociations, rien n’empêche le retour de M. Ross dans la région d’Afrique du nord pour continuer ses efforts de facilitation », a expliqué Farhan Haq.


Ces derniers mois ont été particulièrement tendus sur le dossier du Sahara suite à la tournée de Ban Ki-moon dans la région en mars. Les propos du Secrétaire général de l’ONU sur «  l’occupation  » du territoire et sa visite à Bir Lahlou, à l’est du mur de sable, avaient suscité l’ire de la diplomatie marocaine, qui a exigé en retour l’expulsion du personnel civil de la Minurso en poste à Laâyoune.


Lors d’une réunion à huis-clos tenue le 28 juillet dernier, le Conseil de sécurité a salué l’accord conclu entre le Secrétariat général de l’ONU et le Maroc pour le retour à « la pleine fonctionnalité  » de la mission onusienne. 25 civils sont déjà rentrés à Laâyoune et d’autres devraient suivre, bien que leur nombre exact et la nature de leurs postes ne soient pas encore connus.


Divergences de fond sur la reprise des négociations

Si la crise entre le Maroc et le Secrétariat général semble désormais dépassée, la question de la reprise des négociations reste entière au vu des divergences fondamentales qui existent entre les parties : le Maroc refuse de remettre en jeu la souveraineté du territoire et met en avant son plan d’autonomie comme base des discussions. En face, le Polisario, soutenu par l’Algérie, s’appuie sur le maintien du Sahara dans la liste des « territoires non-autonomes » de l’ONU pour exiger la tenue d’un référendum d’autodétermination incluant l’option d’indépendance.


Christopher Ross a entamé fin 2012 des « navettes diplomatiques » pour préparer le terrain à un cinquième round de négociations directes, après celles tenues à Manhasset entre 2007 et 2008. Dans son briefing au Conseil de sécurité en décembre dernier, le diplomate américain avait fait un point sur cette nouvelle approche après trois tournées successives menées dans la région en 2015. « Malheureusement, ces efforts n’ont pas encore porté leurs fruits  », expliquait-il alors aux membres du Conseil.


Selon lui, le Polisario « a confirmé qu’il est prêt à reprendre les négociations directes même en l’absence d’idées nouvelles  ». Mais le Maroc souhaite d’abord « une préparation significative à travers les navettes diplomatiques ».


En position de force sur le plan politique, la diplomatie marocaine estime que la situation au Sahara est sous contrôle et que le processus de négociations doit rester « serein » et « non-précipité  », rapportait Christopher Ross. A l’occasion de sa visite à Rabat en septembre 2015, le ministre des Affaires étrangères Salaheddine Mezouar lui avait suggéré d’amener l’Algérie à la table des négociations en tant que partie au conflit ou au moins en tant qu’acteur, affirmant « qu’aucun progrès ne sera possible jusqu’à ce que j’y arrive », expliquait-il. Le mois suivant, ses interlocuteurs marocains lui ont suggéré une deuxième « nouvelle idée  » : demander au Polisario et à l’Algérie de fournir la base légale de leur position sur l’autodétermination.


Selon Christopher Ross, ces propositions ont été balayées d’un revers de la main à Tindouf et à Alger. Le pouvoir algérien refuse toujours d’être officiellement considéré comme une partie prenante au conflit. Sur la question de l’autodétermination, la diplomatie algérienne et le mouvement séparatiste ont refusé d’argumenter, se contentant de rappeler que l’ONU a clairement définit ce droit.


L’envoyé personnel de Ban Ki-moon avait prévu de revenir dans la région en mars dernier, avant que la crise n’éclate entre le Maroc et le Secrétariat général. Une nouvelle tournée permettra-t-elle de débloquer la situation ? Tant que les parties en présence continuent de s’opposer sur la nature même du conflit, peu d’avancées concrètes sont à espérer, d’autant que d’importantes échéances arrivent avec la nomination d’un nouveau Secrétaire général de l’ONU et l’élection du prochain président des Etats-Unis.

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