Malgré une conjoncture difficile et des résultats dégradés, l’OCP table sur un rebond en 2017
L'Office chérifien des phosphates (OCP) vient de communiquer sur ses réalisations au titre du premier semestre 2016. Comme l’avait souligné l’Office de change dans ses multiples notes, la situation commerciale du géant public présidé par Mostafa Terrab est plutôt morose en raison d’une conjoncture internationale pour le moins défavorable.
Les statistiques fournies par l’Office de change relatives à fin juin, indiquent une forte baisse des ventes du phosphate et de ses dérivés de 12,1 %. Pour ne pas arranger la situation, les prix à l’international des engrais ont maintenu leur tendance baissière entamée il y a plus de deux ans. Pour les six premiers mois de l’année, ils ont accusé une dépréciation de 7 %, tirés en cela vers le bas par la faible demande mondiale. Une situation cyclique anticipée par les analystes du secteur qui constatent l’effet impactant sur les volumes commercialisés en raison de la politique de délestage de stocks par la Chine.
Une conjoncture contrecarrée par le slurry pipeline
Une méforme donc qui se confirme sur les performances du groupe phosphatier. Son chiffre d’affaires global de 21,6 milliards de dirhams s’affaisse ainsi de 9 % comparé à la même période en 2015 où il pointait à près de 24 milliards. Et c’est la même tendance pour tous les compartiments financiers de l’OCP. L’EBITDA s’est établit à 5, 9 milliards de dirhams contre 8,6 milliards de dirhams, synonyme d’une chute de 31 % en l’espace d’un an.
Ceci-dit, l’OCP a maintenu une marge d’EBITDA appréciable durant le premier semestre atteignant 27 %, malgré une légère hausse des charges grâce à un approvisionnement très compétitif en matières premières mais aussi à des économies d’échelles consécutives à la montée en puissance du slurry pipeline. Au final, le résultat net part du groupe (RNPG) termine le semestre en nette baisse de 23,2 % à 3 milliards de dirhams contre 4 milliards un an auparavant.
Cependant, sur l’attestation accompagnant les résultats, les CAC font état d’un contrôle fiscal dont l’entreprise publique avait déjà fait mention. Un effort de transparence bien relatif puisqu’il renvoie vers des annexes qui ne sont pas rendus publics.
Un redressement fiscal de Maroc Phosphore
Pour mémoire, l’OCP avait, il y a quelques mois, à la publication de ses résultats annuels évoqué un différend qui l’oppose au fisc et concernant l’activité de Maroc Phosphore. Il s’agissait d’un redressement fiscal au titre de la TVA et de l’IS pour un montant de 240 millions de dirhams. Une pénalité contestée par le phosphatier, mais dont l’issue demeure encore incertaine.
Mostafa Terrab prévoit toutefois un redressement rapide à moyen terme, notamment par le fait d’une reprise des commandes externes, en particulier de la part du Brésil, qui par effet mécanique devraient occasionner une augmentation graduelle des prix dès 2017. Selon la Banque Mondiale, la tendance générale et à moyen terme des prix des produits phosphatés reste orientée à des niveaux baissiers comparés à ceux de 2015. Selon ses prévisions, le phosphate brut se négocierait en 2020 autour de 80-85 dollars la tonne métrique, celui du DAP (diammonium de phosphate) autour de 380 dollars la tonne métrique.
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